ft. Nikola – OC (hi__b0t)
CW : Langage grossier.
❥ « Putain, mais t’as pas bientôt fini tes conneries ? »L’en fait que ça, Nikola, chercher les embarras, braver danger cent fois d’un rire aux si généreux éclats. La peur, le doute ? Brassés à s’en oublier mortalité, lui qui n’était que trop content de mieux s’en sentir exister, désireux d’excès à s’en noyer tant il n’était heureux que si l’adrénaline sonnait. Vice sur vice en bêtise au bord d’un précipice, le gouffre pour compagnie sinistre dans l’éternelle danse au défi, avarice le désir d’une vie d’un plus, d’une saveur de plus d’épices.
❥ « Quand est-ce que tu vas enfin voir en face toute la crasse que tu laisses derrière toi ? »Sans jamais un regard en arrière, sans s’en laisser nul remords même éphémère, elle, c’était toujours la surenchère, l’incorrigible récidive à s’enfoncer, l’irascible dans les viscères à s’en défoncer… Parce que les attaches, elles n’étaient que chaînes, les freins n’en étaient que haine, la routine n’en valait jamais la peine, et parce qu’au diable, cette jambe à la traîne. -Et si c’était juste plus fort qu’elle ? S’il lui fallait encore battre des ailes, parcourir plus loin le ciel ? Petit sillon de sel, puisque chuter, ce n’en était qu’un autre mur à oublier.
❥ « Regarde-toi, Nikola, t’es juste une foutue blague. »Si jeune d’un humour comme rempart, l’en allait grandissant réfugié/e en sa façade de treize parts, grossière, absurde, salace, noire. Plaisanterie exacerbée à s’en oublier que tout était, sarcasme idiot à s’en croire passer au-dessus des mots, était-iel fier/ère ? Était-iel mieux de son vulgaire ? Odieux à s’en manquer d’air, chassant tantôt délétère pour ne s’en laisser trop proche ou trop exposé/e, blesser plutôt que de s’en laisser effleurer, ellui cette grosse farce crasse comme s’iel en sauverait la face.
❥ « Et pourquoi ? T’es pas con, tu vaux tellement mieux que ça. »Pas si bête ? Si irresponsable désinvolte n’en faisait qu’à sa tête : À écouter cœur un trop plus que raison, il s’en croirait guidé de passions, suivant ce qui en ses mirettes saurait capter un brin d’attention. Pris au jeu, « double-je », chimiste raté s’en agissait paraître tant moqueur et intéressé de fond, s’en voilant d’une façade mal élevée à s’en cacher, si désireux d’en courir qu’il fuirait ce qui trop vite lui réussissait -Si désireux de s’en noyer que du plus doux, il voudrait s’aveugler ?
❥ « Tu comptes pour les gens, merde. »Tant de cris en l’air à s’en fuir l’ordinaire, tant d’injures à s’en cracher colère qu’elle n’en était que si frustrée, miroir brisé, chassait ce qui n’existait pour être un plus que l’insipide reflet. Le voyait-elle, ce sans saveur ? Le soi altruiste, rires et sourires, les accolades et la douceur ? Cette enfouie simplicité qu’elle haïssait en terreur ? Cet « Elle » qu’elle ne serait, si tant devait s’en immoler pour vivre d’un autre dessin, dessein, destin à réécrire et retracer.
❥ « Tu sais quoi ? Va bien te faire foutre. »
Parce que finalement, ellui était comme ça, n’en étant maître que d’une vie qu’iel brûla, brûlera, s’il fallait qu’iel l’écorchât. Parce qu’ellui, son fond, son endormi, son barbant d’ennui, iel ne l’assumerait pas ? Courir encore, courir jusqu’à plus soif et jusqu’à plus soi. Courir toujours à souffle bas, jusqu’à jambe brisée en rampant d’un bras. Courir sans un œil épargné, regard crevé et larmes asséchées, laissant planer le sillon de pourri, cramé qu’un jour iel regretterait ?
En serait loin, Nikola, si loin que plus rien ne l’en atteindrait.❥ « Nique ta mère, Matyas. Je suis pas vache, je te laisse choisir laquelle. »
Et d’une porte claquée, en grandes pompes s’en disparaissait.
