On t'attendait !
Ouvrant les yeux après ce qui te semble être une éternité, tu te trouves déboussolé. Devant toi, un endroit inconnu, des visages nouveaux. Où es-tu ? Qui sont ces gens ? La dernière chose dont tu te rappelles c'est d'une grande porte, émettant un tintement clair et gracieux, et qui t'attirait au plus profond de toi quand bien même tu aurais voulu détourner le regard et t'enfuir, tu n'aurais pas pu. Tu l'as emprunté et puis... Plus rien.
Fukaeri Murakami Koha Hovrath Nikolai Kinsley Noam Ozkan Ambrogio Leone Zachary Veseli Esteban Castelianos Natalia Hovrath Chloris Waterford Grim Alkin Séraphine Lindberg Alistaire Hovrath Harin L. Handal LEONHARDT GREENWOOD Mia L. Carrasco Sid Wieteska Ty Kaneko ABRAHAM MOLNÁR EDMÉE SHÄFER HADÈS SMITH AEL K. IKORU HAZEL ISHIKAWA CAMOMILLE DE RIJK MIKHAIL VORONIN CAISIDE WHITE BALTHAZAR ØYSTEIN Vincent Laisne VALERIYA LEVCHENKO Arsene JawoSHAKI SHARPNEDO ALPHÉE NYSTRÖM Corey Sanders Arjun Khan Nesaia Loisel Reem Handal
C’est réel, n’est-ce pas ? Ce monde, ce… Comment qualifier ça ? Phymeris… Tu crois qu’on va croiser des poissons ? J’aime trop les poissons, c’est trop marrant je trouve ! Avec leurs grands yeux là ! C’est ma ville j’ai le droit d’être partout, c’est toi qui devait disparaître! J'adore le sirop, parce que c'est super doux et aussi super sucré. Un peu comme toi ! J'aimerais bien mettre plein d'autres bougies mais... j'ai un peu peur que ça prenne feu. Oublie surtout pas de passer le bonjour à ta maman quand t’iras pleurer dans ses jupes. Casse toi, t'auras rien. Je vais te détruire, ok !? Fais chier, qui a mis cette porte là ? Et toi Konnor ! Si tu ne veux pas qu'on te traite comme un bébé, agis en grand garçon ! La concurrence est rude dans le coin, je ne peux définitivement pas me reposer sur mes lauriers! Il ne me semble pas être payée pour jouer les potiches à vos côtés. Ah ! Évite juste les fours, le feu et… et de t'approcher trop près. S’il te plaît. J'ai toujours pas accroché la pancarte des sardines d'ailleurs. Il faut que je le fasse... Et évidemment, ces péquenots n’ont pas d’opticiens. C’est trop demander je suppose de faire l’effort de s’habiller correctement, n’est-ce pas ? J’espère que t’es prêt à slay pour un autre day ! je crois que cet endroit m'a trouvé pour que je puisse tenir la promesse que je t'ai faite. Euh, je... Darling ? C'est un mot tendance chez les jeunes..? Ou vous venez de la terre, alors ?? Vous pouvez m’appeler Edmée… Ou chérie. A votre guise ! Il ne pleut pas ? Ou alors cette ville est encore plus étrange que ce que je pensais. Est-ce que vous auriez… quelque chose, même rassis ? Même si c’est un rêve, je sais reconnaître un hibou conservateur de musée quand j’en vois un ! Je ne sais pas à qui c'était, mais vous ne devriez pas donner des objets aussi personnels à quelqu’un qui ne connaît même pas votre prénom. Il est parfaitement hors de question que je m’en aille tant que tes lettres seront dans cet état ! Si tu veux trouver une sortie il vaut mieux rester en vie, tu sais. Tiens bonhomme prend donc mes gants, il ne faudrait pas que tu coupes tes mains d’éphèbe Tu veux t'échapper d’ici ? Si je trouve un moyen de partir je te le dirai. La boutique tourne bien, c’est pas parce que la céramique c’est durable que les gens la font durer Ne t’enflamme pas trop vite… La soirée ne fait- elle pas que commencer ? Et pourquoi t’es parti aussi tôt avec ton violon dans la forêt ? Tu te souviens, alors. T’as pas vu le maire ? Il est chelou mais c’était pas un rêve. En gros, on pourrait aller au port et celui qui empile le plus de cailloux gagne. Oh si tu savais ce qu’il y a dans mes rêves... Ce système est bourré de trou qu'on peut facilement combler avec un peu jugeote, et ca tombe bien : je peux t’y aider !
20 °CSOLEIL
Mai, 2024
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besoin d'aide ?écris au staff <3
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ambrogio x fukaeri

