Le froid n’a jamais empêché Nikolai d’aimer l’hiver et ses festivités, encore moins à Phyméris. Il y a toujours un réconfort à ces moments; les doigts glacés qui se réchauffent sur un mug de café bien chaud, une écharpe douce enroulée au cou, les feux de cheminée et leur parfum… Nikolai y trouve toujours un plaisir, se délecte de l’ambiance des fêtes de fin d’année peut-être un peu trop tôt.
Alors comme chaque année, il ne lui en faut pas beaucoup pour être convaincu de travailler aux festivités. Après tout, être derrière le comptoir du stand lui permet de se servir allègrement dans les pâtisseries le moment de la pause venu.
Il déambule paisiblement, Nikolai, savoure l’air froid qui rougit ses traits, observe sans considérer l’ombre d’un seul souci les stands et la joie commune. Il ne lui a pas fallu énormément de temps pour se laisser porter jusqu’au vin chaud, se retrouve à poursuivre sa route joyeusement partagé entre son morceau de pain d’épices et la chaleur apaisante des épices sur sa langue. Et il faut bien l’admettre; Nikolai profite de chaque détail, dévalise les stands d’artisanat avec un sourire satisfait comme chaque année                                                       (comme le portefeuille sera léger demain)

Alors lorsque les festivités sont interrompues, il ne peut que sursauter, accusant le coup quand son verre de vin chaud roule pitoyablement au sol. C’est que Nikolai n’aime pas les imprévus, encore moins venant de Konnor et sa magie. Mystérieusement entouré de ce qui semble être une nouvelle forêt, Nikolai jure, grignote son pain d’épices avec contrariété (il faut bien se donner un peu de réconfort encore) puisqu’il ne voit aucune sortie autour de lui, qu’importe le sens de ses pas.
Et c’est un peu angoissant, ces grands arbres tout autour, c’est agaçant et Nikolai n’a aucune patience. Il fonce dans les arbres, se pique aux aiguilles pour tenter de franchir les arbres sans y trouver aucune issue. C’est les cheveux ébouriffés par les branches et des aiguilles encore accrochés aux vêtements qu’il ressort bredouille de ces hais vertes.
Il ne peut que déclarer forfait, approcher du petit groupe piégé prêt à rire âprement de leur situation. Oh, Gio est là, tant mieux, le guide aussi et…

–  OH NON!

C’est un cri du fond du cœur, une petite pointe qui s’y glisse quand le visage se plisse d’inconfort, comme si cette journée ne pouvait pas s’empirer à chaque seconde à la place d’être parfaite, oui, c’est définitivement une journée pourrie depuis qu’il a croisé le regard de Zachary. Il ne semble pas écouter grand chose de ce qui est dit, ne joint aucune tentative pour amadouer Konnor, se contente de gober la fin de son pain d’épices en rongeant son frein dans un coin.

résumé:

Ca fait palpiter le cœur un peu trop vite, réveille l’anxiété et les souvenirs encore vivaces d’être coincé avec Zachary, il aurait presque envie de se foutre sous une table et disparaître comme un enfant. Mais il a toujours été un peu trop frontal, Nikolai, pourrait bien céder à la colère et s’agiter encore devant tout ce petit monde. Alors la compassion de Gio l’aide à se contenir, il a un peu de dignité à maintenant tout de même, d’autres chats à fouetter que ce vieux chat de gouttières. Il sourit (grimace) à l’ami, hausse les épaules, encore crispé.
Il lui faut se concentrer sur son stupide pain d’épices, mâcher sans réfléchir ou agir, seulement constater la douceur de Chloris (comme elle est naïve, ça ne marcherait pas) (comme si lui avait de meilleures solutions)

Sauf que Konnor a décidé d’être exécrable, ne semble pas remarquer que Nikolai est d’une humeur suffisamment orageuse, non, il faut qu’il vienne les piéger, provoque un peu plus l’anxiété du blond, lui qui avait toujours eu pour horreur les entraves. Il lui faut en plus lui voler son dernier plaisir, tirer la corde jusqu’à faire craquer Nikolai, mon pain d’épices sérieusement ? ose (ose!!!!) insulter les pâtisseries du café et agace plus encore Nikolai (depuis quand a-t-il autant d’attache pour ce café?), pire encore! lui recrache sur la tête, ah– c’est la fin. Putain de connard de génie de merde ! Comment retenir la colère ? Nikolai hurle, insulte, est courroucé alors qu’il ne peut même pas retirer la part de pâtisserie (sent la bave glisser dans les mèches pâles, horreur), serre les poings puisque c’est la seule chose qu’il peut faire alors qu’il s’époumone, laisse nous sortir de ce merdier sinon on va jamais t’inviter si t’es une petite merde bordel magie de MERDE.
Il est presque tenté de se laisser aller aux vilains mots, se dit tout de même qu’il parle à un génie puissant qu’il vaudrait mieux éviter de trop froisser et c’est dur de subir mais ronge son frein un instant, mord la lèvre et ravale sa frustration.
Un regard autour lui permet de constater la situation, fait naître l’ombre d’un sourire à la vision de Zachary mangeant le sol (n’est-ce pas ce qu’il méritait ?), regarde ailleurs en marmonnant.

