Koha Hovrath Nikolai Kinsley Noam Ozkan Ambrogio Leone Zachary Veseli Esteban Castelianos Natalia Hovrath Alistaire Hovrath Harin L. Handal Sid Wieteska Ty Kaneko ABRAHAM MOLNÁR HAZEL ISHIKAWA MIKHAIL VORONIN CAISIDE WHITE Arsene JawoSHAKI SHARPNEDO ALPHÉE NYSTRÖM Corey Sanders Nesaia Loisel Reem Handal
Tu crois qu’on va croiser des poissons ? J’aime trop les poissons, c’est trop marrant je trouve ! Avec leurs grands yeux là ! C’est ma ville j’ai le droit d’être partout, c’est toi qui devait disparaître! J'adore le sirop, parce que c'est super doux et aussi super sucré. Un peu comme toi ! J'aimerais bien mettre plein d'autres bougies mais... j'ai un peu peur que ça prenne feu. Oublie surtout pas de passer le bonjour à ta maman quand t’iras pleurer dans ses jupes. Casse toi, t'auras rien. Je vais te détruire, ok !? Fais chier, qui a mis cette porte là ? Ah ! Évite juste les fours, le feu et… et de t'approcher trop près. S’il te plaît. J'ai toujours pas accroché la pancarte des sardines d'ailleurs. Il faut que je le fasse... J’espère que t’es prêt à slay pour un autre day ! je crois que cet endroit m'a trouvé pour que je puisse tenir la promesse que je t'ai faite. Euh, je... Darling ? C'est un mot tendance chez les jeunes..? Ou vous venez de la terre, alors ?? Même si c’est un rêve, je sais reconnaître un hibou conservateur de musée quand j’en vois un ! Il est parfaitement hors de question que je m’en aille tant que tes lettres seront dans cet état ! Si tu veux trouver une sortie il vaut mieux rester en vie, tu sais. Ne t’enflamme pas trop vite… La soirée ne fait- elle pas que commencer ? Et pourquoi t’es parti aussi tôt avec ton violon dans la forêt ? Tu te souviens, alors. T’as pas vu le maire ? Il est chelou mais c’était pas un rêve. Oh si tu savais ce qu’il y a dans mes rêves... Ce système est bourré de trou qu'on peut facilement combler avec un peu jugeote, et ca tombe bien : je peux t’y aider !
18°Ccouvert
Noam OzkanCo-fonda
Reem HandalCo-fonda
Roma HovrathCo-fonda
Koha HovrathModo
13/10/2024 les couleurs d'automne sont arrivées !
self sabotage (nikolai)
Hier à 8:10 par Zachary Veseli
FE JUDGEMENT [TOP]
Lun 11 Nov 2024 - 19:36 par Reem Handal
PEEK A BOO
Lun 11 Nov 2024 - 19:15 par Natalia Hovrath
Fate's City
Lun 11 Nov 2024 - 18:59 par Natalia Hovrath
MIRACULOUS' QUEST
Lun 11 Nov 2024 - 18:49 par Natalia Hovrath
Ainsi tomba Thédas
Lun 11 Nov 2024 - 17:43 par Natalia Hovrath
« J'sais pas encore si j't'aime bien ou pas donc... fais gaffe, toi. » ○ [PV: Gio]
Dim 3 Nov 2024 - 20:45 par Shaki Sharpnedo
Fantasy Empires - ft. Lucerys
Sam 2 Nov 2024 - 23:00 par Lucerys Howell
danse macabre ☽ abraham
Sam 2 Nov 2024 - 21:56 par Jolene Oakley
Fantasy Empires - ft. Lucerys
Page 2 sur 2 • 1, 2
Jolie ? Oui. Londres est jolie.
Elle aurait mérité que Rune l’explore.
Qu’il découvre ses ruelles pavées. Les histoires qui y dorment. Qu’il se perde sur les traces de Dickens ou de Sherlock Holmes. Dans les horreurs de Jack The Ripper. Qu’il apprenne ses secrets. C’est dommage. Tout ce qu’ils n’ont pas pu faire.
“C’est dommage. Il y a plein de jolis endroits. Westminster, Covent Garden, les vieux quartiers et même certains pubs - je ne bois pas. Précisé. Mais certains sont très sympas, il paraît.
Et c’est inutile de lui parler de tout ça.
Parce qu’il n’y mettait même pas les pieds.
Parce que Rune n’ira jamais.
Pourtant il continue.
Les anthracites rivées sur la minuscule fleur à ses pieds. Elle a poussé malgré sa fragilité. Elle a bravé le vent, la pluie et tout ce qui pourrait si facilement la briser. Elle est là et elle se tient, si fière. Si jolie.
“Il y a plein de parcs aussi. Des parcs plein de fleurs. Des parcs plein d’odeurs. Tu aurais aimé Regent’s Park. Tu aurais aimé le Queen Mary’s Garden avec ses 12 000 roses.”
Oh, oui Rune, tu aurais aimé les couleurs il en est sûr.
Mais tout ça, tu t’en fiches un peu, n’est-ce pas ?
Ce n’était pas ta question. Ce n’est pas comme ça que tu apprends à le connaître. Tu voulais savoir quelque chose et il ne te l’offre pas. Est-ce qu’il regrette ? Non, pas la danse. Ni le temps qu’il y a consacré. Mais il regrette cette foutue porte. Il regrette d’être coincé loin de chez lui alors que chez lui il n’y a pas tant de choses pour lui. Que la danse.
Toujours la danse.
“Non, je ne regrette pas. J’ai choisi cette voie en connaissance de cause.”
Il finit par dire. Parce que c’est vrai, tu sais. Il ne regrettera jamais d’avoir fait ce qu’il aimait. Il ne regrettera jamais les sourires de Granny et les étoiles dans ses yeux après chaque spectacle. Il peut encore entendre sa voix. Tu as bien dansé. Tu était si beau, mon petit. Malgré ses vingt centimètres de moins que lui.
