tw général : cette fiche étant très thématique, elle évoque régulièrement les sujets de la mort et du deuil
tw particuliers (ils seront rappelés avant les passages en question) : harcèlement sexuel, mortinaissance, deuil périnatal, dépression
Jolene Oakley ☽
ft. Nyx ⎯ Hadès
groupe adoptée
age 38 ans (quasi 39 – 31.10.1985)
nationalité américaine, phymérienne
pronoms elle
orientation androsexuelle panromantique
job gardienne de cimetière
logement la petite maison de pierre au toit violet dans le cimetière
la fille du cimetière ☽ la sorcière ☽ la femme aux yeux de serpent ☽ connaît toutes les vertus et les dangers des plantes de son jardin ☽ sait les faire infuser ☽ retranchée dans sa charmante maison ☽ amie des araignées et des animaux en général ☽ jardine, brode, danse, coud, cuisine, crochète, lit, écrit, fabrique ☽ dans ses meubles s'entassent des carnets mystérieux remplis de notes, de poèmes, des herbiers ou autres livres de recettes... plus ou moins originales ☽ personne n'y a jamais posé ses yeux, ou alors, si c'est arrivé, ces personnes ont malencontreusement oublié ce qu'ils y ont vu... ☽ sa maison est composée de deux petites pièces au rez-de-jardin : une minuscule cuisine en bois au bout de laquelle on trouve une banquette large en guise de salon, ainsi qu'une salle à manger pouvant accueillir jusqu'à 6 personnes ☽ un escalier étroit qui grince beaucoup donne accès à une chambre très rudimentaire sous les combles ☽ elle ne jure que par les infusions ☽ aime pâtisser ☽ en dehors du marché auquel elle se rend régulièrement, elle ne quitte son cimetière que pour rendre de rares visites à ses quelques ami.es proches ☽ on la voit rarement aux événements de la ville ☽ si elle y est, c'est qu'elle a quelque chose à y faire ☽ du genre charmer konnor, le maire, sa femme ou son fils pour se les mettre dans la poche ☽ ou parce qu'elle sait qu'elle assistera au plus gros scandale du mois (peut-être qu'elle y est pour quelque chose...) ☽ origines latino-américaines ☽ sa maison est remplie de bougies ☽ elle s'endort parfois sur les bancs du cimetière, en pleine nuit ☽ elle fleurit les tombes de celleux qui ne sont pas souvent visité.es ☽ prétend que la qualité de sa cuisine et de ses boissons est en grande partie due à la terre très riche dans laquelle poussent ses ingrédients ☽ petite dormeuse ☽ préfère la nuit ☽ préfère l'automne.
caractéristiques
Jolene.
Jolene.
Un prénom murmuré entre les allées bordées de stèles, en toute discrétion. Qu'il fasse beau temps ou pluvieux, elle est toujours assise là, habillée de noir ou d'indigo, sur son fauteuil en macramé installé devant sa maison, le dos droit et le regard bas. Endeuillée chaque jour, comme si elle prenait part à chaque inhumation, qu'elle connaisse lea défunt.e ou non, qu'elle connaisse la famille ou non. Ombre perpétuelle en jour de deuil, elle garde le silence, immobile. Souvent invitée parmi la foule, rares sont les fois où elle répond positivement à l'appel – on prend ça pour de la pudeur, c'est en réalité autre chose. Une observation silencieuse, respectueuse mais méticuleuse. Jolene observe les gens, leurs vêtements, leurs murmures, leurs larmes, leurs sourires, leurs regards, leurs gestes, ceux qu'ils ne font pas aussi. Elle observe la peine, le désespoir, l'indifférence, la colère et le regret. Elle garde en mémoire les instruments qui ont joué pour l'un, les fleurs qui ont été choisies pour l'autre. Elle note qui est arrivé en premier, qui était en retard, qui s'est éclipsé avant l'heure ou qui restera courbé sur la tombe bien après la tombée de la nuit. Jolene, elle adresse des regards bienveillants, des sourires compatissants et des saluts polis. Jolene, elle dérange parfois par sa présence. Quand elle sent que les regards se tournent vers elle et qu'elle est de trop, elle se lève sans un bruit de son fauteuil, laisse retomber le jupon sombre de sa robe sur ses santiags et s'en retourne dans sa maison.