– Pour une fois qu’on est d’accord sur un truc, faudrait que quelqu’un le remette à sa place ce gamin. Pose les yeux insolents à nouveau sur Zachary. Mais par contre vas-y Gio, ce petit spectacle serait satisfaisant ça donnerait un bon point au petit génie.

C’est un peu bas, un peu ridicule à son âge mais comment résister ? Grimm semble si raisonnable à côté; tire une grimace à Nikolai qui n’est pas prêt à rester le pantin de Konnor simplement parce qu’il souhaite bouder.

– Alors non, s’il pouvait arrêter de bouder ou alors bouder sans interrompre nos vies juste….

résumé:

c à toi bby @Chloris Waterford

Comme c’est agréable toujours de se rabattre sur la mesquinerie, comme c’est plus facile de gérer les tempêtes qui grouillent dans le crâne (toi aussi, Zach ? Non, bien sûr que non?) d’une malice très vilaine, d’une colère trop forte. Oui, ça détend, ça pince (un peu, juste un peu) le cœur tout de même. Alors les remontrances de Chloris ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd, vexent un peu quand Nikolai réalise le comportement enfantin qu’ils arborent et surtout qu’il arbore à son âge (c’est qu’il n’est plus un enfant, tout semble plus ridicule, peut-être aussi parce qu’il a l’ego qui parle, peut-être parce que c’est Zach et qu’on ne veut jamais vraiment le blesser). Il ne dit rien, Nikolai, ravale la gêne pour n’afficher qu’une plus ridicule moue boudeuse, renfrogné dans une attitude sûrement plus enfantine encore.
Oh, on leur autorise bien le spectacle, la bassesse, pourtant, c’est Konnor qui leur donne l’autorisation (c’est lui la plus grande autorité, n’est-ce pas?) mais ça ne peut que confirmer que Nikolai n’est que belles paroles, ah– il ne bouge pas d’un cil, ne peut décidément pas, observe Zachary qui quémande l’aide de Grim et espère un peu qu’il relève Zachary avant que Gio ne mette en route les bêtises (comme c’est stupide de s’agiter pour si peu, comme c’est bête de toujours vouloir voir ce pied dans sa figure). Et les entraves moins fortes allègent un peu les fureurs et le malaise, assez pour qu’il n’explose pas et ne finisse pas roulé en boule dans un coin lorsque des pâtisseries humides leur tombent dessus (ses pauvres cheveux ne survivraient pas à cette journée ?). Il lui faut prendre une grande inspiration, mordre la joue et avoir le sourire le plus crispé du monde pour ne pas s’agacer, putain de merde il joue vraiment avec les nerfs ce génie.
Il se demande bien si Gio a été distrait de ses envies, si Zach peut se relever ou va se manger la semelle sur sa joue (désolé Zach, désolé d’être comme des gosses mais c’était facile toute cette provocation). Alors l’aide de Grim ne peut qu’être bienvenue pour limiter les bêtises qu’on regrette déjà d’avoir annoncé, ça laisse une pointe de soulagement derrière l’envie d’emmerder. Le regard fuit vers Gio avec un sourire d’imbécile, un amusement toujours agacé sur les traits lorsque Grim rouspète comme un père mécontent.

– On dirait bien que Konnor est privé de spectacle… Mais pour le coup je suis plutôt d’accord avec Grim donc bon.. Tourne le regard dans tous les angles puisque le génie se cache toujours. Bon Konnor il a raison Grim hein, vraiment moi je dis si tu nous laisse partir j’peux même te passer euh je sais pas moi t’aimes les chocolats chauds ? J’en ai des super bons si tu me laisses aller à mon stand et j’peux même te faire un dessin dessus wooow (on le prend peut-être un peu trop pour un enfant, oui, comment l’éviter?)

résumé: