[MANDOLIAS] what we be on these days - eleanore

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what we be on these days

ela

Ca sent les affaires plein les rues,
les grands rires et les badauds qui revêtent le symbole, ne regardent même pas où iels se rendent
peut-être se mèneront jusqu'à elle si elle cessait de se frotter les mains dans les mandolias.

Quoi, non ! elle ne fait pas ca voyons

Mais elle se lèche les dents, le gout des rubis qui rouille dessus comme ses bijoux en toc, ses bijoux qui font cling cling quand elle ramasse les sous
; ca fait si longtemps qu'elle n'a pas fait les marchés !
( devrait définitivement embaucher, qu'on lui dit et répète,
qu'elle ne peut pas être partout- ne l'a-t-elle pas pourtant toujours été ?)

Elé ! tu es là, toi aussi ! l'éclat dans sa voix est aussi sincère que l'élan ravi qui l'approche de la stature paisible quand elle remarque les cheveux grisonnants et le visage sur lequel elle a compté les années

aussi sincère, aussi, que le prisme récalcitrant des affaires quand elle remarque la proximité de leurs étales. et juste là qui plus est. c'est un joli spot qu'on a là, un bien joli spot...

Et probablement qu'elle voit exactement où le ton veut en venir, a des yeux pour voir les doigts peints de Reem suivre la surface de son stand, en crible les moindres recoins et chaque sachet qui y trône.

Ne jauge la concurrence que quelques secondes, cela dit, pas suffisamment pour faire montre des vieilles rengaines territoriales qui ont la vie dure sous le sourire
sont vite balayées quand elle reprend, plus joviale
ca fait longtemps qu'on s'est pas vues dis donc ! comment tu vas, depuis ? la chaleur dans la gorge vient naturellement et, dans le confort des figures qu'on a l'habitude de cotoyer et la gentillesse dans les yeux clairs,
il ne reste presque plus rien du flair et des rubis. presque !

Elle retourne dans le temple improvisé de son commerce un instant, le Funny aujourd'hui transformé en étalages surchargés, mobiles pour le plus grand plaisir de ses poches - oui,
oui, des client.es aussi, bien-sur ! Et il y a de tout, des articles spécialement pensés pour célébrer, l'effigie des fleurs en mille déclinaisons et les fabrications de Caiside mises en avant - brave petit, que voila encore,
elle lui lachera bien deux-trois cailloux !

Il y a des exclusivités aussi,
sous des pancartes qui annoncent

NOUVEAU ! mélange de mandolias,
alternative naturelle au tabac !

,
nombre de sachets dont les teintes rappellent celles qui tapissent les sols ces jours-ci.

Juste de quoi se saisir d'une pochette aux reflets rougeoyants contenant le petit nouveau de sa gamme de feux d'artifices des Mandolias, en version cierge magique, avant de lui tendre le paquet.

oh, j'oubliais - voilà pour toi ! bonnes fêtes des mandolias, ma chère elle ne sait meme plus combien de le fois elles se le sont souhaitées,
certaines où il y avait même Vassya, et Valeriya,
et des sourires un peu plus pleins sur leurs visages

alors elle cache le voile qui la traverse dans un clin d'oeil, s'exprime un peu plus fort pour compenser. normalement, je les vends, mais on dira rien à la trésorière ; à ce qu'on dit c'est une vraie pince !

What we be on these days

Avec le retour des beaux jours arrive l’une des animations les plus attendues de l’année à Phymeris : le festival des mandolias. Les rues sont couvertes de fleurs et les visages de sourires. Tous se retrouvent parmi une multitude de stands et d’animation pour mettre à l’honneur ces charmantes fleurs phymériennes si éphémères. Eleanor en fait partie, comme presque chaque année, prenant part aux festivités avec son propre étal de rafraîchissements fleuris.

Parmi la foule, elle aperçoit une multitudes de profils différents. Tous ralliés sous une même envie de festivité et de joie. Elle discute avec tout ceux qui la convient avec plaisir, inconnus comme visages familiers. D’ailleurs, l’un d’entre eux fait son apparition alors qu’elle profitait d’un moment de calme pour avancer son tricot.

« Elé ! tu es là, toi aussi !

Une énergie positive des plus appréciable, typique de Reem. L’entrain de cette-dernière ne peut que présager une belle après-midi. Eleanor pose son tricot pour accorder à son amie toute l’attention qu’elle mérite.

- Et juste là qui plus est. c'est un joli spot qu'on a là, un bien joli spot…

- Eh bien, bonjour mon chat !

Elle rit, amusée par le ton de sa comparse.

- Quel heureux h.a.s.a.r.d ce placement… Comme Phyméris peut être petit ! »

Personne n’est dupe. Quand on participe depuis tellement d’années, il n’est pas difficile de s’arranger à l’amiable avec l’organisation de l’événement. Quelques cordes une fois tirées, la voilà mystérieusement placée à côté de sa grande amie.

« Ça fait longtemps qu'on s'est pas vues dis donc ! Comment tu vas, depuis ?

- Oh tu sais, la routine rien de bien intéressant. Je bataille avec mon jardin en ce moment haha. Mais sinon tout va bien merci. Et toi alors ? »

Il est vrai qu’entraînée par ses petites habitudes quotidienne, Eleanor a peut-être légèrement délaissé la pauvre Reem. Pas forcément qu’elle d’ailleurs, mais cela n’a rien de volontaire. Elle s’est laissée absorber par les préparations nécessaires non seulement à son stand, mais aussi à l’écriture de ses petites lettres propres à cette période accompagnées de jolis petits présents parfumés.

Accoudée à son comptoir, Eleanor regarde son interlocutrice farfouiller dans sa caverne d’Alibaba d’un œil curieux, jusqu’à ce qu’elle en extirpe un petit paquet coloré et le lui apporte.

« Oh, j'oubliais, voilà pour toi ! Bonne fête des mandolias, ma chère

Eleanor s’en saisit avec plaisir, touchée par la douce intention de son amie. Après plus ample observation, elle identifie l’objet : un paquet de petits cierges magiques. Les fossettes d’Ela se creusent un peu plus, son âme d’enfant se réjouissant des petits feux d’artifices à présent dans ses mains. Voilà bien longtemps qu’elle n’en avait pas reçus. Elle les a pourtant toujours appréciés. Elle en a brûlé une multitude dans sa jeunesse plus folle et mouvementée.

- Normalement, je les vends, mais on dira rien à la trésorière ; à ce qu'on dit c'est une vraie pince !

- Hahaha merci mon chat ! Promis le secret est bien gardé avec moi. Et puis, on peut toujours justifier ça avec un peu de troc. Une bon divertissement contre une bonne boisson, c’est gagnant-gagnant non ?

N’attendant pas l’avis de Reem, elle s’affaire à verser un appétissant liquide dans un de ses gobelets ornés d’une fleur de myosotis. Un savant mélange de thé aromatisé aux mandolias, de citron, de sucre et une pointe de menthe fraîche , invention de la patronne de café. C’est une recette temporairement à la carte pour fêter comme il se doit. Chaque année elle essaie de modifier la recette phare du festival pour le plaisir de chacun de découvrir une nouvelle saveur. Accessoirement une subtile manière de fidéliser la clientèle, curieuse de connaître la boisson l’année d’après.

- Nouvelle recette, tu m’en diras des nouvelles ! Sinon, pour ton vrai cadeau, il faudra attendre le passage de notre postier préféré chez toi.

Elle lui tend le verre, ravie de leur petit échange.

- Bonne fête des mandolias à toi aussi ! »

Reem fait partie de ces gens qu’on aime avoir autour de soi. Depuis son arrivée à Phymeris elle a su prendre sa place attitrée dans le cœur de la native tout naturellement. C’est une grande personnalité immanquable, et surtout une fidèle amie. Une femme forte à toute épreuve. Elle est un des murs porteurs qui a tenu aux malheurs de la vie aussi bien d’Eleanor qu’à ses propres malheurs. Il est donc tout aussi naturel qu’elle soit une de ces personnes ayant droit aux petites attentions qu’on fait à ceux qu’on aime. Elle, comme quelques autres, recevra encore une fois cette année un petit sachet parfumé, non pas de tabac, mais de fleurs séchées lui souhaitant bonheur et prospérité. Un petit grigri qui plaît aux superstitieux comme aux amateurs de parfums fleuris.