Dans sa petite maison tordue dans un coin du cimetière. Et une fois derrière la vitre abîmée par les années, elle note. Elle note tout. La couleur du rouge à lèvres de la femme du défunt, les derniers mots de son fils, l'heure de la cérémonie, le temps qu'il a fait, qui était là. Elle consigne tout ce dont elle se souvient dans un de ces carnets de cuir noir, qu'elle range ensuite dans son placard à vaisselle derrière les assiettes et les casseroles. Il y a plus de carnets que de vaisselle maintenant. Jolene, elle a fait couler de l'encre noire par litres, sur des pages qui n'ont jamais connu d'autres mains que les siennes.
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– Jolene !
Une voix à la porte. Masculine, féminine, chevrotante ou enfantine ; vous vous succèdez toustes. Des mains très diverses qui soulèvent l'anneau sombre du heurtoir pour en faire résonner l'appel. Et Jolene répond d'une voix aussi forte que douce, vive et apaisante. Elle ouvre, apparaît derrière la lourde porte en bois, avec son sourire sans âge et ses yeux d'un vert extrêmement pâle. Ce n'est pas jour d'enterrement et pourtant c'est toujours une longue robe vaporeuse, noire comme la nuit, qui couvre ses jambes jusqu'aux mollets ou aux chevilles. Des volants à n'en plus finir quand elle agite sa main pour retirer une toile d'araignée qui s'est formée là, dans le coin de la porte. Elle a ses cheveux, tantôt bouclés, tantôt lisses, qui s'emmêlent autour d'elle. Des cheveux d'un brun sombre qui pourtant au soleil reflètent des teintes bien plus chaudes. Et elle vous accueille dans sa maison comme si elle vous y attendait. Le thé fumant sur la table de sa charmante salle à manger. La pièce principale de la maison, à n'en pas douter. Des toiles d'araignées encore dans les coins – une maison saine. Des fleurs séchées ou fraîches, des plantes en pots et des pots divers qui renferment d'autres mystères. Le grand vaisselier contre un mur, où s'alignent les carnets que vous ne voyez pas.
Elle vous installe, elle vous sert votre thé, elle vous propose des biscuits. Elle vous tend une oreille attentive, un mouchoir, une épaule pour pleurer. Vous avez perdu votre tante ou votre mère. Votre mari, votre ami. Parfois le deuil est plus ancien mais vous êtes là quand même, pour vous souvenir. Parfois vous n'avez rien perdu mais vous venez quand même. Parce qu'elle est douce, Jolene, elle a dans le regard et dans le sourire des caresses pour tout le monde. Des mots tendres et sages, pour vos peines qu'elle connaît bien. Elle connaît toutes les peines du monde, Jolene, elle les éponge et les absorbe. Elle prend votre main avec délicatesse et elle vous chante des berceuses pour vous apaiser.
Quelque chose dans le thé ? Bien sûr ! Une ou deux feuilles d'une plante qui saura vous alléger l'esprit – rien de bien méchant. Vous le savez peut-être mais vous ne lui en tenez pas rigueur. Elle si belle, après tout, si douce quand elle passe une main sur votre épaule. Elle vous écoute et vous soulage tant que vous vous confiez. On dit d'elle parfois d'elle qu'elle est rusée. Qu'elle connaît vos failles et qu'elle sait ce que vous voulez entendre. On dit qu'elle ensorcelle quiconque s'invite dans son salon, avec ses bijoux et ses ombres, ses lèvres peintes en sombre et ses murmures d'outre-tombe. Et c'est vrai qu'elle sait tirer les vers du nez, Jolene, elle sait aborder et persuader, séduire et inspirer confiance. Elle charme de tous ses atouts malgré les années qui passent, de ses mains fines et délicates, de ses tâches de rousseur discrètes, de ses dents du bonheur, de sa taille de guêpe, de ses courbes discrètes, des arabesques multiples sur sa peau, sous ses longues robes.
Mais s'il y a une chose qu'elle ne fait pas, Jolene, c'est trahir votre confiance. Si elle est gardienne des tombes, elle en porte également l'essence en elle. Solide comme la pierre et froide comme le marbre, ses lèvres désespérément closes quand la cause est juste. Si elle recueille vos confidences et vos secrets, si elle les conserve à votre insu, c'est simplement pour mieux vous venir en aide. Pour mieux vous conseiller ou vous consoler. Pour mieux comprendre et aimer les gens qui l'entourent. Ou bien s'en persuade-t-elle...
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Jolene.
Serait-elle la bonne fée marraine ? La sorcière à la pomme ? Le murmure de la pluie dans vos nuits les plus solitaires ? Chacun.e se forge son avis.
