C'est souvent le mercredi que je retrouve Chloris, j'adore ces petits moments que l'on partage. Un petit mélange entre le réconfort de la routine et l'exaltations de nouveautés ! Je suis content que mon père ait trouvé l'amour, et encore plus avec cette femme extraordinaire. On a tellement de points communs -autre que notre âge- on aime particulièrement notre ville, puis les potins aussi et le shopping pour ne citer que ça. Régulièrement, on se retrouve quand elle passe au bureau après avoir traité quelques trucs à la mairie, pour partager une tasse de thé. Puis, parfois, comme aujourd'hui, c'est séance emplettes ! Depuis que le froid nous a attaqué je me rends compte que je manque cruellement de pièces en laine... J'aime tout particulièrement les chemises, l'allure qu'elles me donnent, le temps qu'il faut pour les boutonner, pour qu'on me les déboutonne aussi, mais parfois il faut se rendre à l'évidence et faire ce que les saisons nous imposent !

Cette fois-ci je n'avais pas prétexté sortir pour le travail mais j'avais bel et bien offert son après-midi à Séraphine qui l'avait bien mérité. Elle peut se trouver parfois désagréable mais le principal c'est qu'elle travaille très bien, et ça, pour le coup, je ne pourrai jamais je lui reprocher ! Et puis de toute façon, de manière générale, c'est plutôt elle qui me reproche des trucs.... C'est ma fan ou quoi !? Peut-être !  Mais comment lui en tenir rigueur... Derrière son caractère monstrueux se cache un humain, promis.

Chloris ! C'était pour qu'elle me repère que j'avais dit son nom en faisant un petit signe de la main, avec un grand sourire aux lèvres, je m'empressais de la rejoindre Tu vas bien ? Tu sais où tu veux aller ?

Franchement... Chloris est trop belle ! Je me dis que je dois tenir ça de mon père : mon super charme à qui personne ne peut résister, parce que je sais qu'elle aime éperdument mon papa très fort et pour de vrai. Ca me fait rêver, mais bon, je me dis qu'avant de vivre cet amour là mon père est resté seul pendant bien longtemps, à s'occuper seulement de la ville, alors t a n t  p i s pour moi si je ne trouve pas l'amour le vrai sur le champs, j'ai une ville à faire tourner moi aussi !
Je ne sais même pas pourquoi cette femme a réussi à me faire parler ni à me faire me confier, mais c'est bien la seule et unique personne au village à qui je peux tout dire, et qui me répond sagement, sans m'engueuler, sans me juger, parce qu'au fond elle sait que la seule chose que je veux sincèrement et profondément c'est de construire une famille heureuse et prospère, où tout le monde s'aime.

Tu m'avais un peu manqué... mes mains se posent délicatement sur ses épaules Désolé encore pour la semaine dernière de ne pas avoir pu répondre présent.

Si ça lui fait plaisir de me revoir, elle ne se doute pas à quel point c'est réciproque. Enfin, peut-être bien que si, vu le nombre de fois ou je le lui ai signalé au cours du temps.
Elle est tellement agréable et douce comme du miel, je suis toujours ravi lorsque je suis en sa présence, elle m'apaise et me fait oublier toutes mes déboires amoureuses, sauf quand le sujet vient se glisser lentement sur le tapis...

Non, c'est vrai je suis pas trop fatigué en ce moment !Et merci pour ce petit commentaire sur mon teint, tu sais que j'en raffole

Je souris, tout content : quelle femme super ! Je ne suis pas surpris depuis le temps, mais j'avoue qu'à chaque fois je suis obligé de me le répéter, et encore plus fort lorsqu'elle m'enlace, elle a le pouvoir de me réconforter.
J'avance alors comme sur un petit nuage en tenant sa main toute chaude entre les rues biscornues de ma ville bien-aimée.

C'est vrai qu'il me manque un pull, à minima, mais il y en a un peu de partout. J'aimerais mieux qu'on aille pas dans cette boutique, je la pointais du doigt je ne suis plus un très bon terme avec la vendeuse...

Elle me demandera bien pourquoi si elle le veut, mais je pense qu'elle aura peut-être déjà compris quand elle m'entend presque chuchoter la deuxième partie de ma phrase, que notre fricotage ne s'est pas très bien terminé.

Non on peut aller dans celle-là si tu veux et après on ira boire tous les breuvages qui nous feront rêver, c'est moi qui régale ! C'est pas vraiment une question d'argent, mais juste d'attention.

J'avance vers une porte que je pousse doucement, une petite clochette annonce notre entrée. je pense qu'ils ont allumé un feu dans la cheminée, il fait assez chaud ici c'est agréable. Peut-être que si on reste assez, mes os auront le temps de décongeler ?
En parcourant les étalages des yeux, j'ai l'impression que la marchandise est bien trop colorée à mon gout, mais nous ne sommes pas à l'abris d'une bonne surprise !