“Mais j’ignorais que j’aurais si peu de temps. Et ça aussi c’est vrai. J’aurais dû danser jusqu’à ce que sonne l’heure de ma retraite - c'est court une carrière de danseur, tu sais. Et après je serais sûrement devenu chorégraphe ou… Non, sûrement pas. Non, pas professeur. J’aurais voyagé. J’aurais travaillé pour des compagnies étrangères. Et il aurait foulé le plancher des opéras du monde. C’est ça que je pensais faire. Avant…”
Avant de passer la porte.
Avant d’atterrir ici.
“Mais toi, tu as voyagé alors ?”
Raconte-lui. Il t'écoutera.
Dis-lui comment c'est. Quel goût ça a.
Elle aurait mérité que Rune l’explore.
Qu’il découvre ses ruelles pavées. Les histoires qui y dorment. Qu’il se perde sur les traces de Dickens ou de Sherlock Holmes. Dans les horreurs de Jack The Ripper. Qu’il apprenne ses secrets. C’est dommage. Tout ce qu’ils n’ont pas pu faire.
“C’est dommage. Il y a plein de jolis endroits. Westminster, Covent Garden, les vieux quartiers et même certains pubs - je ne bois pas. Précisé. Mais certains sont très sympas, il paraît.
Et c’est inutile de lui parler de tout ça.
Parce qu’il n’y mettait même pas les pieds.
Parce que Rune n’ira jamais.
Pourtant il continue.
Les anthracites rivées sur la minuscule fleur à ses pieds. Elle a poussé malgré sa fragilité. Elle a bravé le vent, la pluie et tout ce qui pourrait si facilement la briser. Elle est là et elle se tient, si fière. Si jolie.
“Il y a plein de parcs aussi. Des parcs plein de fleurs. Des parcs plein d’odeurs. Tu aurais aimé Regent’s Park. Tu aurais aimé le Queen Mary’s Garden avec ses 12 000 roses.”
Oh, oui Rune, tu aurais aimé les couleurs il en est sûr.
Mais tout ça, tu t’en fiches un peu, n’est-ce pas ?
Ce n’était pas ta question. Ce n’est pas comme ça que tu apprends à le connaître. Tu voulais savoir quelque chose et il ne te l’offre pas. Est-ce qu’il regrette ? Non, pas la danse. Ni le temps qu’il y a consacré. Mais il regrette cette foutue porte. Il regrette d’être coincé loin de chez lui alors que chez lui il n’y a pas tant de choses pour lui. Que la danse.
Toujours la danse.
“Non, je ne regrette pas. J’ai choisi cette voie en connaissance de cause.”
Il finit par dire. Parce que c’est vrai, tu sais. Il ne regrettera jamais d’avoir fait ce qu’il aimait. Il ne regrettera jamais les sourires de Granny et les étoiles dans ses yeux après chaque spectacle. Il peut encore entendre sa voix. Tu as bien dansé. Tu était si beau, mon petit. Malgré ses vingt centimètres de moins que lui.
“Mais j’ignorais que j’aurais si peu de temps. Et ça aussi c’est vrai. J’aurais dû danser jusqu’à ce que sonne l’heure de ma retraite - c'est court une carrière de danseur, tu sais. Et après je serais sûrement devenu chorégraphe ou… Non, sûrement pas. Non, pas professeur. J’aurais voyagé. J’aurais travaillé pour des compagnies étrangères. Et il aurait foulé le plancher des opéras du monde. C’est ça que je pensais faire. Avant…”
Avant de passer la porte.
Avant d’atterrir ici.
“Mais toi, tu as voyagé alors ?”
Raconte-lui. Il t'écoutera.
Dis-lui comment c'est. Quel goût ça a.
Rune a presque l’impression d’y être lorsque tu lui contes, lorsque tu lui racontes ta ville. Les endroits qu’il aurait pu visiter et peut-être même les endroits que toi tu aimes. Il s’imagine les vieilles boiseries des pubs, leur odeur de cire et de bière, les pavés des rues qu’il à si peu foulés, les parfums de la pluie qui stagne sur la pierre et de la mousse des jardins humides. C’est facile de se perdre au son de ta voix dans ces balades qu’il n’aura plus jamais l’occasion de faire, qu’il aurait peut-être aimé faire avec toi.
Mais c’est trop tard.
Pour plein de choses, il est trop tard.
Toujours devant la petite fleur, il a laissé la gravité faire son œuvre et il est maintenant totalement assis sur le tapis de feuilles, d’épines, de mousse et d’herbe qui recouvre le sous-bois. C’est les doigts dans l’humus frais, qui s’insinuent entre les brins de pelouse et repoussent la terre qu’il t’écoute calmement décrire les jardin, surtout celui aux tant de roses.
Oui, ça lui aurait plu.
Et malgré la mélancolie et les regrets qui s’insinuent au fond du cœur, il est heureux que tu lui racontes parce que même si c’est rien qu’un tout petit peu, il a l’impression à son tour d’entrer dans ton univers. Lui de Londres il n’a vu que les lumières de l’aéroport, les tapis lourds et épais de ses grandes chambres d'hôtel et les somptueux rideaux des halls de réception où il avait été convié le temps d’une soirée.
Il se souvient, la tête renversée pour regarder le ciel, du champagne dans les verres.
Il se souvient des parfums des invités, tous habillés pour l’occasion.
Il se souvient des regards qui ne valent rien.
Il se souvient des sourires faux.
Alors il hoche doucement la tête, en accord avec tes paroles. A ses yeux une passion est faite pour tout consumer et tout dévorer, il s’est noyé dans la sienne jusqu’à ne plus en savoir comment vivre sans.
Comment vivre normalement.
Comment vivre.