Elle reçoit toujours de la même manière les âmes qui passent sa porte et pourtant les rumeurs soufflent tantôt la brise parfumée d'un joli printemps, tantôt la tempête glaciale d'un hiver crépusculaire. Jolene, la fille du cimetière, la sorcière, la femme aux yeux de serpent. C'est que, selon l'identité de la personne qui passe sa porte, ce n'est pas le même carnet qu'elle prendra pour retranscrire l'entretien. Certains ont la couverture d'un noir plus sombre que d'autres. Des mots plus durs, plus lourds, sur des pages plus sinistres. Des informations plus ciblées, compromettantes. Pas le même thé dans la théière. Des notes plus sucrées pour certaines, des volutes plus sombres dans l'eau claire pour d'autres.
Une certaine tendance à charger davantage les tasses des hommes, les accusations de ces messieurs dans ses mémoires. Surtout les narcissiques, les égoïstes, les lâches, les machistes, les menteurs, les irresponsables, les paresseux, les infidèles, les intolérants, les colériques, les immatures. Des mots, des noms, des jugements gravés sur des pages entières, en séchant les larmes de ses sœurs. Comme elle aimerait prétendre, Jolene, que ses savoirs et ses charmes s'élèvent pour protéger les plus démunies face à une masculinité vicieuse. La vérité c'est que les quelques maris douteux qu'elle a recadré, les quelques hommes peu scrupuleux qu'elle a humiliés sur ces terres ne sont rien face à la perversité de ceux qu'elle a quittés. Que Phymeris est calme, au delà de tout ce qu'elle peut bien penser. Que toute l'encre qu'elle épuisera, que toutes les larmes qu'elle fera couler n'effaceront jamais celles qu'elle n'a pas su apaiser de l'autre côté de la porte.
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mystérieuse ☽ charmante et charmeuse ☽ solide ☽ libre ☽ manipulatrice ☽ à l'écoute ☽ discrète ☽ calme ☽ flegmatique ☽ sang froid ☽ malicieuse ☽ douce ☽ sociable ☽ loyale ☽ protectrice ☽ tantôt froide, tantôt chaleureuse ☽ rusée ☽ simple ☽ créative ☽ gracieuse ☽ élégante ☽ versatile ☽ généreuse ☽ altruiste ☽ secrète ☽ indépendante ☽ réconfortante ☽ empathique ☽ parfois menteuse.
cheveux brun foncé, reflets plus clairs, parfois reflets violacés après un passage chez koha furre ☽ yeux verts pâles ☽ discrètes tâches de rousseur ☽ dents du bonheur ☽ lèvres charnues et dessinées, peintes en sombre ☽ les signes de l'âge aux coins de ses yeux, sur ses mains ☽ ongles fins peints de sombre également ☽ visage fin et port gracieux ☽ démarche lente et régulière ☽ santiags aux pieds, ou pieds nus dans la terre ☽ collants ou bas sous ses robes sombres et longues, bohèmes et travaillées, ses volants et ses dentelles, des grigris et des outils attachés à la ceinture, des cardigans crochetés et des corsets ☽ des tatouages sur les cuisses, la poitrine et les bras ☽ des bijoux aux poignets et aux doigts, parfois aux chevilles et à la taille, aux oreilles et autour du cou ☽ cheveux lâchés ou tressés, parfois relevés ou qui s'envolent sous un chapeau ou un accessoire ☽ le souffle silencieux et la voix douce quand elle chante ☽ les mouvements fluides et graciles quand elle danse.
HISTOIRE
Les plaines de l'Oklahoma l'ont vue grandir, Jolene, la petite-fille du ranch. À courir pieds nus dans la terre et le sable, cheveux et robe au vent déjà, espiègle et libre. Libre du regard de ses parents et de ses aïeux, à peine surveillée quand elle courait après les jeep qui quittaient le ranch, quand elle essayait les robes de sa mère, debout sur un tabouret en bois, devant le miroir terni par les âges. Bien entourée quand même, fille unique mais cousine choyée, de sa grande famille qui se réunit quand vient l'été. Elle aide à la cuisine et à l'écurie, elle sait se servir d'une machine à coudre et se lie déjà avec tous les chevaux du domaine. Elle n'a pas connu l'école, c'est vrai, seulement les leçons approximatives de sa mère, mais du reste elle connaît déjà la vie, la vraie, quand il faut redoubler d'efforts pour mettre les bêtes à l'abri du vent, quand mamie les quitte alors qu'elle n'a que 10 ans.
