Ambrogio Leone
ft. Atsumu Miya - Haikyuu
age 24 ans
nationalité Phymérien (origines italiennes)
pronoms il / lui
orientation bi
job anciennement charpentier, antiquaire depuis peu
logement logement privé, 1 étage et combles au dessus de la boutique d'antiquités & avec sa maman
il faut l'appeler Gio sinon il fronce les sourcils très fort x peint à ses heures perdues x a toujours été doué de ses mains x il vend ses peintures à l'huile parmi les antiquités de la boutique et on y voit que du feu x sa mère l'encourageait au début x à partir du moment où elle lui a dit que son père peignait aussi, il s'est mis à peindre en cachette x ainsi, son atelier et sa chambre sont planqués dans les combles depuis son adolescence et sa mère a pour interdiction d'y monter x là haut c'est sa cabane, son refuge x c'est en vivant sous les toits qu'il a eu envie de devenir charpentier x il aime la hauteur et le vide x amateur de slackline, il a découvert ce sport en discutant avec de nouveaux arrivants et a immédiatement accroché x plutôt en mode shortline pour l'instant, il aime bien pratiquer entre deux arbres ou sur les chantiers mais chut il faut pas le dire x assez solitaire, il apprécie néanmoins partager ce type d'activités avec des gens qui ont les mêmes intérêts que lui x vrai fifils à maman même s'il fait genre que non x adepte de l'amour vache x il sait pas aimer correctement de toute façon x il met encore ses doigts dans son nez x globalement il fait encore plein de trucs de gosses x comme le verre de lait chocolaté les soirs d'hiver x les dessins sur la buée des vitres x mettre des chaussettes dépareillées x réclamer des câlins à sa maman (surtout après avoir été colère) x elle lui lit encore des histoires parfois x mange beaucoup de sucreries
la version longue
00. la base ∗ Vous a-t-on déjà dit que les italiens avaient le sang chaud ? Gio, il sait pas vraiment ce que c'est qu'un italien mais il fronce déjà les sourcils quand on en parle. Sa mère est italienne de naissance ― il sait, tout le monde sait, surtout les voisins et les commerçants du quartier. Chez les Leone, ça parle fort et ça crie fort ; ça aime fort aussi, avec le coeur en entier. Comment parler de Gio sans parler de Lucia ? Ces deux-là passent de toute façon le plus clair de leur temps ensemble. 16 ans à peine séparent le fils et la mère et ça ne fait que renforcer le lien qui les unit.
Gio n'a toujours connu que Lucia. Elle est sa seule famille, sa seule certitude. Elle l'a élevé seule, avec les moyens du bord alors qu'elle venait d'arriver à Phymeris. Malencontreuse fugue alors qu'on lui reprochait sans arrêt d'être tombée enceinte à 16 ans, elle avait pourtant tenu 8 mois là-bas, malgré la colère des parents et le petit ami qui savait pas où se foutre. Ça aurait pu fonctionner pourtant, dans cette famille si soudée du sud de l'Italie, où l'on n'a jamais voulu entendre parler d'avortement et où Gio était déjà aimé, avant même d'être né. Ça aurait pu fonctionner, parce que malgré les craintes, c'est surtout de l'amour qu'on lisait dans les yeux du jeune couple. Il a fallu cette dispute, un soir, une brouille stupide et des engueulades plus tard, elle montait dans sa voiture pour aller faire un tour. Elle n'a jamais pu revenir.
Gio n'a pas su avant longtemps : le désespoir de Lucia au réveil, la peur panique, les crises d'angoisse. Les vertiges, le vide. Il n'a appris qu'après : l'aide des habitants, leurs mots réparateurs, leurs mains tendues qui lui ont permis de s'accrocher. Sa présence aussi, pas encore né mais portant déjà sur ses épaules tous les espoirs, toute la responsabilité, le poids d'une autre vie. C'est ce qu'il était pour elle et ce qu'elle était pour lui.