« D’accord, c’est vrai que c’est court. » Lui ne s’est même pas demandé combien de temps cela aurait pu durer. Rune n’a jamais été très doué ni avec le temps qui passe, ni avec le temps qu’il reste. « Tu crois que tu ne pourras plus danser, ici ? »
Tu crois que tu ne voudras plus danser, ici ?
Il a un sourire un peu plus triste pour toi. Parce que lui non plus il n’aurait jamais imaginé passer cette porte, cette toute petite porte. Et les yeux toujours au ciel, comme pour se rappeler de tous ses avions et de tous ses voyages il t’avoue simplement.
« J’ai perdu le compte. A une époque, pour les premiers j’ai tout regardé et tout noté et puis… » Le soupir est tout petit. « Et puis quand ils s’enchaînent, ça perd peu à peu de son éclat. »
C’est probablement qu’il en a trop enchaîné, trop vite. C’est aussi qu’il n’a presque jamais voyagé pour le plaisir, les rares vacances qu’il arrivait à se dégager à la fin consistaient en de courtes périodes de repli dans sa maison où il finissait par mourir de solitude en quelques jours à peine.
« J’ai surtout bougé pour le travail et on ne restait jamais longtemps. Quelques jours tout au plus, c’est pour ça que je n’ai jamais vraiment visité. »
Mais qui sait, peut-être que sur Phyméris il y a une île paradisiaque pour lui, et un endroit qui te plairait aussi rien que pour toi. Il se demande soudain, quel goût les vacances ont, pour toi.
« Tu aurais aimé partir où ? »
Mais c’est trop tard.
Pour plein de choses, il est trop tard.
Toujours devant la petite fleur, il a laissé la gravité faire son œuvre et il est maintenant totalement assis sur le tapis de feuilles, d’épines, de mousse et d’herbe qui recouvre le sous-bois. C’est les doigts dans l’humus frais, qui s’insinuent entre les brins de pelouse et repoussent la terre qu’il t’écoute calmement décrire les jardin, surtout celui aux tant de roses.
Oui, ça lui aurait plu.
Et malgré la mélancolie et les regrets qui s’insinuent au fond du cœur, il est heureux que tu lui racontes parce que même si c’est rien qu’un tout petit peu, il a l’impression à son tour d’entrer dans ton univers. Lui de Londres il n’a vu que les lumières de l’aéroport, les tapis lourds et épais de ses grandes chambres d'hôtel et les somptueux rideaux des halls de réception où il avait été convié le temps d’une soirée.
Il se souvient, la tête renversée pour regarder le ciel, du champagne dans les verres.
Il se souvient des parfums des invités, tous habillés pour l’occasion.
Il se souvient des regards qui ne valent rien.
Il se souvient des sourires faux.
Alors il hoche doucement la tête, en accord avec tes paroles. A ses yeux une passion est faite pour tout consumer et tout dévorer, il s’est noyé dans la sienne jusqu’à ne plus en savoir comment vivre sans.
Comment vivre normalement.
Comment vivre.
« D’accord, c’est vrai que c’est court. » Lui ne s’est même pas demandé combien de temps cela aurait pu durer. Rune n’a jamais été très doué ni avec le temps qui passe, ni avec le temps qu’il reste. « Tu crois que tu ne pourras plus danser, ici ? »
Tu crois que tu ne voudras plus danser, ici ?
Il a un sourire un peu plus triste pour toi. Parce que lui non plus il n’aurait jamais imaginé passer cette porte, cette toute petite porte. Et les yeux toujours au ciel, comme pour se rappeler de tous ses avions et de tous ses voyages il t’avoue simplement.
« J’ai perdu le compte. A une époque, pour les premiers j’ai tout regardé et tout noté et puis… » Le soupir est tout petit. « Et puis quand ils s’enchaînent, ça perd peu à peu de son éclat. »
C’est probablement qu’il en a trop enchaîné, trop vite. C’est aussi qu’il n’a presque jamais voyagé pour le plaisir, les rares vacances qu’il arrivait à se dégager à la fin consistaient en de courtes périodes de repli dans sa maison où il finissait par mourir de solitude en quelques jours à peine.
« J’ai surtout bougé pour le travail et on ne restait jamais longtemps. Quelques jours tout au plus, c’est pour ça que je n’ai jamais vraiment visité. »
Mais qui sait, peut-être que sur Phyméris il y a une île paradisiaque pour lui, et un endroit qui te plairait aussi rien que pour toi. Il se demande soudain, quel goût les vacances ont, pour toi.
« Tu aurais aimé partir où ? »
“Je ne sais pas. Presque murmuré. Il faut que je trouve un lieu. Mais ce n’est pas vraiment le souci, n’est-ce pas ? Il faut que je retrouve l’envie.
Elle est là l’envie, pourtant.
Lovée au fond de son ventre.
Simplement un peu endormie.
En réalité c’est bien plus qu’une envie. Comme il a besoin de respirer, il a besoin de danser. Et les pas s’enchaînent comme les poumons se soulèvent. Sans vraiment y penser. Les gestes répétés tant de fois. Travaillés encore et encore jusqu’à ne plus les réfléchir. Et pourtant ça fait deux mois qu’il n’y arrive plus. Que les poumons se bloquent et que l’air lui manque. Que les pieds restent ancrés dans le sol et qu’il ne vole plus.
Oh, bien sûr, ça ne l’empêche pas de s’élever parfois. Quand il n’y fait pas attention. Quand il ne pense pas et que les habitudes reviennent.
La jambe qui monte à la verticale. Les pieds en demi-pointes.
Le port de bras. La grâce dans les mouvements.
La voix de Rune interrompt le flot de pensées et il se concentre sur les paroles - il comprend, tu sais, ce que tu lui dis. Il comprend que ça perde son éclat. Sa saveur.
“Oui, je vois. Ce n’est pas beaucoup mieux, finalement.”
Le regard est toujours posé sur la fleur.
Se tourne vers le tien, finalement.
Y reste quelques secondes et puis s’échappe déjà.