ambrogio x fukaeripar Fukaeri Murakami Mer 10 Jan 2024 - 11:26

ft. LEONE Ambrogio

chapitre premier

Pluie d'étoiles pétillantes

Toujours bleue.
Quatrième jour depuis que cette cicatrice est apparue.
Quatre jours qu’elle scintille dans la nuit. Doucement. Paisiblement. Des paillettes circulent dans sa peau lentement, inlassablement, illuminent les ténèbres faiblement.
Quatre matins qu’elle ouvre les yeux, relâche le poing lentement après l’avoir sorti de sous les draps. Un, deux, trois… Compte à rebours qui ne sert à rien, supposé chasser cette bribe de magie accrochée à elle depuis cette surprenante journée, soirée, où le génie, Konnor, les a fait barboter dans du vin chaud, chanter ses louanges, pour qu’il puisse s’amuser.
Trois ans, bientôt quatre, sans jamais l’avoir croisé ; il se devait de marquer le coup, de la marquer à vie, ancrer son corps dans la réalité phymérienne.

Quelque chose comme ça, du moins.

Ce n’est  — heureusement ?  — pas la seule à traîner un petit cadeau. Des conversations dans la bibliothèque, depuis près d’une semaine, lui rapporte que certains embaument d’odeurs plus ou moins plaisantes, que d’autres comme elle, sont constellés de courbes violacées, que quelques bougres ont la voix altérée et, parait-il, que le (petit) Koha est capable de générer des feux d’artifices ?

Koha.
Feux d’artifices.
Explosions…
Non.
N’y pensons pas.

La cicatrice est douce sous ses doigts. Pas chaude. Ni froide. Juste donc. Incroyablement douce. Quand ses doigts ne se perdent pas dans ses cheveux pour réfléchir, il caresse ce nouveau terrain de jeu apaisant, et quand elle s’en rend compte, c’est immédiat ; sa main disparaît dans sa poche, sous le comptoir, n’importe où, qu’elle ne puisse pas la voir. Indéniablement, Fukaeri peine encore à se faire une raison : elle est magique, sa nouvelle maison. On se fait maudire parce qu’on arrache les fleurs sauvages, on se fait clouer au sol par ce qu’on chouine un peu trop fort, et les guérison salvatrice colore la peau.
Trois ans qu’elle déambule à travers cette vérité, qu’elle passe au travers. Elle s’est faite rattrapée. Une petite tape sur la main, qui l’a surprise, elle a sursauté, et maintenant, à chaque coup-d’oeil sur l’endroit, elle tressaille.

Finira-t-elle par s’y faire, la bibliothécaire ?
Inéluctablement, aidée par le passage du temps.
Cette cicatrice finira par être un vestige commun de son existence.
Tout comme ces grains de beauté dont elle oublie parfois où ils sont placés.

Toujours vide.
Sa boîte aux lettres par laquelle elle passe avant de sortir, sac à dos jaunes moutarde sur l’épaule et bonnet rouge vif sur la tête  — ça sent la neige, la pluie, l’humidité. Son nez se réfugie dans le col roulé de son pull noir, ses doigts se replient dans les manches, ses semelles suivent le cours des trottoirs. Toujours vide. Sans réponse. Compréhensible, ses paroles, ses écrits, ses pensées cette nuit-là étaient saccadées. Elle a posté la lettre sans se relire, sans y songer. Un besoin irrépressible de faire sortir cet amas de son crâne, de s’en débarrasser.