Dire qu'ils ont été fusionnels est un euphémisme. Ils étaient accrochés l'un à l'autre pendant très longtemps, jusqu'à ce que Gio, bousculé par les moqueries et les changements de l'adolescence, finisse par s'éloigner un peu des jupes de sa mère. Peut-être la prise de conscience un peu tardive de la déchirure de la famille Leone l'aura secoué aussi, quand il commencera à déceler les tremblements dans sa voix, les pleurs dissimulés encore au réveil, le voile dans son regard, insupportable pour lui, quand elle parle de chez eux et qu'il ne peut qu'imaginer ce que cela représente pour elle. Quand elle lui parle de ceux qu'elle a laissé, parfois comme s'ils avaient été là, parfois comme s'ils étaient morts. C'est peut-être cette réalisation qui les a le plus éloignés, paradoxalement ; il a appris que, malgré lui, il ne supportait pas la voir brisée.
01. la routine ∗ Gio, il a longtemps vécu d'amour et d'eau fraîche. Ça a forgé son caractère. Un petit garçon simple, vous aurait-on dit. Aah, si seulement ça ne grandissait pas, ces bestioles. D'enfant solaire et aventureux, il est devenu le jeune adulte solitaire et distant que l'on connaît aujourd'hui. La vie n'est pas si simple finalement, quand on n'a qu'un foyer, qu'une mère, pour y trouver ses marques. Quand on sait que son père appartient à un passé qu'on n'a pas connu et qu'on ne connaîtra jamais. De même que ses grands-parents, son pays, les amis et la vie qu'on aurait pu avoir et que l'on a pas eus. Gio n'a pas toujours été aussi mélancolique, il a bien été le gamin casse-cou et joyeux que tous ont connu et ils sont nombreux à se demander ce qui a bien pu lui arriver pour que le soleil se voile. Peut-être qu'à force de voir des étrangers débarquer en pleurant leurs vies d'avant, il se dit aussi qu'il a raté quelque chose. Que si certains cherchent à partir, c'est qu'il y a bien mieux ailleurs finalement. Il écoute les conversations houleuses entre ceux qui veulent rentrer et ceux qui veulent rester, tout en sachant bien que lui n'a pas d'avis à donner ― parce qu'il est juste phymérien.
Gio, il a déjà couru toutes les rues de la ville, il s'est écorché les genoux sur tous les murets, a grimpé à tous les arbres et sur tous les toits. Il a fait les voyages en mer, discuté avec des gens de toutes les origines, rêvé de leurs paysages et les a peints sans les avoir vus. Il a mis ses petits doigts sales sur toutes les vitrines, volé du pain chez le boulanger, soulevé les jupes des filles et cogné le nez des garçons ; il donne son bras pour aider à marcher, son temps pour les déménagements, ses sourires pour les clients.
Et après ? 24 ans et c'est toujours la même rue, la même baraque, le même arbre avec la cabane au fond du jardinet. C'est toujours le même refrain au réveil, l'eau qui bout dans la casserole, les mêmes conversations au petit-déjeuner, les mêmes recommandations pour le même boulot, les mêmes horaires et les mêmes contraintes. C'est la même fatigue en rentrant, les mêmes problèmes au dîner, la même solitude en remontant sous le toit. C'est pas la même toile, mais c'est souvent la même nostalgie dans ses peintures. C'est le même coucher de soleil, tous les soirs de toute sa vie. Le même lit simple, au milieu des odeurs de solvants et des livres par centaines qui lui donnent parfois un peu l'impression de pouvoir être ailleurs.
C'est la même routine, tous les jours, et Gio il sait même pas vraiment s'il l'aime ou s'il la déteste. C'est sûrement un peu des deux, selon comment va le vent.
