ft. OC - ColnChen
Il a un peu peur de l'eau mais il aime aller à l'aquarium et rester des heures à regarder ces millions de couleurs ☆ Il aime la pluie, les arcs en ciel et le bruit des pas dans la neige ☆ les petits matins brumeux ☆ l'odeur de fumée les soirs d'hiver ☆ les couleurs du crépuscule ☆ Il aime prendre un latte macchiato avec un soupçon de cannelle avant de travailler et n'oublie jamais l'heure du goûter ☆ Il adore les gaufres et le chocolat chaud ☆ la chantilly et le caramel au beurre salé ☆ Il adore les enfants et a un très bon contact avec eux ☆ Il aime souvent moins les parents ☆ ils sont très angoissants même quand ils lui sourient.
TW violences (peu décrites mais présentes) / maltraitances ❥ Les premiers souvenirs qu'il a sont doux et tendres. La chanson pour s'endormir le soir. Le doudou tout doux qu'il serre fort contre lui. Le rire de Papa qui le fait voler dans les airs.
La suite l'est moins, c'est quand Papa perd son travail.
C'est à ce moment là que le froid s'insinue.
Ça commence à ses quatre ans quand les services sociaux viennent le chercher. L’appartement miteux sent les crêpes chaudes et il est en train d’en dévorer une assis par terre contre un mur moisi quand ils frappent. C’est terrifiant de se voir arraché à sa famille et de pas comprendre. C’est terrifiant aussi d’être confié à des inconnus. Et de pas comprendre, de pas comprendre, de pas comprendre. Ses larmes elles ont le goût du malheur. Le goût de la peur. Elles coulent à chaque fois que Maman vient le voir. À chaque fois que Papa est absent.
Le premier placement dure plus d’un an et c’est très long, quand ils le récupèrent, Caiside sait déjà presque lire. Ils ont changé d’appartement, il est un peu plus petit mais il n’y a pas de moisissures sur les murs dans celui-ci.
Mais il y a Papa qui s’énerve sur Maman et Maman qui crie sur Papa et au début c’est pas souvent puis après c’est tous les soirs. Il y a de plus en plus de bouteilles vides qui s’empilent aussi, près de l’évier. Il y a Maman qui part au travail très tôt et Papa qui a tellement bu le soir que certains matins il ne se réveille pas à temps pour l’emmener à l’école. Pourtant il a 7 ans avec eux et même 8. C’est cette année là que la plus grosse dispute éclate et Caiside entend Papa hurler qu’elle a qu’à prendre son gosse et se barrer. Alors Maman vient chercher son gosse et ils s’en vont.
Ils dorment plusieurs nuits dans la voiture, c’est l’hiver et il fait froid et Caiside tombe malade, il loupe encore l’école. Il doit être hospitalisé et quand la maladie est enfin guérie, les services sociaux reviennent le chercher. C’est la deuxième fois et pas la dernière. Les années suivantes continuent comme ça, il revient et puis il doit repartir. Maman essaye mais elle s’en sort pas et chez elle aussi il y a de plus en plus de bouteilles vides près de l’évier.
Caiside a de la chance, au début. Il repart dans la famille de quand il était petit. Mais le monsieur tombe malade et la fois d’après ils ne peuvent plus le prendre.
La seconde famille, Caiside se souvient surtout des insultes des enfants du couple, encore et encore et encore. De ses larmes le soir sous ses couvertures. Et de la force des coups lorsqu’il fait une bêtise. Il apprend à se taire le plus possible et la peur lui tord la poitrine à chaque fois qu’il rentre de l’école. La peur est là tous les week end, toutes les heures passées avec eux.
La troisième famille, Caiside n’y restera que quelques heures. Il se souvient encore de la peur qui noue les tripes quand la porte de la chambre s’ouvre en pleine nuit. Quand d’un coup les mains semblent être partout et se resserrent quand il résiste. Il se souvient du coup qu’il envoie et qui frappe en plein dans le nez de l’homme. Il y a du sang partout et Caiside attrape son sac et il court le plus loin possible.
Après ça c’est le foyer. Le retour à la maison encore une fois et il ignore comment ils ont pu le laisser y retourner. Ça ne dure qu’un temps et il le passe dehors. À traîner dans le square délabré. À regarder les gosses se balancer sur des balançoires rouillées. Le soir ce sont plus les mêmes gosses dans le square. Le soir il y a des petits sachets vendus à prix d’or et des jeunes qui se prennent pour trop grands qu’ils sont. Caiside reste là en silence dans un coin. Il est mieux dans la rue que chez lui.