Elle aura pu brûler le feuillet.
Le faire disparaître.
À tout jamais.
Mais elle l’a postée.
Il l’a lu.
N’a pas répondu.

De la buée traverse ses lèvres, son pas accélère lorsqu’elle n’est plus qu’à une dizaine de maître de la boutique, les nuages plus opaques qu’à son départ au-dessus de sa tête.

« Bonsoir…! » qu’elle prononce en refermant la porte derrière elle, vérifiant que ses chaussures n’apportent pas avec elles quelconque saleté du dehors.

Surprise de le voir lui, et non pas sa mère derrière le comptoir, la brune reste sur place quelques secondes,
puis reprend contenance
et s’avance.

Oh ?
Ça sent le…
Pain d’épices ?

Sa tête se penche machinalement, inspiration plus longue pour confirmer son impression. Oui. Le pain d’épices. Tout chaud.

« Je pensais voir ta maman tenir la caisse, j’ai quelque chose pour elle. » Tout en parlant, elle attrape son sac à dos pour l’ouvrir, en sortir un livre qu’elle dépose précieusement sur le comptoir. L’amie Prodigieuse, Elena Ferrante. « Ça ne vaut pas un voyage en Italie mais je me suis dit que ça pourrait lui faire plaisir de se promener à l’intérieur de Naples avec les protagonistes… Je ne me suis pas permise de lui ouvrir un compte, par contre, alors l’ouvrage est à ton nom ; cependant, je ne doute pas qu’elle sera bien plus ponctuelle que toi pour le rendre. Enchaînés sur le ton de la plaisanterie, ses paroles recouvrent les murs d’un peu de chaleur tandis que d’autres feuillets, plus gros, difficilement contenus ensemble, pèsent encore dans son sac. Il était prévu qu’elle les glisse à sa maman, avec le livre, lui demandant de les faire parvenir à Ambrogio. “Une petite surprise”, qu’elle aurait annoncé avec un sourire, elle même consciente que qualifier ça de petit est un doux euphémisme.

Parce que Fukaeri, depuis qu’elle lui a parlé du Voyage de Chihiro, c’est quasiment tout le film qui lui est revenu en mémoire. Elle a fait la moue à l’idée que jamais elle ne pourra le revoir, et puis,
d’un coup,
elle a réalisé qu’elle pouvait le retranscrire, le film.

Et c’est ce qu’elle a fait. Lentement mais sûrement. Au début, elle pensait emprunter une machine à écrire et finalement, se rendant bien compte que ses sessions d’écriture étaient bien trop spontanées, l’idée a vite été abandonnée, et l'œuvre transposée entièrement à la main.

Au grand dam de ses poignets.

« Quant à toi, voici. Tu n’auras pas à le rendre, tu pourras en disposer comme il te convient. » souffle-t-elle en sortant ses travaux pour les poser à côté du livre, se sentant immédiatement plus légère.

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Re: ambrogio x fukaeripar Ambrogio Leone Lun 19 Fév 2024 - 16:44
Voilà plusieurs jours maintenant qu'il a chuté du grand sapin directement dans un tas de pain d'épices imbibé d'on ne sait quelle substance baveuse – l'œuvre de Konnor, un jour comme un autre à Phymeris. L'odeur de pain d'épices chaud suit désormais Gio partout où qu'il aille, embaumant chaque endroit qu'il traverse, attirant la curiosité non seulement de ses connaissances mais aussi, et c'est peut-être là la vraie magie, d'à peu près tous les animaux qu'il croise. Chaque matin, il se réveille en ayant oublié, le nez s'accommodant à l'odeur au fil des jours, et le parfum le frappe de plein fouet dans l'habitacle restreint des combles à l'instant où il ouvre les yeux. Il faudra qu'il aère, souvent. Pour lui, l'inconfort ne dure que quelques minutes, le temps que les sens se réhabituent à sa nouvelle emprunte olfactive. Il finit par ne plus y faire attention, par oublier, jusqu'à ce qu'il croise le regard interloqué d'un voisin et là, il se souvient. Et chaque jour, à chaque rencontre, c'est l'angoisse qui progresse, celle que jamais les choses ne reviennent à la normale.

Imaginez, sentir le pain d'épices à vie ? À la période des fêtes, pendant quelques jours, il a trouvé ça risible, oui. Ça l'a amusé, il est rentré tout fanfaron chez Lucia et elle lui a dit qu'il sentait bon. Il a fait le fier aussi, le lendemain devant les clients, ça a ajouté un peu de gaité pour les fêtes. Encore aujourd'hui, quand il accueille un nouveau visiteur, c'est toujours des sourires qu'il croise sur les visages : « ça sent bon chez vous ! ». C'est vrai que l'odeur est puissante, d'autant que Zachary est touché aussi. Gio, lui, il a arrêté de sourire à ces remarques. Ça ne le fait plus rire. Plus depuis qu'il a frotté sa peau au savon et que cette putain d'odeur est toujours collée à son corps. Plus depuis qu'il a compris que tout le monde autour de lui continuait à la sentir encore quatre jours plus tard. Lucia s'inquiète aussi. C'est que voir le sillon se creuser entre les sourcils de Gio n'est jamais bon et maintenant il se fâche quand elle l'appelle Ti Biscuit. Il avait pourtant trouvé ça mignon, au début.

Aah, Konnor. Jusqu'ici Gio ne s'était pas vraiment méfié. Un gosse magique dans son village, qui a les capacités de bouleverser leurs vies selon sa propre volonté ça avait de quoi faire peur pourtant, mais il se pensait hors de danger. Il avait bien entendu parler de ses petites farces, mais n'en avait jamais été la cible et il enviait presque ces âmes tranquilles qu'il venait tourmenter de quelques jeux innocents. Maintenant que c'est lui qui en fait les frais, peut-être que son avis est différent. Et encore, il n'est ni le seul, ni le plus à plaindre.

– Bonsoir... !

Gio sursaute dans la réserve. Ses sourcils se sont défroissés d'un coup et il passe un visage prudent à travers la porte juste derrière le comptoir. Il a reconnu la voix et sourit à Fukaeri en revenant dans la pièce principale mais il n'en mène pas large – l'angoisse monte en flèche tout à coup.

– Bonsoir Fukaeri.

C'est que Gio ne s'attendait pas à la voir ce soir. Ou plutôt, il espérait avoir un peu plus de temps avant de la voir débarquer à la boutique. C'est pourtant lui qui l'a invitée, mais il espérait naïvement pouvoir régler cette histoire d'odeur avant qu'elle ne s'aventure encore jusqu'à chez lui. Alors c'est un mélange doux amer qui s'installe dans sa poitrine, une chaleur agréable mais l'estomac noué. Et si l'odeur l'incommodait ? D'autant qu'il se souvient bien qu'elle aussi a été la cible des farces de Konnor lors des fêtes du village, et qu'elle n'a pas eu l'air d'apprécier du tout le personnage.

Il semble prêt à dire quelque chose lorsqu'elle marche vers lui mais se laisse devancer, esquissant le sourire le plus doux qu'il peut pour tenter de faire oublier toutes les ombres au tableau (Konnor, l'odeur, la gêne, l'angoisse, le fait qu'il a encore tardé à répondre à sa lettre et qu'elle n'a de ce fait pas encore eu de réponse et les mots qu'il relit en boucle et qui lui laissent tant de questions dans un coin de la tête).

– Elle a besoin de repos.

Il parle de Lucia, bien sûr. Depuis l'arrière du comptoir, Gio résiste à l'envie de se pencher en avant pour jeter un œil à l'intérieur du sac à dos posé comme une tentation sur la surface en bois – vilaine curiosité, heureusement il a trop peur de lui imposer son parfum trop prononcé. Le livre à peine posé ne tarde pas à être attrapé par des mains impatientes, une nervosité qui court sur la tranche reliée et des yeux qui sautent sûrement un mot sur deux quand il parcourt la quatrième de couverture. L'Italie allume quelques éclats dans son regard et la taquinerie lève un coin de ses lèvres. Il lui lance une œillade amusée.