02. les échappatoires ∗ La lecture, c'est bien une des choses qui lui permettent de respirer parfois un peu mieux, de ne plus avoir l'impression de pomper le même air depuis des années à n'en trouver plus aucun oxygène. Sa chambre est littéralement tapissée de livres, du sol au plafond. Des étagères contre les pignons et des bibliothèques qui menacent de craquer, juste sous les pans de la toiture. Il sait que c'est un peu égoïste, de garder tous ces bouquins alors qu'il pourrait en faire profiter la communauté et qu'ils ne lui servent plus vraiment quand il les a lus. Mais c'est plus fort que lui, à chaque fois qu'il en voit un nouveau il marchande, il négocie, il échange un tableau, un objet ou un rubis contre une pile de pages, quel qu'en soit le sujet, même si c'est un navet. Ce qu'il préfère, ce sont les livres des étrangers, ceux qui n'ont pas été écrits ici, qui viennent d'ailleurs. Depuis tout petit, il court entre les jambes des nouveaux arrivants pour voir de nouvelles images, maintenant lire de nouvelles histoires. Il les dévore d'un coup, glouton, parfois pendant toute une nuit. Et quand il en arrive à la dernière page, quand il avale les derniers mots et qu'il détache finalement ses yeux noisettes des pages blanches, il pose un regard toujours un peu plus vide sur le décor monotone de sa propre vie.
Sa mère le force régulièrement à ramener les vieux livres qu'il garde à la bibliothèque, ou à les mettre en vente à la boutique, selon leur valeur.
∗ Au milieu des piles de livres souvent poussiéreuses, il y a aussi des tas de pots. Des pots en verre couverts de couleurs et remplis de pinceaux. Des toiles vierges ou inachevées, dans les recoins sombres des combles. Des tubes pigmentés de toutes les couleurs aussi, mais surtout de toutes les tailles et de toutes les marques — des marques qu'il ne connaissait pas mais qu'il a appris à apprécier à force de pratique et d'échanges avec d'autres artistes. Témoins d'une autre forme de troc, eux aussi, alors que Gio, toujours avec ce même appétit pour les trouvailles d'ailleurs, accumule les outils et les médiums dans sa chambre-atelier. Évidemment, c'est Lucia la première qui lui a foutu un pinceau et une feuille entre les mains. Elle lui a appris, juste ce qu'elle savait : mélanger les couleurs d'abord, puis quand il a grandi, préparer la toile pour la technique spécifique de la peinture à l'huile, l'usage de la térébenthine et les couches successives. Au début, il aimait lui montrer ce qu'il faisait, ses progrès, même si elle versait sa petite larme — c'était des larmes de joie, qu'il pensait. Un jour, elle lui a avoué : « Ton papa aussi, il peignait, tu sais ? Tu peins aussi bien que lui, Gio. » Il avait une douzaine d'années à l'époque, et quand il a croisé son regard à ce moment-là, ses yeux bruns baignés de larmes et voilés de regrets, il n'a pas vraiment supporté. Il a arrêté de peindre pendant plusieurs semaines, avant de finalement demander à investir les combles. Elle lui a dit oui. C'est qu'à douze ans, on n'a plus vraiment l'âge de dormir dans la même chambre que sa mère. Alors Gio il s'est installé là-haut, bien que l'escalier-échelle pour y accéder lui ait causé quelques frayeurs, que les deux seules fenêtre des combles aient les carreaux jaunis, qu'il y fait froid en hiver et chaud en été.
Il n'a plus jamais peint devant sa mère. Elle le voit monter des toiles et descendre des merveilles régulièrement mais elle ne parle plus de son père. Elle s'extasie parfois et elle les met en vente à la boutique. Ça lui va bien.
∗ Les bibelots un peu vieillots et le marchandage, au départ, c'était le truc de Lucia aussi. Elle a commencé très vite, amoureuse de son pays et de sa terre, à rassembler les objets orphelins que les autres ramenaient avec eux. Surtout les souvenirs d'Italie d'abord, puis de l'Europe et du reste du monde. C'était souvent des bijoux au début, de la monnaie, de vieux accessoires. C'est fou comme certains cherchent à se débarrasser des vestiges de leurs vies passées, quand ils ne peuvent plus les voir — trop de souvenirs, ou pas assez justement. C'était d'abord juste une passion, un loisir, une collection originale. Puis quand elle a vu que d'autres, au contraire, comme elle, étaient heureux de voir apparaître des restes d'une vie d'avant et étaient prêts à payer pour en emporter un qui leur parle un peu, elle a été maline. Gio était à l'école depuis un petit moment déjà quand elle a demandé la nationalité phymérienne, et après avoir effectué des petits jobs pendant des années pour gagner leur vie, elle a fini par ouvrir sa boutique. Ça marche parfois bien, parfois moins bien, mais globalement le commerce reste viable.
En plus d'accumuler des choses et de faire son petit marché, elle a commencé à essayer de réparer elle-même les objets cassés, à donner une seconde vie à des vieilleries. Elle a vite pris goût au bricolage, et Gio avec elle, parce que collés comme ils étaient, il a passé une partie de son enfance et de son adolescence à travailler à ses côtés. Au début, il apprenait d'elle, puis très vite il s'est imposé comme le plus habile des deux, le plus ingénieux aussi. Des petits décors aux meubles plus ambitieux, ils ont fini par carrément créer des « antiquités » de toute pièce, ou à partir de morceaux, de chutes, de déchets. Toutes ne sont pas très esthétiques ni très qualitatives à vrai dire, ils font plus ça pour s'amuser qu'autre chose. En cas de besoin et pour des projets plus sérieux, ils s'adressent aux artisans du coin qui leur fournissent les pièces nécessaires à leurs collections. Ainsi la boutique est un méli-mélo de choses plus anciennes et d'autres plus récentes. Surtout que Gio y ramène sa tendance retro, alors que Lucia, elle, est plutôt art nouveau.
∗ La fin de l'école, c'est l'opportunité pour Gio de connaître de nouvelles amours. Il aurait pu, au vu de ses capacités, continuer sur la voie de la peinture ou rejoindre l'atelier et la boutique de sa mère. C'est ce qu'elle aurait voulu — c'est ce qu'elle lui a demandé. Mais Gio, il a déjà le cœur trop gros des quelques après-midis qu'il passe encore avec elle. Lucia est marquée d'une nostalgie qui dépeint sur lui avec une telle force qu'il ne supporte bientôt plus de l'entendre parler de son passé. C'est trop lourd, sur ses épaules, l'impression d'être la seule chose qui lui reste d'une vie qui n'est plus. Alors il essaye de prendre de la hauteur, de la distance, choisit une voie qui lui permet de s’épanouir par lui-même. Le bricolage lui plait, mais il veut voir plus grand — s’échapper un peu plus loin. C’est encore une fois au sommet qu’il trouve son refuge, non plus sous le toit mais sur les toits, devenu apprenti charpentier, il foule les chevrons aussi habilement que les pavés. Le métier lui permet aussi bien de s’aérer l’esprit que de se défouler et il a l’impression là-haut de respirer un peu mieux.
∗ Là-haut, c'est un peu la même sensation que quand il grimpait aux arbres étant enfant : les cheveux au vent, le corps plus proche du ciel, l'impression de ne plus vraiment être dans le monde d'en bas — d'être ailleurs. C'est ça qui le grise, l'impression d'échapper pour un temps à la pesanteur qui le cloue à Phymeris depuis trop longtemps. En haut il y a d'autres paysages, d'autres lumières. Et le vide sous ses pieds, de part et d'autre de la panne faîtière, le sol à plusieurs mètres en contrebas. Il est pas bête, Gio, il sait pourquoi il aime être là-haut, tout comme il aime tendre la sangle entre deux troncs pour se mettre en équilibre dessus : parce que quand sa sécurité se raccroche aux quelques centimètres de support sous ses pieds, il ne peut pas penser à ailleurs, ni à plus tard, ni à avant. Il oublie Lucia et l'Italie, il oublie le goût amer et pourtant si monotone de son quotidien. Il ne peut que penser à maintenant, à son équilibre précaire qu'il s'amuse parfois à troubler davantage quand il se sent trop à l'aise. Juste pour pouvoir éprouver autre chose que cette putain de mélancolie.
03. les éclats ∗ Il y a pourtant toujours un moment où Gio remet pied à terre. La fuite ne dure jamais bien longtemps, et pour cause, Gio manque parfois de courage et de patience, mais il n'est pas un lâche. Les parenthèses d'autres choses dans ses journées ont un début et une fin ; il revient toujours à la maison. Incapable de regarder Lucia dans les yeux parfois, mais bien incapable aussi de la laisser plus de quelques heures. Le poids sur les épaules le fait plier mais ne le fera pas céder ; il est fort, Gio. Il sait qu'il faut ramener un peu d'argent, aider aux tâches ménagères, aider encore à la boutique et se lever la nuit quand Lucia pleure dans le jardin. C'est vrai, parfois il craque — impatient et impulsif, les nerfs à vifs depuis trop longtemps —, souvenez-vous, ça crie fort chez les Leone. Ça fait la gueule et ça parle mal, ça grimace, ça fronce les sourcils et ça lève les yeux au ciel. Ça provoque, ça reproche, ça perd son calme même après avoir passé plusieurs heures là-haut. Parce que Gio n'a pas la chance des nouveaux arrivants, pour lui le quotidien revient toujours à la charge, pas de fuite possible, pas de porte de sortie. Et même si elle existait — il entend les rumeurs —, il ne voudrait sûrement pas s'échapper pour de bon.
Gio ne sait que trop bien les dégâts que peut provoquer l'abandon, il les a eu sous les yeux pendant 24 ans. Gio n'est pas un lâche et il regarde toujours un peu de travers ceux qui ont passé la porte.
04. le catalyseur ∗ Depuis quelques temps, il y a quelque chose qui a changé dans le regard de Lucia, et ça, Gio, il ne l’a pas remarqué. Trop occupé à lui tourner le dos, certainement, à passer comme un coup de vent le matin et le soir en évitant soigneusement les dépressions qui feront tourner le temps à l'orage. Il n'a pas vu le retour du soleil dans sa propre maison, celle qu'il ne regarde plus vraiment. Il n'a compris qu'en se levant, une nuit, alors qu'il l'entendait et qu'il allait l'aider — c'est bizarre pourtant, ça faisait longtemps qu'elle ne pleurait plus. Sauf que Lucia ne pleure pas. Lucia vomit. Et s'il en a eu la peur au ventre pendant un instant, elle l'a immédiatement rassuré. « Je suis enceinte, Gio. »
Ça a été le vide sous ses pieds, mais sans support cette fois. Il n'a pas compris — elle est trop vieille, trop triste. Mais Lucia n'est plus triste maintenant et Gio est resté un long moment les yeux écarquillés, sans pouvoir ne serait-ce que cligner des yeux, avant de percevoir sur son visage les traits évident de l'apaisement — du bonheur. Ça aurait dû le rendre heureux, pourtant, de la voir sourire. Ça aurait dû le rassurer de sentir le poids s'alléger un peu de ses épaules, supporté certainement par d'autres en plus de lui.
Mais Gio est resté de marbre, choqué, longtemps. Ça fait un moment qu'il n'a plus touché un pinceau. Il n'a toujours pas compris, Gio.
Et petit à petit, ça l'a rendu dingue. Ça le rend dingue de voir qu'elle s'est relevée sans lui. Ça le rend dingue de croiser un homme à la maison, de temps en temps, avec son sourire chaleureux et ses mots rassurants. De le voir la prendre dans ses bras comme il le fait lui. Ça le rend dingue d'imaginer que ce mini-eux aura lui une maison, une famille, une histoire. Qu'il devient le demi-frère, le beau-fils — l'élément en trop dans la petite famille. Ça le rend dingue quand elle s'approche et qu'elle lui dit « mais mon Gigi, tu resteras toujours mon fils adoré » alors qu'il voit bien qu'elle pense déjà à la couleur des murs de la chambre du bébé. « Tu lui feras une fresque, Gio ? Avec les couleurs de l'Italie, je te montrerais encore les photos. »
Ça le rend dingue de voir que le soleil brille dans toute la maisonnée sauf dans ses combles aux carreaux jaunis. 24 ans à porter le poids d'un chagrin qui n'était pas le sien pour se retrouver seul au bord du vide.
Il mourrait plutôt que de l'avouer, mais quand la grossesse a commencé à devenir compliquée, Gio, il s'est presque senti soulagé. Soulagé de voir qu'on avait encore besoin de lui, parce que beau-papa ne peut pas garder la boutique — « il a un travail important, tu sais, Gio, il ne peut pas arrêter. » Et même si ça veut dire passer ses journées avec ce merdeux de Zachary — ça fait bien longtemps que lui aussi il a allégé le poids sur ses épaules, il a bien compris, Gio, quand sa mère parlait tous les soirs de lui en rentrant de la boutique, et ça il a pas apprécié non plus —, au moins il sait qu'elle a besoin de lui. Et elle peut compter sur lui, Lucia, enfin c'est ce qu'il dit.
Il est trop fier, Gio ; il est un peu fou, Gio. Il marche en équilibre sur le fil au dessus du vide.
en résumé
01. chrono ∗ Sa mère a passé la porte en voulant échapper aux incessants reproches de ses parents et s'est retrouvée là, seule, à 16 ans et enceinte.
∗ Il est né à l'auberge.
∗ Il doit tout à la générosité des habitants de Phymeris et à la combativité de sa mère.
∗ Devenue phymérienne au bout de quelques années de vie à Phymeris, elle ouvre une boutique d'antiquités dès qu'elle en a le temps et les moyens alors qu'il est encore tout jeune.
∗ A passé une scolarité classique et tranquille à l'école de Phymeris.
∗ Est devenu apprenti charpentier à l'âge de 16 ans.
∗ Charpentier tout court à l'âge de 18 ans.
∗ Sa mère retombe enceinte à 40 ans alors qu'il en a 24, c'est le drame. Il quitte son travail pour reprendre la boutique d'antiquités (et le connaud d'apprenti qui va avec). Il fait son grognon comme d'hab mais en réalité il n'est pas si mécontent de son sort, il a juste du mal à avaler le fait de ne plus être le centre du monde.
02. caractère ∗ caractériel ∗ fier ∗ réservé ∗ introverti ∗ empathique ∗ solitaire ∗ distant ∗ aventureux ∗ rêveur ∗ colérique ∗ mélancolique ∗ généreux ∗ courageux ∗ responsable ∗ solide ∗ dur ∗ jaloux ∗ possessif ∗ peut-être un léger complexe d'Oedipe mais c'est pas si grave ? ∗ fatigué ∗ résigné ∗ envieux ∗ curieux ∗ travailleur ∗ ingénieux ∗ impatient ∗ impulsif ∗ un peu zinzin
03. physique ∗ 179cm ∗ cheveux courts, châtains naturellement, en partie décolorés ∗ yeux noisette ∗ longs cils ∗ mains nerveuses ∗ se tient toujours assez droit quand il marche, le menton haut ∗ le dos plié quand il travaille ∗ plus tonique que massif ∗ souvent couvert de poussière, de résidus de bois, de peinture ou de terre ∗ sourcils un peu broussailleux, c'est impressionnant quand il les fronce ∗ le soleil dans le sourire, dommage qu'il le fasse si rarement ∗ assez peu coquet, il porte souvent de vieilles fringues qui n'ont pas coûté cher, dans des tons neutres
@leah
derrière l'écran :
j'étais déjà dans la v1 et j'ai immédiatement craqué en voyant la v2 !! clairement j'étais pas la plus active avant mais mtn je devrais être plus régulière, enfin on espère
sinon moi c'est
elle, mais
il ça va aussi ça me dérange pas ! je l'ai déjà dis mais je le redis : c'est trop pipou ici on adore, j'ai trop hâte de rp avec mon ptit couillon j'espère qu'il vous plaira !!
sinon rien à voir mais en parlant de bêtises, je crois que j'ai pas du tout suivi le schéma de la fiche avec descriptions puis histoire, j'ai un peu mélangé les deux
c'est grave ? si oui je rangerai plus tard