Et puis quand les services sociaux l’emmènent encore, c’est le foyer directement. C’est plein de jeunes comme lui, pires que lui même souvent, et il ignore comment on a pu se dire que c’était une bonne idée. Il est pas là depuis très longtemps quand y a l'un des plus vieux qui entre dans sa chambre un soir pour lui balancer qu'il le reconnaît. Il l'a vu au square, qu'il lui dit, et son sang se glace et tout son corps avec. Mais il est plutôt sympa au final. Quand il sourit, il a l’air presque aussi innocent que lui. C’est lui qui lui apprend à sculpter le bois et Caiside se révèle bien meilleur que lui à ça, il passe des heures et des heures à s'entraîner.
Et les années continuent. Continuent encore malgré les journées pas toujours simples et les violences quotidiennes dans le foyer. 17 puis 18 ans et on le fout dehors. C’est ça la vie, t’as 18 ans tu vires. Il retourne chez sa mère, il a un travail ingrat et pas trop mal payé qui lui permet de se nourrir et de se former au travail du bois. Malgré le stress qui lui bouffe le ventre et la pression qu'il se met, l'homme qui lui apprend est adorable et patient et c'est là qu'il fabrique ses premiers jouets. Il rentre tard et épuisé par ses journées à rallonge et dans le quartier les tensions se font de plus en plus sentir. Il y a des vitrines pétées, des voitures qui crament près de chez lui et plus de gosses sur les balançoires rouillées.
Caiside sait qu’il doit vite partir de là le jour où, en rentrant du travail, il tombe sur le type du foyer avec qui il sculptait. Ils sont 5 avec lui et ils sont en train de chahuter un gamin. Un
gamin, vous imaginez ? Il a la trouille mais il s’interpose. Il a la trouille encore plus fort que quand sa famille d’accueil le frappait, encore plus fort que quand la porte de la chambre s’est ouverte dans la nuit. Il a la TROUILLE parce qu’il peut crever. Mais il crève pas. Le passage à tabac est violent et laisse des bleus pendant plusieurs jours. Il doit partir.
Il doit partir.
Encore plus quand sa mère ne fait que lui hurler dessus, ivre du matin au soir.
Il doit partir.
Il trouve Alfheim quelques jours avant la Porte. C’est un truc riquiqui et sale qui pue la trouille comme lui et qu’il ne parvient pas à laisser dans les poubelles où il le trouve. Il passe la Porte avec lui. Il se réveille à l’auberge avec lui. Et sur la côté de la nuque de Caiside il y a maintenant trois cicatrices causées par ce double passage.
☆☆☆
“Il s'appelle comment ton loup ?”
“Alfheim. C'est un chien.”“Il ressemble à un loup.”
“C'est vrai.”Caiside sourit doucement et l'enfant fait de même, gaiement, avant de reprendre consciencieusement son observation de chaque sculpture de bois. C'est la troisième fois mais il ne le presse pas. Il reprend simplement sa petite sculpture et les copeaux de bois tombent sans un bruit sur ses genoux. Le gamin regarde, fasciné, la petite grenouille prendre forme lentement entre ses doigts.
“Tu as choisi, Sammy ?”
“Non.” Puis il lève de nouveau le regard vers Caiside. “C'est laquelle que tu préfères ?"
“Hmmm. Le puma.” Ce n'est pas son préféré, il les aime tous. C'est simplement celui que l'enfant a regardé plus longtemps que les autres à chaque fois et c'est lui qu'il montre du doigt.
“T'as raison c'est le plus beau !”
“Je te l'emballe alors ?”“Ouiiiii !”
Ça étincelle dans les yeux du môme et encore plus quand il récupère le petit paquet et c'est pour ça que malgré les coups de marteaux sur les doigts et les paumes régulièrement coupées, il fait ce métier. Parce qu'il n'y a rien de plus beau que le sourire des gamins quand ils repartent avec un jouet.
☆ Caiside est né le 21 Juin 2001 à New York.
☆ Il est mis en famille d'accueil plusieurs fois au cours de son enfance.
☆ Sa première FA est bien mais les suivantes moins top. Il termine en foyer.
☆ À ses 18 ans il est collé à la porte du foyer.
☆ Il rentre au bercail et se trouve un travail mal payé mais qui a le mérite d'exister et met de côté pour pouvoir partir tout en aidant sa mère à survivre.
☆ 21 ans, il protège un gamin même s'il est mort de trouille face à des types pas très sympa. Il se fait passer à tabac et se dit qu'il doit VRAIMENT partir.
☆ Il trouve Alfheim - son chien loup - quelques jours avant la porte qu'ils passent ensemble. Il écope de cicatrices sur le côté de la gorge.
☆ La fin c'est juste un passage kiki avec un gamin sur un marché où il vend ses jouets et sculptures.