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Natalia Hovrath
Natalia Hovrath
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Mar 9 Jan 2024 - 19:36



✪ ⍟ ✪
le goût des madeleines
qu'on trouve dans le placard
noam

Elle n'a pas répondu -bien-sûr que non, elle n'avait pas répondu
Noam s'en doute, et après tout, il viendra quand même, l'a promis sur le papier qui s'était glissé par la fenêtre basse de la maisonnette.

Elle a continué le flot des actions, sans tenter d'en recoudre les bords irrégulier, sans non plus ramasser l'unique courrier abandonné sur la première marche des escaliers ; elle n'était pas remonté, aujourd'hui. Voila aussi qu'elle a oublié de manger, ne s'en rend compte que quand le ventre cri famine, se mêle aux bruits de la maison.   est-ce son sol qui craque, là-haut ?
 Ca doit être lui, alors
  elle espère qu'il a ramené des gâteaux, comme promis.

La porte est ouverte, comme d'habitude, et elle profiterait bien d'une paire de mains (pas un mot, bien-sûr, sur le courrier qu'elle n'a pas retourné, et les autres qu'elle n'a pas lu,     surtout pas eux !
peut-être pas ouvert encore).

en bas ! qu'elle appelle depuis le sous-sol, coincée dans le placard de son labo. Ses gants sont tachés et personne ne veut savoir comment, glissent sur la caisse poussiéreuse qu'elle rattrape de justesse, le dos qui cogne contre le mur. fais chier, qui a mis cette porte là ?

Peste après les murs et les cagibis surchargés comme si elle n'était pas celle qui les remplissait de souvenirs et de trucs qui traînent, d'expériences ratées et des oublis qui se sèment au gré de la journée. L'autre jour, elle a même retrouvé une brosse à dent dans le dressing.

Elle retrouve comme elle peut une prise sur le bois rongé, espère à voix haute qu'il ne s'effrite pas entre ses doigts
il lui faut alors presser un peu l'invité, parce qu'elle en a le droit
   qu'on n'est jamais vraiment invité, quand on passe par ici.

tu viens me filer un coup de main ? tu vas pas en revenir !

Elle parvient à extirper la caisse du débarras, bien déterminée à l'exposer sur l'une des paillasse encore libre   bon,
elles ne le sont pas vraiment
ils n'auront qu'à pousser le bric-à-brac. pas grave,
pas grave,  allez dépêche       
viens voir les trésors qu'elle a trouvé.         


Elle ne peut déjà plus cacher l'air mutin qui se plaît à déterrer les vieilles preuves et les quatre cent coups, viens voir tout ce qu'on a foutu dans la boîte en pensant l'oublier.    (elle avait oublié, elle)


Noam Ozkan
Noam Ozkan
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06/11/2023
Mar 16 Jan 2024 - 23:43
Le goût des madeleines
& Natalia Hovrath
Évidemment. Bien entendu qu'elle n'allait pas répondre à la lettre. C'était sûr, mais ça l'énerve quand même, parce qu'il sait très bien qu'elle a vu.
Ils ont un code pour qu'elle reconnaisse ses lettres à lui et surtout qu'elle lui réponde, parce que
  parce que lui il est plus important
    plus important que les autres      c'est comme ça.
Parce que c'est comme ça depuis toujours,
que ça sera toujours comme ça  

Alors il rentre, ne toque pas, parce que sinon, s'il attendait qu'on vienne lui ouvrir, il resterait là plusieurs jours peut-être ?   Pas de ça ici, on ne se formalise pas.   Ici c'est là maison,   c'est   Natalia.
Il descend dans le repère de scientifique, esquive la pile de lettres, et rejoint la pièce pleine de babioles. Bah oui elle est coincée, peut-être qu'un jour il lui proposera son aide, il y aura peut-être envie, un jour, de tout déplacer, de ranger et de classer toutes les preuves, les recherches et les souvenirs entassés çà et là.

J'ai pris des madeleines à la maman de Koha, et de la confiture de figues aussi.

Avait-il dit en déposant le sac en tissu à coté de la malle toute sale et aussi vieille que leur amitié, qu'elle avait envoyé en vrac sur les recherches éparpillées.
 Peut-être qu'un jour elle lui demandera de dégonder la porte du placard pour en faire une table, ou bien même une luge peut-être?
Elle sait le surprendre, toujours, ça oui.

Cette boîte il l'avait presque oublié, mais pas vraiment non plus, parce que c'est leurs affaires à eux. Il y a peut-être même à l'intérieur des trucs juste à lui qu'elle aurait oublié de lui rendre, qu'elle aurait fait siennes puis qui ont été oubliées à l'unisson.
Les yeux bien ouverts Noam tire vers lui une petite bougie pour mieux y voir, Eh regarde Il sort de là, tout excité, un petit sachet de clous rouillés. Il secoue le butin en fixant son acolyte C'était pour la cabane ça ! Non ?

il y a XXans

Je suis parti explorer tout seul aujourd'hui, Ambrogio devait aller ailleurs, je sais pas où, c'est pas grave. J'irai quelque part où il est jamais allé escalader -cheh !-

Il fait chaud, je m'enfonce dans la forêt du côté où j'ai pas le droit. Ça va vers le port ça, je sais il fait toujours meilleur par là-bas

J'ai dit à la nounou que j'allais jouer au parc avec les copains mais c'est pas vrai, hehe, j'ai même pas dit à mes chéri.es où j'allais. Moi non plus je ne sais pas où je vais, mais je m'enfonce entre les arbres, longe les sentiers, traverse les buissons plein d'épines, puis au loin se dessine un amas de... trucs.
  Bingo !
Je savais que j'avais bien fait de venir, que j'allais trouver quelque chose
quelque chose de super !        
Je m'approche et découvre une cabane, elle est grande elle est chouette, mais si j'apportais des couvertures je pourrais faire un canapé par exemple, ou un lit même ! C'est ma maison de vacances ici maintenant, j'y viendrais tous les jours. Presque tous les jours.