Elle est jolie, la fleur. Elle te ressemble un peu. Elle est fragile et elle est forte en même temps. Et toi aussi tu es fragile et tu es fort en même temps. Tu te brises et tu te recomposes. Tu t’éteins et puis tu renais. Tu as des secrets dont tu ne veux pas parler. Que tu caches tout au fond de toi, toi aussi.
“Paris. Milan. Vienne. Naples. Venise. Dresde. Sydney. Manaus. Oslo. Esquisse la beauté d’un sourire. Je voulais faire le tour des plus beaux opéras.”
Échappe un soupir.
Jette un dernier regard à la fleur.
Se relève souplement.
“C’est pas comme si on pouvait changer les choses pour le moment. Hausse les épaules. Tu as pris assez de pin ? Ou il t’en faut encore ?”
Ils ont du pain sur la planche, après tout.
Elle est là l’envie, pourtant.
Lovée au fond de son ventre.
Simplement un peu endormie.
En réalité c’est bien plus qu’une envie. Comme il a besoin de respirer, il a besoin de danser. Et les pas s’enchaînent comme les poumons se soulèvent. Sans vraiment y penser. Les gestes répétés tant de fois. Travaillés encore et encore jusqu’à ne plus les réfléchir. Et pourtant ça fait deux mois qu’il n’y arrive plus. Que les poumons se bloquent et que l’air lui manque. Que les pieds restent ancrés dans le sol et qu’il ne vole plus.
Oh, bien sûr, ça ne l’empêche pas de s’élever parfois. Quand il n’y fait pas attention. Quand il ne pense pas et que les habitudes reviennent.
La jambe qui monte à la verticale. Les pieds en demi-pointes.
Le port de bras. La grâce dans les mouvements.
La voix de Rune interrompt le flot de pensées et il se concentre sur les paroles - il comprend, tu sais, ce que tu lui dis. Il comprend que ça perde son éclat. Sa saveur.
“Oui, je vois. Ce n’est pas beaucoup mieux, finalement.”
Le regard est toujours posé sur la fleur.
Se tourne vers le tien, finalement.
Y reste quelques secondes et puis s’échappe déjà.
Elle est jolie, la fleur. Elle te ressemble un peu. Elle est fragile et elle est forte en même temps. Et toi aussi tu es fragile et tu es fort en même temps. Tu te brises et tu te recomposes. Tu t’éteins et puis tu renais. Tu as des secrets dont tu ne veux pas parler. Que tu caches tout au fond de toi, toi aussi.
“Paris. Milan. Vienne. Naples. Venise. Dresde. Sydney. Manaus. Oslo. Esquisse la beauté d’un sourire. Je voulais faire le tour des plus beaux opéras.”
Échappe un soupir.
Jette un dernier regard à la fleur.
Se relève souplement.
“C’est pas comme si on pouvait changer les choses pour le moment. Hausse les épaules. Tu as pris assez de pin ? Ou il t’en faut encore ?”
Ils ont du pain sur la planche, après tout.
Un lieu. Rune connaît mal les opéras, il ne connaît pas les impératifs de la danse et les besoins que peut avoir un danseur, tes besoins à toi. Mais il a naïvement pensé qu’on pouvait danser n’importe où, lorsqu’on en a envie, c’est son problème, à Rune. Il est trop crédule ou trop naïf et il est prêt à croire n’importe quoi ou n’importe qui. Parce qu’il ne veut plus voir la méchanceté ou les mensonges, il ne veut plus sentir leurs ombres s’accrocher à lui et doucement le faire couler. Alors tant pis s’il se brûle un peu trop.
Un peu trop souvent.
Tant pis si finalement, la réalité le rattrape. Tant pis si ce qu’on lui raconte, ce qu’il se raconte à lui-même n’est pas vrai, tant qu’il y croit. Et même s’il ne l’a pas vue, ta danse, il y croit. Il y croit comme les muscles qu’il a sentit sous ses doigts de t’avoir touché, il y croit comme la flamme qu’il a vu briller dans tes yeux d’orage. Il y croit comme on croit au soleil ou en la pluie dont tu aimes tant l’odeur. Alors il t’avoue du bout des lèvres.
« J’aimerais bien te voir danser. »
Du bout du cœur.
C’est murmuré comme un secret, un peu timide parce qu’il a peur que tu lui dises non. Il ne veut pas non plus te mettre la pression, il veut simplement te dire. Te dire Lucerys, qu’il te trouve beau et que te voir danser doit être extraordinaire, juste toi avec les étoiles. Mais il n’est plus très doué pour s’exprimer depuis qu’il a réalisé.
Qu’il était bien de trop pour toi, parfois.
Finalement tu comprends Lucerys, ce qu’il dit. Tout perd de sa saveur, à outrance et c’est bien le problème de Rune, l’outrance. Parce qu’il ne sait pas vraiment s’arrêter lorsqu’il faut, parce qu’on le conseille trop et qu’on le conseille mal. Parce que plutôt que de risquer de trop briser son coeur il le brade à ceux qui ne le méritent pas mais qui lui donnent l’impression brève d’exister.
C’est si facile pour lui, d’aimer. C’est si douloureux, aussi. Alors parfois il se dit qu’il devrait faire comme toi, se laisser pousser des épines pour ne plus se laisser approcher, mais tu sais Lucerys.
Il finirait par en mourir de solitude.
Il finirait par en mourir de chagrin.
Il finirait par en mourir de froid.
Et les doigts dans la terre, le minois en l’air il finit par totalement se laisser glisser au sol, allongé dans les herbes folles avec l’odeur de mousse et de grand air dans les narines. Qui soufflent d’amusement à la succession de villes que tu déposes à ses pieds, il aurait dû s’en douter en réalité.
« Je vois ! Ça en fait des opéras. Je crois que j’aurais aimé voir la Tamise, chez toi. »
Rune a toujours aimé l’eau, la mer et les océans.