– Tu sais que je vais le lire avant elle et que celui-là va arriver avec plus de retard que tous les autres ?

Il dit ça avec une évidence effrontée. S'adresser à Fukaeri avec une telle familiarité a quelque chose de totalement inédit ; quelques lettres échangées ont bien tissé là des liens de complicité. De son côté en tous cas, et même si Gio craint un peu que les libertés qu'il prend lui déplaisent, il aurait bien du mal à taire le naturel qui le pousse quand il s'agit d'elle.

Jamais rassasié, les nouveaux feuillets sortis du sac attisent encore sa curiosité. Il pose le premier livre pour se pencher sur le tas de papier avec une attention toute particulière du fait de la forme curieuse de ces nouveaux écrits. Le bout des doigts appuyés sur la première page, comme s'il ne pouvait s'empêcher de tout toucher. Et il ne lui suffit que de capter un nom dans le texte manuscrit pour que son petit air plaisantin disparaisse, bien plus sérieux soudain quand il croise le regard de la bibliothécaire.

– Est-ce que c'est...

Encore quelques mots lus par-ci par-là, une page tournée avec toute la délicatesse du monde ; le monde justement devient un peu flou tout autour. Les sons étouffés, comme si une bulle venait de se former autour de la boutique. Non, plus près : autour d'eux plus précisément et du trésor qu'il tient précieusement entre ses mains. C'est toi qui l'a écrit ? – il aurait pu poser la question, mais il lui semble lire la réponse déjà dans son regard. Et l'air reste un peu bloqué dans sa poitrine. Il a le souffle coupé par ce précieux cadeau auquel il ne s'attendait pas du tout et qui lui semble soudain peser si lourd entre ses doigts. Un poids qu'il resserre avec précaution dans ses mains, les avant-bras passent autour de l'ensemble des feuillets qui s'appuient sur son pullover.

– Je... Il se sent un peu bête, parce que le seul mot qu'il est capable de formuler en l'instant ne traduit ni la gratitude ni l'affection qu'elle lui inspire. Merci.

Il ne peut pas vraiment développer davantage – il faudrait qu'il ait lu pour parler du texte, et il faudrait que l'air veuille bien sortir de ses poumons pour dire quoique ce soit d'autre. Il faudrait que ce qui prend tant d'espace dans sa poitrine tout à coup veuille bien le laisser en placer une. Pour l'instant, ça lui semble trop compliqué. Encore quelques secondes, Gio semble rester coincé entre deux mondes, comme indécis et, le regard un peu ailleurs, il finit par se décider à bouger. Même s'il sait que sa retenue risque d'être mal interprétée – il se rattrapera plus tard.

Une audace que certains lui reconnaîtront quand il attrape le sac de Fukaeri dans un sourire joueur pour y remettre délicatement l'ensemble des pages.

– Tu permets ? Trop tard, déjà fermé et lancé sur l'épaule. Et alors qu'il contourne le comptoir pour s'approcher de la bibliothécaire : Je t'ai dis que je voulais te montrer quelque chose. Alors tu m'accompagnes ? Un sourire point dans son expression pourtant sérieuse – ce n'est pas qu'une surprise anodine qu'il a à lui faire non plus. Mais avant tout, il doit s'assurer d'une chose. Est-ce que tu es bien habillée ? Tu as des gants ? Le regard observateur sonde l'état de sa tenue, comme sa mère le faisait avec lui quand il était petit et qu'ils s'apprêtaient à sortir braver le froid de l'hiver.


