(mandolias) swept away < natalia + sid >

(get in, loser)

Elle répond d'un bref signe de la main lorsqu'on la hèle, lui souhaite  
    bonne fête, Natalia
oui oui, bonne fête,    mais elle ne s'y attarde pas.
N'a pas le temps, ne s'y attarde pas !!  et reprend sa cueillette : elle a juré voir une mandolia légèrement zébrée.

Tous les ans, elle répète la même quête dont tout le monde se fiche, trop occupé.es à célébrer ce qu’iels ne cherchent pas à comprendre !
chaque année à quadriller le village avec méthode, fouiller un peu plus loin dans les bosquets depuis qu’elle tente de résoudre le mystère derrière la  floraison dont elle ne voit jamais les bourgeons. Quand on l’écoute     - quelle drôle d’idée -  
elle dit qu’il y a forcément un lien avec la magie qui habite le sol.
Magie qui court forcément dans les pétales dont elle dissèquera la beauté sans vraiment s’en émouvoir, sans s’épancher sur leur poésie éphémère.

Elle n’entend pas vraiment, alors,
quand on l’appelle.    Une fois,
        puis deux,
une voix qui s’élève, lui fait lever les yeux de sa trouvaille.

Si elle avait des pupilles,
elles seraient probablement écarquillées de les voir ici,

 toutes    les    deux.


Elle cherche la salive au fond de sa gorge.

oh, wow. les orbes transies se perdent un peu dans le tableau, l'accueil qui lui fait un instant oublier qu'elles s'adressent à elle  
(attendent une réponse, Natalia… ), mais ce n’est pas sa faute
leurs sourires sont du miel qui colle aux doigts
et les siens sont davantage habitués aux fouilles à corps perdus qu'à ceux des jolies femmes sur un scooter.

je veux dire, hey ! c’est marrant de vous croiser ici.     et super,    c 'est
super
   vraiment super !

Presque aussi super que les gestes de Sid qui n’hésitent jamais, ses mains passant dans ses cheveux
pour déposer une sécurité inutile sur son crâne
  le savent-elles, que les phymérien.nes ne portaient pas de casque avant la Terre, que c’est les ancien.nes qui le lui ont dit, et qu’avant ca, on roulait cheveux au vent. alors peut-etre que c’était avant les scooters, ces bolides rugissants qui dévorent les routes à une vitesse jamais atteinte par les vélos qu’elle avait traîné partout dans sa jeunesse.
 le savent-elles, veulent-elles savoir qui a introduit les premiers couvre-chefs rigides dans ces contrées, et comment -


elle se retient, mord la pulpe de sa joue pour divertir sa langue
l'empêcher de diverger dans une tentative désordonnée de cacher ses palpitations.

      ah,
  oui           merci. le rouge poudré sur ses pommettes quand la jeune femme lui remet quelques mèches rebelles en place,
comme celui qu'elle a déposé sur ses joues, la dernière fois.

monter, là-dessus
avec vous ? pointe le scooter, croise l'œil chaud d’Arsene, y revoit la lueur des bougies enchanteresses.
Elle n’est pas vraiment du genre à hésiter longtemps, Natalia.

Alors elle laisse tomber les échantillons recueillis, interpelle la première connaissance qui croise son chemin pour l’en débarrasser et les déposer sur son perron (et c’est un peu marrant comme à ce moment là,
sa voix directive ne tremble pas) ;

c’est qu’on aurait pu penser à des flâneries bohèmes d’un coeur tendre qui se plaît à égrainer les fleurs, capturer l’essence des mandolias dans son petit panier d’osier
si seulement on ne la connaissait pas.

alors, est-ce que je, mh suit les indications d’Arsène qui désigne le siège, le minuscule espace derrière elle, et
 ooohhhhh,    elle n’est pas prête de retrouver ses moyens.
je me mets là, je suppose s’aide d’un appui timide sur le bras de la conductrice, n’ose pas le quitter après avoir chevauché le véhicule à son tour,
puis cherche les yeux vifs de Sid en prenant le soin de s’avancer suffisamment pour l’inviter à reprendre sa place  
sa place  , là :   contre son dos .      tu vas avoir assez de place ?
Comme si elles pouvaient se serrer davantage.