« Oslo est un fjord, techniquement. Il y en a plein par chez moi, tu peux même faire des croisières dessus. »
Il n’a pourtant jamais essayé, par manque de temps et par manque de compagnie. Il regrette soudain, la foule et le monde. Il regrette Paris et les cafés en terrasse avec Valérien, il regrette les restaurants de Vienne ou les bars de Dublin. Il regrette d’avoir trop eu trop sans rien en faire.
Il regrette sa grande maison dans la forêt du Nord.
Mais les regrets ne valent rien et tes paroles le sortent de sa boucle. Finalement lorsqu’il voit tes yeux sur la toute petite fleur, il ne regrette rien. Et tu as tort, elle te ressemble la fleur, Lucerys. Avec ses feuilles d’un vert argenté et ses racines qui poussent dans la terre noire.
Elle est forte, elle a résisté à tous les hivers et à tous les vents d’automne, comme toi. Et pas besoin d’avoir les yeux bleus pour ça.
Alors lentement il se déplie, et se relève pour vérifier le contenu de son sac, finalement il a bien assez. Discrètement il jette un regard au tréfonds de la forêt, qu’il aperçoit au loin, et au jour encore haut mais qui ne tardera cependant pas à décliner.
« J’ai ce qu’il faut, ne restons pas là. Ça devient vite très sombre et… Disons qu’on ne voit plus bien où mettre les pieds. »
Devineras-tu Lucerys, à quel point il est tombé.
A quel point il s’est fait mal.
Un peu trop souvent.
Tant pis si finalement, la réalité le rattrape. Tant pis si ce qu’on lui raconte, ce qu’il se raconte à lui-même n’est pas vrai, tant qu’il y croit. Et même s’il ne l’a pas vue, ta danse, il y croit. Il y croit comme les muscles qu’il a sentit sous ses doigts de t’avoir touché, il y croit comme la flamme qu’il a vu briller dans tes yeux d’orage. Il y croit comme on croit au soleil ou en la pluie dont tu aimes tant l’odeur. Alors il t’avoue du bout des lèvres.
« J’aimerais bien te voir danser. »
Du bout du cœur.
C’est murmuré comme un secret, un peu timide parce qu’il a peur que tu lui dises non. Il ne veut pas non plus te mettre la pression, il veut simplement te dire. Te dire Lucerys, qu’il te trouve beau et que te voir danser doit être extraordinaire, juste toi avec les étoiles. Mais il n’est plus très doué pour s’exprimer depuis qu’il a réalisé.
Qu’il était bien de trop pour toi, parfois.
Finalement tu comprends Lucerys, ce qu’il dit. Tout perd de sa saveur, à outrance et c’est bien le problème de Rune, l’outrance. Parce qu’il ne sait pas vraiment s’arrêter lorsqu’il faut, parce qu’on le conseille trop et qu’on le conseille mal. Parce que plutôt que de risquer de trop briser son coeur il le brade à ceux qui ne le méritent pas mais qui lui donnent l’impression brève d’exister.
C’est si facile pour lui, d’aimer. C’est si douloureux, aussi. Alors parfois il se dit qu’il devrait faire comme toi, se laisser pousser des épines pour ne plus se laisser approcher, mais tu sais Lucerys.
Il finirait par en mourir de solitude.
Il finirait par en mourir de chagrin.
Il finirait par en mourir de froid.
Et les doigts dans la terre, le minois en l’air il finit par totalement se laisser glisser au sol, allongé dans les herbes folles avec l’odeur de mousse et de grand air dans les narines. Qui soufflent d’amusement à la succession de villes que tu déposes à ses pieds, il aurait dû s’en douter en réalité.
« Je vois ! Ça en fait des opéras. Je crois que j’aurais aimé voir la Tamise, chez toi. »
Rune a toujours aimé l’eau, la mer et les océans.
« Oslo est un fjord, techniquement. Il y en a plein par chez moi, tu peux même faire des croisières dessus. »
Il n’a pourtant jamais essayé, par manque de temps et par manque de compagnie. Il regrette soudain, la foule et le monde. Il regrette Paris et les cafés en terrasse avec Valérien, il regrette les restaurants de Vienne ou les bars de Dublin. Il regrette d’avoir trop eu trop sans rien en faire.
Il regrette sa grande maison dans la forêt du Nord.
Mais les regrets ne valent rien et tes paroles le sortent de sa boucle. Finalement lorsqu’il voit tes yeux sur la toute petite fleur, il ne regrette rien. Et tu as tort, elle te ressemble la fleur, Lucerys. Avec ses feuilles d’un vert argenté et ses racines qui poussent dans la terre noire.
Elle est forte, elle a résisté à tous les hivers et à tous les vents d’automne, comme toi. Et pas besoin d’avoir les yeux bleus pour ça.
Alors lentement il se déplie, et se relève pour vérifier le contenu de son sac, finalement il a bien assez. Discrètement il jette un regard au tréfonds de la forêt, qu’il aperçoit au loin, et au jour encore haut mais qui ne tardera cependant pas à décliner.
« J’ai ce qu’il faut, ne restons pas là. Ça devient vite très sombre et… Disons qu’on ne voit plus bien où mettre les pieds. »
Devineras-tu Lucerys, à quel point il est tombé.
A quel point il s’est fait mal.
Lucerys n’aime pas l’eau.
Lucerys n’aime pas la mer.
Lucerys n’aime pas les océans.
Lucerys a l’impression que les vagues sont trop grandes. Qu’elles vont s’abattre sur lui et l’engloutir et en réalité, Lucerys se noie rien qu’à les regarder. Rien qu’à y penser. Alors il doit se souvenir de respirer. Se relève et revient à leur mission. Ça évite de s’attarder sur ce à quoi il ne souhaite pas penser - oh mais il y a tellement de choses auxquelles il ne veut pas penser.