― soupire en #EBA773

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Re: ambrogio x fukaeripar Fukaeri Murakami Lun 13 Mai 2024 - 11:46

ft. LEONE Ambrogio

chapitre premier

Pluie d'étoiles pétillantes

Il n’est pas scruté, quand il attrape l’ouvrage choisi pour sa mère, ni même quand il attrape le rassemblement de feuilles qui lui est destiné. Observé, vu, regardé comme elle l’aurait toujours fait. En dépit de la situation, de toutes les questions qui tournent dans sa tête et son envie de savoir ce qui peut bien se dire dans la sienne, la nippone fait de son mieux pour ne pas se faire submerger par sa curiosité, son anxiété latente et son envie d’effacer son geste.

Parce que ce n’est pas possible,
même ici,
de remonter le temps et de corriger ses maladresses.

En maintenant ses pensées au second plan, en se contentant de regarder sans interpréter, Fukaeri voit des sourires, des yeux qui se mettent à briller. Elle l’entend s’essayer à la taquinerie, resserrer leur familiarité, ce lien qu’ils ont développé à travers les lettres - avant sa bavure, mais - et caler ses feuilles tout contre lui. Précautionneux. Parce que c’est précieux.
Peut-être que ses divagations nocturnes ont été lues. Peut-être pas. Ambrogio connaît la réponse, et le voilà qui sourit, qui se trouve sans voix devant elle, prenant mesure de ce qu’elle vient de lui offrir ; un petit bout d’elle, de son passé, de ce qu’elle aime d’une manière unique. Son embarras vient du cadeau qu’elle lui fait, de sa visite impromptue, ni plus, ni moins.

Ouf.

Discrètement, un long soupir est lancé, emportant avec lui le reste du poids sur ses épaules. Tout va bien. S’ils doivent en parler, ils en parleront. S’ils préfèrent éluder le sujet, ils le feront. Plus tard. Pas d’urgence. Aucun malaise à disperser. Ah, ce qu’elle est soulagée !
Son visage brille d’un nouvel éclat, et la fleur s'épanouit à nouveau, sourire persistant au coin des lèvres, tandis que Gio lui pique son sac sous un regard interrogateur. Bien habillée ? D’un pas en arrière, prenant du recul sur elle-même, son visage s’abaisse sur son accoutrement. Pull noir, jean, basket, un bonnet rouge vif sur la tête… Bon.
Disons que c’est l’une de ces tenues les plus chaudes. Qu’elle n’avait pas prévu de passer beaucoup de temps dehors, et que sa veste est donc restée au chaud, dans l’entrée de son petit appartement.

“ Je plaide coupable, souffle-t-elle en levant les mains en l’air, refermant sa main lumineuse quelques secondes trop tard pour que le geste paraisse naturel, je n’ai jamais aimé les gants : on se retrouve tout pataud quand on veut tourner la page d’un livre, avec des gants. Je préfère le mordant du froid, et puis, à force, on finit par s’y habituer… C’est vrai ! ”

Le regard d’Ambrogio affiche un mécontentement. Les gros yeux que devait lui servir sa maman lorsqu’il voulait jouer dehors à peine couvert, en plein hiver. Le regard que ses parents à elle lui offraient quand elle se retrouvait discrètement dans la salle du restaurant pour aider le service en salle, plutôt que de potasser pour ses examens. Pas très efficace comme technique, d’autant plus qu’elle n’a jamais raté aucun examen important, Fukaeri, toujours appliquée lorsqu’il s’agit d’assurer son avenir.

“ En revanche, tu ferais bien d’enfiler quelque chose sur le dos. ”

Son pull à elle peut leurrer les foules, après tout, ça reste un col roulé en laine, on peut s’imaginer que le vent aura bien du mal à s’y faufiler (il n’en est rien, mais sentir les souffles lui mordre la peau de leurs dents froides, elle aime bien ça, la demoiselle), lui et son petit t-shirt blanc ne trompe personne. C’est donc tout naturellement qu’en un sourire de sa part elle s’approche, le suit lorsqu’il ouvre la porte de l’arrière boutique. Il fait suffisamment chaud pour qu’il n’ait pas pensé à prendre quelque chose pour se couvrir en descendant travailler. Ils vont sans doute se diriger vers l’escalier qui mène à l’appartement. Qu’il prenne un pull. Une veste. Une écharpe. N’importe quoi pour donner l’impression de ne pas se moquer des températures à un chiffre de l’hiver… Sauf que.
Un bras lui barre la route lorsqu’elle s’y dirige, l’incitant à se diriger vers une porte encore jamais empruntée. Une buanderie ? Ici ? Peu probable, quand on considère l’architecture du bâtiment. Mais est-ce qu’elle s’y connait réellement, en physionomie des bâtiments ?
Jetant un regard par-dessus son épaule, ses yeux s’accrochent à ceux du blondinet, qui d’un mouvement du menton, l’invite à ouvrir la porte, sans se défaire de son sourire cachotier. Bien trop fier de ce qu’il s’apprête à lui montrer.

Soit. Peut-être la surprise vaut-elle la peine d’avoir un rhum.

Elle grince un peu, la porte. Les gonds aussi sont les proies du froid et Fukaeri fronce un peu le nez en les entendant hurler comme ça. Dans la pénombre, loin de la lumière de la boutique, se dresse un jardin, une petite terrasse bien entretenue, d’un potager dont elle devine les contours des légumes qu’il faudra bientôt récolter pour ne pas les laisser geler - l’œuvre de Lucia, sans doute ? Le tout protégé par un arbre, ténébreux, peinant à conserver son feuillage. Pauvres petits gonds, gardiens d’un petit coin si beau, vous devriez être chouchoutés !

C’est fou.
Malgré le froid.
Et la pénombre.
Elle a déjà envie d’investir l’endroit.
De se caler sous l’arbre pour y lire.

Quitte à devoir s'encombrer d’une multitude de bougies pour y voir quelque chose.

“ Ton jardin secret…? ”

Fukaeri Murakami
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Re: ambrogio x fukaeripar Ambrogio Leone Sam 18 Mai 2024 - 7:07
Aussi précieux puisse être le cadeau qu'elle lui a fait, Fukaeri peut être sûre d'une chose : Gio en prendra soin comme il le faut. Même si l'emplacement actuel des feuillets – retournés bien au chaud dans le sac – ne traduit pas encore tout l'attachement qu'il a déjà pour eux. C'est une question de praticité, s'il s'est emparé du sac de la bibliothécaire, et elle le comprendra très bientôt. Le livre pour sa mère, il le laisse sur le comptoir. Elle le trouvera dès qu'elle descendra ou bien il le montera quand il rentrera pour le dîner. Mais il ne va pas l'emporter avec eux dans l'endroit où il veut emmener Fukaeri ; ce n'est pas sa place.

Gio est content de voir les quelques retenues s'évaporer du visage souriant de Fukaeri à son tour. Certainement la gêne de cette rencontre – différente de ce qu'ils ont connu jusqu'à maintenant – l'aura tourmentée elle aussi. Ou bien aura-t-elle été un peu nerveuse à l'idée de lui faire son cadeau. Il comprendrait. Il comprend toute la profondeur et les implications du présent qu'elle lui fait et il compte bien les honorer. Une chose après l'autre.

D'abord, il détaille lui aussi la tenue de Fukaeri, le regard seulement empli de précaution et de douceur, conclut d'un sourire lorsqu'elle reconnait peut-être ne pas être assez habillée, même s'il a bien dû esquisser une petite grimace embêtée avant ça. Assez habillée pour un tour rapide dehors peut-être, mais pas assez sûrement pour ce qu'il a derrière la tête. La légère ombre sur sa main ne lui saute pas aux yeux – il y a trop à regarder. Son sourire devient un peu rieur devant ses explications et son rire filtre même un peu dans sa réponse amusée.

– D'accord. Pas de gants alors. C'est peut-être une bonne chose que tu gardes toute ta dextérité. Mais... Il marque un temps d'arrêt et prend un air un peu plus sérieux, quoique toujours marqué par la taquinerie. Je t'aurais prévenue.

Non pas qu'il doute de la responsabilité de Fukaeri pour s'habiller convenablement toute seule mais elle ne sait pas vraiment où il compte l'emmener et pour préserver ses mains qu'il imagine assez délicates, des gants n'auraient vraiment pas été de trop. Déjà distrait par ses dernières vérifications – tous les clients ont bien quitté la boutique ? il faudra fermer la porte – Gio se laisse surprendre par la mise en garde qui vient en retour. Très vite l'amusement revient dans son regard et un coin de ses lèvres s'étire un peu alors qu'il revient vers elle après avoir tourné la clef de la porte d'entrée de la boutique dans la serrure. Il lui adresse un regard complice mais ne répond pas. Elle a raison, bien sûr. Gio va avoir froid, mais lui aussi apprécie sentir le vent frais s'infiltrer sous son col, surprendre parfois le bas de son dos dans ses mouvements ; car il sait quel sera le chemin pour rejoindre leur destination et il n'est pas sans efforts. Et il sait aussi ce qui les y attend et qui saura sans doute réchauffer les corps mordus par le froid.

– T'en fais pas, ça ira pour moi. Qu'il lui souffle en passant devant elle pour ouvrir le chemin.

Et dévier la trajectoire naturelle de la bibliothécaire qui s'apprêtait sûrement à monter les escaliers à l'intérieur mais non, c'est bien dehors qu'ils vont. Il lui laisse le soin d'ouvrir la porte menant au petit jardin à l'arrière de la maison, minuscule enclave verdoyante où les buissons prennent parfois tous les droits sur la pelouse ; mais le carré de terre qu'ils cultivent tout au long de l'année reste bien délimité pour leurs légumes et herbes aromatiques. La masse impressionnante du seul arbre qui couvre leur parcelle est bien sombre, couvre l'espace d'un poids plus dense et profond encore qu'un ciel dénué d'étoiles. Derrière Fukaeri, Gio regrette presque de ne pouvoir allumer une lanterne ou quelque chose, pour qu'elle ne prenne pas peur parce qu'il devine que s'aventurer dans cet environnement pour un premier rendez-vous n'est pas forcément des plus inspirants.

Et pourtant. Et pourtant Fukaeri, le plus naturellement du monde, vient mettre la lumière, vive, précise, sur les intentions de Gio, sans plus d'hésitation. Il en sursaute presque, le regard un peu alerte un instant, les lèvres qui s'entrouvrent avant de sourire d'un air un peu embarrassé. Touché.

Il regarde le bois de la terrasse un petit moment avant d'esquisser finalement un pas, le bras déplié pour effleurer doucement le dos de Fukaeri et l'inviter à avancer encore, sans la regarder. Elle est tellement perspicace, il se sent un peu désarçonné. Mais qu'importe qu'elle ait mis le doigt sur ses mystères avant qu'il n'y soient arrivés ; il ne doute pas une seconde que le moment garde sa saveur particulière malgré tout.

La buée provoquée par la chaleur de leurs souffles reste invisible dans la pénombre. Seules les vitres de la maison brillent d'une lueur dorée et bientôt en s'avançant ils devinent les contours nets d'une forme quasi géométrique juste au dessus d'eux. Devant eux aussi le tronc se dessine, et se détachant sur l'écorce irrégulière, quelques barreaux discrets tenus par des poteaux de bois brut. Une échelle sur laquelle il pose sa main, s'écartant sur le coté pour laisser Fukaeri se placer en face. Un sourire bien visible car il prend soin de placer son visage dans la lumière émanant de la maison.

– Toi d'abord.

Il sait les barreaux un peu glissants, le gel déposé déjà sur le bois. Mais elle a tenu à ne pas mettre de gants. Il sait aussi qu'il fait tout aussi froid et nuit là-haut, quand on y arrive, qu'elle n'y trouvera d'abord qu'une cabane rudimentaire bien lugubre au début de la nuit. Mais il sait aussi que si elle a aimé l'œuvre de Murakami comme il l'a aimée, que si l'aventure et les ombres ne lui font pas peur, elle grimpera cette échelle sans crainte.

– Je monterai derrière toi.


― soupire en #EBA773

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