Performance poubelle - Feat Noam

- Oh quelqu’un ouvre ! disais-je en me tournant vers la porte

Toute la foule avait avancer pour voir le visage de la nouvelle personne à venir. Un bruit venait de l’autre côté et voici qu’il allait arriver. *jblam* Un objet non-identifié heurta mon visage, c’était une première ça. Un peu sonnée, je tombais à la renverse. Encore étourdi par l’impact, j’entendais un cri d’une fillette et d’une dame me demandant si j'allais bien. Me voilà dans les vapes.

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J’étais de bonne humeur ce matin, c’était un jour de repos et le soleil tapais depuis déjà six heures. J’admets j’avais dormi une heure de plus et ce n’est qu’à neuf heure que je sortais de mon lit. Peut-être que tout est parti de cela ? Ca fait fort de café pour un peu de repos en plus, et puis, c’est rare que je me permette un petit extra ! Surtout que j’avais fait vite, une heure et demi pour préparer ma meilleure tenue de scène, j’avais pris le temps de prendre un café à ma boulangerie favorite et même grignoter non pas un mais deux croissants !

Le ventre bien rempli, j’ai filé en direction de la grande place et me suis mise à lancer ma performance scénique, dos à la porte Certaines personnes habituées à me voir chanter tout les dimanches matin étaient déjà là. D’autre étaient là en traversant la l’esplanade en coup de vent tandis qu’une partie encore venait profiter de ces jolies rayons de soleil d’automne. Je commençais à chanter, me concentrant sur mon souffle

Ca me rendait si… heureuse d’avoir ces moments de bulles. J’avais beau être entouré de nombreuses personnes, chanter créait systématiquement une sphère d’intimité incluant toutes les âmes voulant s’y joindre. Tous dans la même bulle, et pourtant tous unique. Les yeux de certains brillent d’autre s’enlacent, moi je souffle et chante, j’attise le feu en eux.

Et le retour à la réalité se fait.

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Bordel ! J’ai vraiment pris un pneu ?!

Je regarde les yeux hagards, la foule s’est entre temps dissiper et on m’a trainé un peu plus loin. Peut-être ai-je rêvassé deux minutes, mais ce laps de temps à suffit à recouvrir la sorti de la porte de deux mètres de déchets au bas mots ! On est tout de même sur un ratio d’un mètre minute, ce sont des sacrés porcs derrière cette porte, sans doute des Français.

Je me relève enfin sans faire attention à mon entourage et me diriger vers la porte pour aller inspecter la pile d’un peu plus prêt. Visiblement le tournis s’est tassé et la porte s’est fermée. Je jauge une nouvelle fois le monticule ; me faisant la réflexion que si le monsieur n’avait pas trainé ma carcasse un peu plus loin, j’aurais fini sous la masse de déchets. D’ailleurs qui est-ce au juste ?

Mon regard se porte naturellement sur Noam, je lui adresse un sourire et hoche la tête pour lui dire merci avant de faire un pas de plus et baisser la tête en soupirant.

- Plus qu’à ramasser tout ça j’imagine…

Évidemment, je n’allais pas laisser ce brave jeune homme gérer tout ce bazar seul. J’acquiesçais d’un hochement de tête sa requête d’aide, toujours aussi souriante, du moins en façade. Puis je commençais à ramasser ou du moins à me faire une idée de comment trier les rares objets encore utilisable par ici. En vérité, la plupart des détritus ce qui est sous nos yeux étaient tout simplement, eh bien, des détritus… Inutile, bon à foutre à la décharge

- On met les cylindres de couleur ici, les trucs petits là… C’est quoi ça ? Ouf, il faut que tu m’aides là… Je comprends pas ?

Oh, ah, tant d’enthousiasme avait-il ce cher Noam face à cette pile de déchets terrien. Oh mais c’est évident, il doit y avoir tant d’objets, tant de chose qu’il n’avait jamais vu. Certains me prennent par le cœur et y arrache même un fin pincement d’âme. "Oh des CDs" pensais-je en voyant ces morceaux de plastique recouvert d’une fine pellicule métallique. Mon sauveur en avait d’ailleurs quelques-uns dans les mains ainsi qu’une boite de Chicken Nuggets.  "Ah vraiment celle ou celui derrière ce jet de déchets, quelle ordure !" et visiblement ces mots cloîtrés dans mon crâne avaient dû, d’une façon ou une autre atteindre celui du pseudo dandy.

- Attends, attends un instant Noam ; la plupart des choses ici sont vraiment bonne à jeter. Regarde donc tous ces papiers et emballage. Il faut les mettre dans des sacs avant qu’ils s’envolent !

Et en parlant de vent, ce dernier n’était pas encore présent. Heureusement, le soleil luisait de milles feux. Il aurait suffi d’une averse pour transformer tout ce désordre terrien en un cauchemar salissant pour un bon moment la jolie place. Alors à bras le corps je commençait par ramasser les emballage tout en expliquant et éclairant du mieux que je pouvais le phymérien bien trop aux ange devant cette épée de damocles polluée.

- Déjà il faut s’occuper des papiers, ce n’est vraiment pas un bon plan de les laisser, tu imagines la ville recouverte de papiers usagés ? Sur les murs, les lampadaires ?

Après tout, le fils du maire ne pouvait qu’être soucieux du bien-être de ses administré.e.s  n’est-ce pas ? Cette petite phrase laché n’avait que pour but de lui faire entendre raison. Enfin, heureusement tous les sacs n’avaient pas explosé, certains étaient simplement ouvert. Il suffisait de prendre les déchets et de les remettre dans leurs contenant d’origine.

- Fait pareil que moi, promis après on regardera les objets qui valent le coup d’être partagé ! Et je pourrais même te dire à quoi ils servent si tu veux

Me voici donc à attraper les papiers dégoutant et salissant a même le sol, a genoux pour tout foutre dans les sacs au plus vite. J’admet être prise d’une douce et écœurante nausée, un filet acide dans le fond de la gorge. Entre deux prospectus pour une pizzeria, mon regard vers le pneu que j’ai reçu en pleine poire, je le jaugeais sans même m’assurer que mon collègue d’infortune suivait bien le plan. Il ferait une table basse original à minima.