Comme aux secrets que tu caches parce qu’il ne sait pas les deviner. Parce qu’il a envie de te bousculer à son tour pour que tu les lui raconte - de quel droit pourtant ? Ce n'est pas comme s'il exposait les siens. Enfermés à double tour au plus profond de son être.
Alors il préfère te faire croire qu’il n’a rien vu.
Qu’il ne comprend pas l’étendue de la blessure dans tes mots.
“D’accord. Je pensais que tu aurais besoin de plus.”
Il ne sait pas. Il apprend.
Ce que tu prends. Ce que tu donnes, aussi.
“Tu vois, finalement la trousse à pharmacie n’aura pas servie.”
Lucerys va se retourner vers lui.
Retourner sur leurs pas.
Mais son regard s’arrête sur une plante un peu plus loin (pas si loin, tu sais, Rune) et il s’avance vers elle. Il fait à peine plus sombre ici. C’est juste à quelques pas et les fleurs en trompette méritent d’être observées de plus près.
Oh, tu dois voir ça toi aussi alors il tend les doigts et en cueille une. Juste une seule de ces fleurs aux reflets irisés. Juste une et il remarque comme l’odeur est entêtante par rapport à toutes celles que tu lui as fait sentir. Se rend compte que sa tête tourne un peu. Et quand il relève les yeux les arbres sombres au fond ondulent comme des serpents furieux - il lâche la fleur de surprise. Sent la glace parcourir ses veines et le feu brûler ses mains. Ne sait plus comment il se sent, en fait. Ne sait plus vraiment ce qu’il faisait là.
Oh, Rune.
Appelle son nom.
Bien trop faiblement.
Debout, il est resté patient. Il est resté à te regarder te relever à ton tour et il n’a pas bougé. Il ne t’a pas suivi, pour te laisser respirer. Pour ne pas trop te donner l’impression de ne pas te lâcher, même si c’est ce qu’il aurait aimé faire en réalité. Et il sourit de loin, à l’idée qu’en effet, vous avez peut-être été trop prudents, le nez dans les pins et les cheveux au vent qui s’ébouriffent autour de sa tête.
Il regarde tes pas, puis le ciel et toi à nouveau. Tu restes le point central de ses observations, même s’il ne te rejoint pas, qu’il te laisse faire tes premiers pas. Il ne sait pas, si c’est important pour toi, de découvrir par toi-même.
Il se demande s’il n’aurait pas dû te laisser de l’espace.
Plutôt que de s’être tant rapproché.
Qu’il t’a fallu fuir.
Alors il te regarde encore et toujours, mais il ne voit pas. Il n’a pas vu la fleur qui t’intéresse soudainement. Il n’a pas vu ses pétales et ses couleurs, il t’as vu tendre les doigts doucement pour la cueillir, tout comme il a tendu le cou pour la voir.
La voir, cette fleur que tu trouves assez jolie pour la cueillir.
Voir cette fleur que tu as trouvé assez importante pour la toucher.
Il aurait peut-être compris, s’il l’avait vu. Il aurait peut-être même eu le temps de t’empêcher de la toucher s’il avait couru assez vite. Ce sont alors ses doigts qu’il aurait enroulé autour des tiens pour t’expliquer tout doucement que toutes les fleurs ne sont pas faites pour être touchées, pour être senties.
Mais c’est déjà trop tard lorsqu'enfin ses yeux se posent sur ton butin, sur tes pas qui vacillent. Il est déjà trop tard lorsque ta voix l’atteint à peine, comme un murmure étouffé. Il a reconnu son nom dans ta voix, et surtout à l’image de tes yeux qui se voilent, son coeur s’est emballé lorsqu’il a compris que ça n’allait pas.
Lorsqu’il a enfin couru vers toi.
Lorsqu’il a vu de près la grande corolle qui a glissé de tes doigts fins.
Et il se sent atrocement démuni sans savoir quoi faire que de poser la paume de ses deux mains de chaque côté de ton visage, à plate sur tes joues qui lui paraissent soudain brûlantes.
« Lucerys ?! » Il te cherche des yeux, il cherche à happer ton attention sans succès vraiment. « Tu m’entends ? Lucerys. »
Il regarde tes pas, puis le ciel et toi à nouveau. Tu restes le point central de ses observations, même s’il ne te rejoint pas, qu’il te laisse faire tes premiers pas. Il ne sait pas, si c’est important pour toi, de découvrir par toi-même.
Il se demande s’il n’aurait pas dû te laisser de l’espace.
Plutôt que de s’être tant rapproché.
Qu’il t’a fallu fuir.
Alors il te regarde encore et toujours, mais il ne voit pas. Il n’a pas vu la fleur qui t’intéresse soudainement. Il n’a pas vu ses pétales et ses couleurs, il t’as vu tendre les doigts doucement pour la cueillir, tout comme il a tendu le cou pour la voir.
La voir, cette fleur que tu trouves assez jolie pour la cueillir.
Voir cette fleur que tu as trouvé assez importante pour la toucher.
Il aurait peut-être compris, s’il l’avait vu. Il aurait peut-être même eu le temps de t’empêcher de la toucher s’il avait couru assez vite. Ce sont alors ses doigts qu’il aurait enroulé autour des tiens pour t’expliquer tout doucement que toutes les fleurs ne sont pas faites pour être touchées, pour être senties.
Mais c’est déjà trop tard lorsqu'enfin ses yeux se posent sur ton butin, sur tes pas qui vacillent. Il est déjà trop tard lorsque ta voix l’atteint à peine, comme un murmure étouffé. Il a reconnu son nom dans ta voix, et surtout à l’image de tes yeux qui se voilent, son coeur s’est emballé lorsqu’il a compris que ça n’allait pas.
Lorsqu’il a enfin couru vers toi.
Lorsqu’il a vu de près la grande corolle qui a glissé de tes doigts fins.
Et il se sent atrocement démuni sans savoir quoi faire que de poser la paume de ses deux mains de chaque côté de ton visage, à plate sur tes joues qui lui paraissent soudain brûlantes.
« Lucerys ?! » Il te cherche des yeux, il cherche à happer ton attention sans succès vraiment. « Tu m’entends ? Lucerys. »
Il a juste le temps de se retourner. Juste le temps de voir la forme qui s’avance vers lui et qui est d’un coup très proche. Juste le temps de sursauter encore, de vaciller d’un demi-pas en arrière.
D’un seul coup, c’est chaud sur ses joues.
D’un seul coup, c’est chaud comme ses mains à lui.
Lucerys lève la tête vers toi sans te voir vraiment. Il regarde les couleurs tout autour. Les couleurs qui virevoltent et le bleu de tes yeux se mêle au jaune du soleil et au vert des feuilles et au rose de tes lèvres et c’est beau, tu sais ?
Ça lui coupe un peu le souffle.
Ça fait tourner la tête tellement ça tourbillonne tout autour.
Les couleurs. Les formes qui se distordent. Les notes qui vibrent à ses oreilles. Oh. Il connaît ce son là. C’est ta voix. Lucerys en reconnaît la teinte et la sienne s’élève aussi. Un peu tremblante. Un peu perdue.
“Rune.”
Une main cherche à son tour ton visage. Le heurte avec maladresse. Vient recouvrir ta bouche, ton nez. Et il s’entend gémir légèrement sa douleur sans avoir voulu le faire. Elles font mal, ses mains. Elles sont rouges. Irritées. Elles tremblent doucement contre ta peau.
“Les fleurs… il murmure faut pas sentir… vacille et appuie plus fort sa main sur le visage faut pas sentir, Rune…”
Et lui aussi il tremble parce que les serpents tendent leurs corps ondulants vers toi. Ses yeux s’écarquillent et Lucerys les regarde derrière ton épaule, essayer de t’attraper. Essayer de blesser la peau pâle avec leurs crocs.
“A-Attention - bégaye Attention, les serpents…”
Le souffle court.
Le cœur qui s’affole.
La tête qui tourne de plus en plus fort comme les couleurs.
Il a vu, Rune, ton pas en arrière tu sais. Mais cette fois-ci il ne l’a pas écouté, ne l’a pas respecté. Il ne t’a pas laissé l’espace dont tu aurais peut-être eu besoin, que tu as implicitement demandé. Peut-être qu’en temps normal il n’aura pas autant envahi ton espace personnel, peut-être que s’il n’avait pas instinctivement senti le besoin impérial d’établir un contact avec toi, il aurait gardé les distances qu’il te faut, entre toi et lui.
Mais il a peur, soudain.
Il a peur du mal-être qui peut t’habiter.
Il a peur de te perdre, de ne pas réussir à te retrouver.
Il sait déjà que tu ne le regardes plus vraiment. Qu’il y a des couleurs et des formes que lui ne peut pas apercevoir. Il a peur de te perdre dans ce monde là où il ne peut pas te suivre et surtout, il a peur que lorsque tu en reviendras, tu lui en voudras tellement que tu ne voudras plus le voir du tout.
« Oui. »
Tu l’appelles pourtant et il te répond, pour te dire qu’il est là. Il ne bronche pas lorsque ta main heurte son visage moins délicatement qu’il ne s’y attendait. Et pourtant il est heureux d’entendre ta voix prononcer son prénom, de pouvoir être rien qu’un instant une petite ancre pour toi.
C’est ton gémissement étranglé et douloureux qui lui froncent les sourcils, qui le pousse à retirer ses paumes de ton visage, pour prendre en coupe ta main qui se presse sur son nez et sa bouche. Pour la regarder et découvrir les irritations qui te font souffrir.
C’est ça qui le pousse à bouger.
C’est ça qui le fait avancer, soudain.
Tout doucement pour ne pas te faire plus mal, il te tire un peu plus loin. Vers la prairie dégagée, où le soleil brille toujours et l’air se fait plus vif. C’est là qu’il t’entraîne tout doucement, ne lâchant jamais ta main.
« Je n’ai pas respiré. Je n’ai pas respiré je te le promets. »
Il ne sait pas bien si tu es encore capable de bien l’entendre ou de le comprendre, mais ses yeux ont retrouvé les tiens et t’appellent doucement.
« Regarde-moi Lucerys. Regarde, il n’y a pas de serpents. C’est juste toi et moi d’accord ? »
Et toujours très doucement il s’est penché vers son sac, pour en ouvrir la bouteille d’eau qu’il verse à présent sur tes mains avant de les recouvrir de deux petits carrés de tissu qu’il avait emporté à la base pour y mettre des feuilles et des fleurs.
Sur un troisième, il a versé directement un peu d’eau mais hésite soudain. Parce qu’il voudrait pouvoir te le passer sur le visage, mais qu’il sait très bien qu’il ne peut pas t’approcher.
Pas autant.
Pas à ce point.
Mais il a peur, soudain.
Il a peur du mal-être qui peut t’habiter.
Il a peur de te perdre, de ne pas réussir à te retrouver.
Il sait déjà que tu ne le regardes plus vraiment. Qu’il y a des couleurs et des formes que lui ne peut pas apercevoir. Il a peur de te perdre dans ce monde là où il ne peut pas te suivre et surtout, il a peur que lorsque tu en reviendras, tu lui en voudras tellement que tu ne voudras plus le voir du tout.
« Oui. »
Tu l’appelles pourtant et il te répond, pour te dire qu’il est là. Il ne bronche pas lorsque ta main heurte son visage moins délicatement qu’il ne s’y attendait. Et pourtant il est heureux d’entendre ta voix prononcer son prénom, de pouvoir être rien qu’un instant une petite ancre pour toi.