• • ☽ • •tw : harcèlement sexuelJolene a bien grandi, quand elle file un coup de main au service dans le pub de papa. Un bar aux airs de saloon, fier de son héritage, peut-être un peu trop cliché, des établissements du far west. Plus de shérif ni de revolvers, du moins pas à table, mais un goût toujours un peu trop prononcé pour l'alcool, et pour les filles. Elle le voit, Jolene, encore adolescente quand elle surprend les mains sur les tailles des serveuses, les blagues graveleuses qui font rire trois tables alentours. Les yeux qui traînent, aussi sales que les torchons de la plonge, sur les corps de ses collègues et amies. Pas sur le sien, étrangement. Elle comprend plus tard, Jolene, que c'est parce qu'elle est la fille du patron. Et on touche pas à la fille du patron.
Les années passent et elle reste tard au bar, Jolene, devenue officiellement serveuse et danseuse à plein temps. Comme la plupart de ses amies. Qui s'en vont une à une quand la crasse qui s'accumule dans les mains grasses a fini de ternir leurs flammes. Et elle pleure, Jolene, quand vient la nuit, dans le pré avec ses chevaux. Elle pleure l'innocence de ses amies et l'inaction de ses parents. Elle pleure l'injustice, quand elle a déjà appelé la police et que ça ne lui a valu qu'une gifle sur le perron. Pourtant elle reste au saloon. Elle sert, elle danse, elle prend ses amies dans ses bras inlassablement, tous les soirs, tous les matins, elle sèche leurs larmes et elle soigne leur maquillage. Elle pourrait rester au ranch, pour s'occuper du linge et des chevaux. Elle pourrait partir, Jolene, prendre une voiture ou un cheval, gagner la ville, où le XXIè siècle n'oubliera pas de s'établir. Est-ce que ça changerait quelque chose ? Est-ce que les regards qu'elle croiserait dans les boîtes seraient différents de ceux qu'elle défie, le cœur au bord des lèvres, derrière le vieux comptoir où les verres vides s'alignent ?
Elle en doute. Et surtout, elle sait que si elle quitte la vallée, il n'y aura plus personne pour aider Nicole à éponger la bière qui colle sur le plancher. Soigner la plaie de Tessa qui n'a pas pu éviter les éclats de verre. Ramasser Mia sur le carrelage des toilettes. Alors elle reste, Jolene. Et plus les semaines passent, et plus son regard se durcit. Vomit silencieusement le dégoût de tous ces hommes. De tous les hommes. Les années s'enchaînent et se ressemblent derrière le bar. Jusqu'à ce verre qu'elle a servi, à la table la plus grande, la plus bruyante, directement dans la gorge du plus gros des forbans. Les volutes discrètes au fond du liquide ambré. Et le corps qui s'écroule en un fracas sur le sol du pub, la main sur le coeur, le sang qui s'écoule du crâne sonné à l'impact.
Il n'est pas mort, le gros porc. Jolene n'a pas été à l'école mais elle a suffisament travaillé au jardin pour savoir doser. Au moins, ça l'a calmé. Lui et les autres aussi d'ailleurs. Les lueurs ont changé dans les yeux des clients. Moins d'envie, plus de colère. De la peur aussi, partout. De la peur dans les yeux de sa mère, quand papa attrape sa fille chérie pour la foutre dehors. «
Dégage », qu'il lui a dit. Jolene elle l'a regardé, elle n'a pas baissé les yeux, elle n'a pas prêté attention aux doigts qui pressaient son bras au point de lui en faire des bleus. Et elle lui a craché dessus.
• • ☽ • •La mort dans l'âme, Jolene a dû se résoudre à quitter ses amies. Regagner les villes modernes où sans réparer les torts de leurs pairs ni de leurs pères, les hommes cachent leurs vices sous de jolis costumes. Elle n'est pas aveugle Jolene, elle voit clair sous leurs atours. Elle sait aussi encore entrevoir les nuances. Elle est obligée quand, sur les bancs de l'école – décidée à se lancer dans des études de droit pour agir d'une autre manière – elle croise le regard de Scott. Qu'elle voit sa douceur sous des airs plus fiers, sa vivacité d'esprit sous des allures moins fines. Une forme de maturité bien qu'ils aient quelques années de différence. Ce n'est pas le premier homme à qui elle donne sa confiance, mais bien le premier qui la porte au delà de tout ce qu'elle aurait pu imaginer.
Qui l'encourage dans son travail qu'elle cumule pour se payer l'université, dans ses études qu'elle mène malgré des retards et des difficultés évidentes. Dans son projet, dans sa vision de la justice. Il l'accompagne jour après jour ; elle en baisse sa garde. Et quand l'amour grandit, que le temps passe et qu'elle approche doucement de la trentaine, que la main de Scott se pose sur son ventre avec des espoirs qu'elle ne sait comment réfréner dans ses yeux, elle ne peut que se laisser attendrir.