Mes yeux sont grands ouverts, plein ☆ d'étoiles ☆, et je commence à regarder un peu dans les coins. En fait, c'est pas si grand... mais ça suffit pour une cabane secrète ? Je l'agrandirais plus tard, pour en faire un énorme château, et après tout le monde voudra venir. Ouais, c'est sûr. Je serais le roi du château, et après j'aurais le droit de faire ce que je veux, et même les devoirs ça sera interdit, les nounous aussi, et de toute façon, les parents ils auront pas le droit de travailler comme ça ils resteront toujours avec leurs enfants.  Haha, Roi.   Je serais Roi, ça va être trop bien !

Mais bon   là   Ça m'énerve un peu parce que par terre il y a plein de brindilles, de bâtons, et de feuilles mortes pff... j'essuie mes mains moites sur mes fesses et commence à tout pousser. Je fais des tas, rassemble tout vers la porte (Noam a toujours été très propre et méthodique) et au loin -pas si loin- distingue une énorme tignasse rouge. Ca fait peur c'est vrai qu'il a eu peur,
il a pas su tout de suite reconnaître que ce moment c'était :
  un des tournants de sa vie,
    un moment qui l'a changé a jamais.

Il se met a rire, elle lui avait dit quoi déjà ? De partir ? ou alors que c'était son servant ? les deux peut-être, mais dans quel ordre ?
Tu m'as dit quoi quand tu m'as vu à la cabane là première fois ?
Natalia Hovrath
Natalia Hovrath
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24/11/2023
Sam 10 Fév 2024 - 20:25



✪ ⍟ ✪
le goût des madeleines
qu'on trouve dans le placard
noam

C'est qu'elle a toujours aimé les madeleines, la rondeur des figues sur le palais - sa famille n'a jamais voulu qu'elle en mange trop,
paraît qu'elle est intenable, après,
qu'elle n'arrête plus de gesticuler, après.
   Foutaises !

Elle croque dans le gâteau, la main qui chaparde dans le sac pendant que son cadet s'attarde sur les chutes de métal. Et alors elle sourit, en fout un peu partout mais
  ça n'a aucune importance.

Se saisit d'un des clous dans la main tendue de Noam pour le faire glisser entre ses doigts, se remémorer toutes les coupures sur ses doigts de petite fille.


c'est qui, ce mioche ? elle tourne la tête sur le côté
t'es qui, d'abord ! elle l'a déjà vu quelque part
mais elle n'est pas sûre - on s'en fiche, non ?
ses mèches rouges sont courtes et toujours en bataille,
il y a quelques feuilles jonchées dans la tignasse
mais elle ne s'embarrasse pas à les retirer.
c'est toi qui range mon palais, t'es mon valet de ménage.
c'est moi le Roi.   


les petits poings sur les hanches, il n'y a rien à discuter.
ses vêtements sont couverts de terre et ses mains
griffées d'avoir trimballé les derniers morceaux du mur porteur,
qui tient sa nouvelle maison.  sa maison à elle. 


Elle glousse alors, d'un rire plein de miettes qui n'est pas grâcieux, avant de reposer le clou dans la boîte. purée bouzig je crois bien que -
je crois que je t'avais foutu par terre ?
avec la délicatesse et la familiarité qu'il lui sait, elle cogne son bras, l'émeraude de ses yeux qui luit trop fort pour s'arrêter maintenant de charrier le vieil ami. mais oui, je t'avais poussé et t'avais chouiné ! j'ai dû te faire apprenti roi pour que t'arrêtes, gros bébé !!

(Elle peut dire ce qu'elle veut, le moquer et exposer tous ses vilains défauts, Noam est son souvenir préféré.)

voyons voir ce qu'on a d'autres elle lèche le gras sur ses doigts et fouille la caisse de l'autre, brasse sans pitié les petites choses fragiles, leurs collections d'insectes et les divers tickets des spectacles de l'école, leurs bagues de promesse faites avec des morceaux de rien, et en extirpe un petit papier froissé. oh !!!!!! tu te souviens de ça ? nos papiers de divorce ? enfin mon papier-


Mr. Le Maire, soussigné Alberto Ozkan,
déclare sur l'honneur que l'union de Natalia Hovrath
et   [ratures et tête de mort ajoutés au feutre]
prend aujourd'hui fin pour le motif suivant
gros nul pourri en plus tout petit   
et révoque les droits d'accès à la cabane
de N[encore raturé]kan

Elle doit se mordre la lèvre en lui tendant le bout de papier, se retient le temps qu'il chemine le feuillet qu'elle avait exigé du haut de sa rage d'enfant.

j'en reviens pas que je caftais vraiment tout à ton père, à l'époque


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