Qu’elle croit aux superstitions d’Ela ou qu’elle l’utilise simplement pour aromatiser une penderie, elle l’a jusque là toujours reçu sans broncher.

agora

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what we be on these days

ela

Elle a toujours apprécié le paisibile dans les yeux de son amie, y a trouvé des tas d'années le calme au coin d'un arbre où elles lisent en silence, le rompent pour prendre le thé, faire comme si elles n'étaient pas seules

et elle aime tant y trouver le reflet du sourire qui éclaire son visage.

oh, ca, m'en parle pas ! j'ai beau être ici depuis des lustres, je me ferai jamais à vos saisons ! l'année dernière c'est la pluie qui ruinait mes tomates, et là pas moyen de voir l'ombre d'une échalotte
Phymeris opère des voies impénétrables
- ca concerne bien-sûr ce qui y pousse,
bien moins les gens, cela dit, car elles sont habituées aux échanges des temps des mandolias, Les cadeaux qu'on accueille en faisant semblant d'etre surprise, parce qu'il serait étrange de ne pas en recevoir,
- et bien trop risqué pour ses croyances occultes de passer une saison des mandolias sans la protection des fleurs séchées qu'elle lui transmet chaque année !

Et au troc proposé avec la malice et la complicité des âmes appariées, un sourire touché de son attention. Elle souffle sur la boisson,
se régale déjà de l'arôme - comme à chaque fois, Eleanore brasse les harmonies des saveurs avec l'expertise de guérir un peu les coeurs,
elle y trempe les lèvres, et ca se rechauffe un peu dans sa poitrine.

toujours un plaisir de faire affaire avec toi : c'est délicieux, merci ma douce ! rappelle moi de rester dans tes bonnes grâces pour les décennies qu'il nous reste

Eleanore n'avait pas toujours parlé sa langue, trop faite de bon pour le vice qui se cachait au détour des sourires printaniers de Reem
(c'est qu'ils étaient jolis, quand elle avait une idée derrière la tête,
inspiraient la confiance sur son visage de jeune femme à une époque où elle avait le regard torve et ennuyé par les lieux,
désavouant les terres qu'elle chérit désormais
où elle cherchait les intérets dans tout ce que Phymeris avait a offrir).

Certes, elle le fait encore,

Et elle le lui dit encore -souvent, qu'elle est trop gentille

trop douce, Elé,
tu vas finir par te faire rouler
et en plus, tes prix sont trop bas !

même avec le caractère qu'elle lui sait.
C'est qu'elle connaît les roublard.es, aussi...

Mais les années avaient rejoint les bonnes intentions, et finalement, ont su se chérir dans les choses simples et l'amitié sincère,

tiens, comment il va le petit Mikhail ?
Il n'est plus aussi petit que quand il se cachait derrière les jambes de son amie, mais elle a toujours eu tendance à refuser de les voir grandir,

Prend une autre gorgée, alors, s'en régale sans retenue. zut alors, c'est vraiment bon - ca va partir comme des petits pains ! Qu'est-ce qui se raconte de beau, au café d'ailleurs? j'ai vu que y'avait une floppée de petits nouveaux en ville, ils sont mignons elle pense aux yeux intrigués quand ils se posent pour la premiere fois sur son établissement, hagards quand privés de nicotine, encore peut-être ensommeillés de la transition terrienne par la porte.

Un petit sourire aux lèvres quand elle tente sans succès de se rappeler des siens lorsqu'elle est arrivée, il y a de cela tant d'années qui lui paraissent d'une autre vie. si tu voyais l'état dans lequel ils passent ma porte, les pauvres tresors - si tu veux mon avis ma Ela, c'est drolement triste, cette addiction, mais faut dire que ca fait tourner les affaires.

Elle cache à peine les lèvres goulues du chiffre qui rient un peu derrière le gobelet - ce ne sont plus les dents longues qui sauraient étonner sa vieille amie.