C’est ton gémissement étranglé et douloureux qui lui froncent les sourcils, qui le pousse à retirer ses paumes de ton visage, pour prendre en coupe ta main qui se presse sur son nez et sa bouche. Pour la regarder et découvrir les irritations qui te font souffrir.
C’est ça qui le pousse à bouger.
C’est ça qui le fait avancer, soudain.
Tout doucement pour ne pas te faire plus mal, il te tire un peu plus loin. Vers la prairie dégagée, où le soleil brille toujours et l’air se fait plus vif. C’est là qu’il t’entraîne tout doucement, ne lâchant jamais ta main.
« Je n’ai pas respiré. Je n’ai pas respiré je te le promets. »
Il ne sait pas bien si tu es encore capable de bien l’entendre ou de le comprendre, mais ses yeux ont retrouvé les tiens et t’appellent doucement.
« Regarde-moi Lucerys. Regarde, il n’y a pas de serpents. C’est juste toi et moi d’accord ? »
Et toujours très doucement il s’est penché vers son sac, pour en ouvrir la bouteille d’eau qu’il verse à présent sur tes mains avant de les recouvrir de deux petits carrés de tissu qu’il avait emporté à la base pour y mettre des feuilles et des fleurs.
Sur un troisième, il a versé directement un peu d’eau mais hésite soudain. Parce qu’il voudrait pouvoir te le passer sur le visage, mais qu’il sait très bien qu’il ne peut pas t’approcher.
Pas autant.
Pas à ce point.
Il suit ton mouvement, Lucerys.
Il suit sans protester (sans essayer) (sans trop se rendre compte).
Il suit tes pas loin des serpents et de l’air vicié.
Il suit ton rythme jusqu’à l’herbe verte. Inspire l’air frais.
Il suit ta lumière - oh tu brilles tellement tu sais ?
Tu brilles tellement et il plisse les yeux. Et c’est sûrement le soleil en réalité, il étincelle sur tes cheveux blonds, mais Lucerys ne sait plus. Il regarde tes yeux et il écoute tes mots mais tout se mélange encore. Les couleurs et les sons. Tout tourne et résonne et rien ne l’atteint vraiment. Il essaye pourtant. Il essaye de toutes ses forces, Rune. Mais les paroles ont en partie perdu leur sens et il ne reconnaît que la fragrance de ton timbre. Vaguement, aussi, la sonorité de son prénom.
Il sait que ta voix est douce.
Il sait que tu es calme. Est-ce que tu l’es vraiment ?
C’est ce que semble indiquer ta voix.
C’est ce dont il a l’impression.
Son regard explore ton visage. Une fois, deux fois, encore plus que ça. Sans qu’il ne sache vraiment si tu vas bien - au moins les serpents ne t’ont pas eu.
“Rune.”
Il prononce encore et c’est une ancre dans son monde étrange. Dans son monde qui s’écroule et se reconstruit. Dans son monde qui tremble et qui vacille. Au milieu des sensations étranges - les mains font mal et sont fraîches aussi et les yeux se baissent pour observer les carrés de tissu posés sur la peau mouillée. Reviennent sur le bleu de ton regard. Est-ce que tu les vois les couleurs ? Les couleurs qui continuent de danser ? De se mêler les unes aux autres ? Baisse une seconde fois les yeux vers ses doigts.
Les regarde trop longtemps.
Inspire encore. Expire trop rapidement.
“Je me sens pas très bien.”
Aurait sûrement voulu ne jamais le dire.
Mais ses mains font mal.
Son estomac tourne.
Son teint est un peu pâle.
Ses jambes tremblent un peu et il se laisse glisser dans l’herbe. S’y assoit. Elle est moelleuse et il voudrait y enfoncer le visage. Le blottit contre ses jambes remontées contre sa poitrine.
Il suit sans protester (sans essayer) (sans trop se rendre compte).
Il suit tes pas loin des serpents et de l’air vicié.
Il suit ton rythme jusqu’à l’herbe verte. Inspire l’air frais.
Il suit ta lumière - oh tu brilles tellement tu sais ?
Tu brilles tellement et il plisse les yeux. Et c’est sûrement le soleil en réalité, il étincelle sur tes cheveux blonds, mais Lucerys ne sait plus. Il regarde tes yeux et il écoute tes mots mais tout se mélange encore. Les couleurs et les sons. Tout tourne et résonne et rien ne l’atteint vraiment. Il essaye pourtant. Il essaye de toutes ses forces, Rune. Mais les paroles ont en partie perdu leur sens et il ne reconnaît que la fragrance de ton timbre. Vaguement, aussi, la sonorité de son prénom.
Il sait que ta voix est douce.
Il sait que tu es calme. Est-ce que tu l’es vraiment ?
C’est ce que semble indiquer ta voix.
C’est ce dont il a l’impression.
Son regard explore ton visage. Une fois, deux fois, encore plus que ça. Sans qu’il ne sache vraiment si tu vas bien - au moins les serpents ne t’ont pas eu.
“Rune.”
Il prononce encore et c’est une ancre dans son monde étrange. Dans son monde qui s’écroule et se reconstruit. Dans son monde qui tremble et qui vacille. Au milieu des sensations étranges - les mains font mal et sont fraîches aussi et les yeux se baissent pour observer les carrés de tissu posés sur la peau mouillée. Reviennent sur le bleu de ton regard. Est-ce que tu les vois les couleurs ? Les couleurs qui continuent de danser ? De se mêler les unes aux autres ? Baisse une seconde fois les yeux vers ses doigts.
Les regarde trop longtemps.
Inspire encore. Expire trop rapidement.
“Je me sens pas très bien.”
Aurait sûrement voulu ne jamais le dire.
Mais ses mains font mal.
Son estomac tourne.
Son teint est un peu pâle.
Ses jambes tremblent un peu et il se laisse glisser dans l’herbe. S’y assoit. Elle est moelleuse et il voudrait y enfoncer le visage. Le blottit contre ses jambes remontées contre sa poitrine.
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