• • ☽ • •tw : mortinaissance, deuil périnatal, dépressionDe ces mois à regarder son ventre s'arrondir tout en poursuivant ses études, des complications et des bonheurs de la grossesse, des peurs et des espoirs, du regard pétillant de Scott et de la chaleur dans le sien, il ne restera rien. Rien que le vide profond dans son corps et dans sa tête, quand elle repasse les portes du saloon, sans homme, sans diplôme. Sans bébé. La pâleur de la mort, c'est tout ce qu'on lit dans ses yeux éteints. Un fantôme en haillons – les haillons de sa robe d'avocate qu'elle n'aura jamais portée. L'esprit brumeux, amputé par une douleur indicible. Le corps ravagé par des blessures qui ne guériront jamais. Venue chercher le réconfort auprès de ses parents, Jolene ne trouve que les relents écœurants d'un passé qu'elle n'a aucune envie de retrouver.
Et alors la vie la chasse d'un souffle de vent salvateur, quand la porte de la grange claque derrière sa silhouette éthérée.
• • ☽ • •Au cimetière de Phymeris, qu'elle a rejoint sans aucune hésitation lorsque le précédent gardien a laissé sa place, Jolene a trouvé sa place. Un rôle à jouer, entre la vie et la mort, auprès des vivants qui ont perdu les leurs, auprès des âmes coincées dans un autre monde. Il y a quatre quarts dans le cimetière de Jolene.
☽ Il y a le coin des vraies tombes, celles qui cachent sous leurs pierres des corps ensevelis ou des cendres empaquetées. Celles que des familles entières ou des amis visitent régulièrement.
☽ Il y a le coin des arches, de toutes petites arches en pierres, simplement empilées et reliées par une clef de voûte qu'elle prend soin de trouver avec celleux qui les construisent. Tout plein de petites arches comme de petites tombes, mais sans les corps. Des arches qui symbolisent comme des ponts entre la maison des morts de phymeris et toutes ses semblables disséminées dans le monde. Des relais pour se souvenir des morts qui reposent sur une autre terre.
☽ Il y a le coin des souvenirs, un grand arbre dont les branches portent les noms de ceux que l'on a laissés de l'autre côté des portes. Des corps que l'on ne pourra plus étreindre non pas parce qu'ils ont été consumés mais parce qu'ils nous ont été arrachés par le sort.
☽ Et il y a son jardin, à Jolene, l'endroit où se trouvent la plupart de ses plantations. Et, perdue entre les citrouilles et les branches de rhubarbe, une stèle minuscule, surmontée de son arche de minuscules pierres :
Charlie – 2 mai 2013.
• • ☽ • •- résumé (tw):
☽ née le 31 octobre 1985 dans l'Oklahoma, petite fille de propriétaires de ranch, fille de propriétaires d'un pub aux airs de saloon
☽ élevée avec peu, fait l'école à la maison et apprend davantage les tâches du ranch ou de la maison
☽ aide ses parents au pub dès son adolescence
☽ elle devient serveuse et danseuse au bar quand elle approche de la majorité, elle y connaît la perversité des hommes du coin mais reste par solidarité avec ses amies et tente de les défendre
☽ puisque rien n'y fait, elle décide d'empoisonner l'un des verres qu'elle sert pour faire peur aux clients, cela lui vaut d'être mise à la porte par son père (elle a 24 ans)
☽ elle rejoint Oklahoma City où elle commence des études de droit pour tenter de devenir avocate
elle rencontre Scott, un jeune étudiant dont elle tombe amoureuse, ils décident d'avoir un enfant malgré le timing difficile quand elle a 28 ans
tw : mortinaissance, deuil périnatal, dépression
☽ elle perd sa fille en couche après une césarienne réalisée d'urgence
☽ malgré l'amour et le soutien de Scott, Jolene ne se relèvera jamais vraiment de cette perte
☽ elle plonge dans une dépression profonde pendant plusieurs années, qui lui coûtera son couple et son diplôme
☽ elle retourne alors chez ses parents vers ses 31 ans pour y retrouver le même enfer qu'elle a quitté quelques années plus tôt
☽ phymeris l'accueille peu après
☽ depuis 8 ans, elle tâche de se reconstruire en accompagnant les autres dans le deuil, être au cimetière lui donne l'impression d'être plus proche de sa fille
☽ elle a à cœur de prendre soin des femmes en particulier et juge la plupart des hommes très durement mais elle a conscience que son regard est particulièrement sévère à leur égard
@leah
derrière l'écran :
hhhhhhh j'en suis venue à bout !!
j'espère qu'elle vous plaira