Et d’une vitre brisée, lui encore à s’en éclater.
Parce qu’au bout, « Strzelczyk », c’était encore ironique, désespéré ressort sarcastique au tragique, si déjà tiraillé tirailleur n’en était bon qu’à fusiller à tout cœur, cœur crevé d’abcès, marre d’en être pointé, marre d’en être maté, marre d’en être attaché. Lui n’en voulait que s’en sentir exister ?✶ ✶ ✶
166 cm
x Androgyne
x Une musculature d’escalade qui s’adoucit
x La peau claire tâchée de bleus et pansements
x Yeux d’azur pâle
x Cheveux mi-longs noirs
x Colorés de rose et de mauve foncé
x Eyeliner à minima, pas timide
x Deux oreilles généreusement décorées
x Midline vulgaire à la langue
x Tout un tas d’autres piercings pas racontables
x Bien tatoué
x Deux béquilles ornées de couleurs
x Pour une jambe endormie à jamais
x Le sourire facile et doux
x Pour un regard qui perce et dévisage
D’un point au milieu de la face, c’en était encore le membre que traînait son éclopée carcasse, deux béquilles pour une jambe endormie, lasse, d’un passé cramé, la trace. Décorées, celles-ci, pleines de stickers, couleurs et gribouillis, comme s’il devait s’en dire les aimer, aussi, la tête au mieux à les briser, les morceaux à jeter, frustré, coincé d’une chaîne qui l’en retiendrait à jamais, Nikola et ses pas d’un poids à jamais troublés.
Mais s’en montrait fière, flamboyante ? Apprêtée toujours sur son trente, eyeliner et tissus colorés indiscrets, s’en montrer si visible que personne ne l’en manquerait. Rose, noir, violet, toujours les teintes qui du plus en marqueraient, tantôt maquillées au bariolé, accessoirisées, trompant les formes d’amples vagues à s’en croire d’une fois femme et homme ou d’un entre-deux sans borne, tout pour l’en chasser le morne… Totem à l’excentrique, ne dirait-on pas des nuances les plus vives qu’elles sont toxiques ?
Pourtant dénotant, c’en était marbre d’un visage, empreinte image d’un naturel si calme, s’arquant léger sourire pour une moindre flamme. D’un ton si doux de courbes, l’en fixait chacun/e comme cherchant trouble, semblant si amusé/e sans s’en cacher -Était-iel toujours à s’en moquer ? Des pupilles d’un clair qui enlaçait, perçait, regard glaçant qui fendait corps tels s’ils étaient transparents, sursaut sautant à peine pour un défilé d’un instant lorsqu’émotions s’en montraient dansantes, relâchées, envahissantes, d’éphémères en puissantes.
(Suggestion de Voix – Milo Belladonna) -
✘ -
✘D’une douceur de grave, l’en était à sa parole notes basses en mielleuses octaves, sons d’un profond s’en relevant descendants sous ses nombreuses intonations, monotonie passagère tronquée de beaux airs, s’en laissant lasse que sous colère. Enlaçant, la voix s’en faisait grande présence que n’ignoreraient les sens, accablant d’une caresse sans violence. Sucré, Nikola ? L’en dirait aussi son odeur plus d’un trois fois, senteurs du confiseur, brouillées de caramel à nougat.
Toujours dans l’excès, elle, pourtant ses rires n’en étaient que grains de sel, gloussements et hochements quand les mains s’en montraient d’un plus communicantes, s’entrechoquant, agrippant, saisissant, s’en limitant jamais à tout ce qu’on lui céderait. Et si vous la laissiez ? De mille gestes, elle en parlerait.
TW : Accident automobile, Mention du Covid.
❥ De Trois Fois un AilleursFragmenté. En Pologne, née, en Pologne, les autres qu’on oublierait, et en Pologne, ces traits, ce nez, cette écarlate dans les veines, ces sourcils noir de jais, ce sourire, qu’elles en disaient. Trois coins, la famille dispersée, rêves d’Ouest, rêves d’ici -Cracovie, mais pour les jeunes parents qui s’envoleraient, Lituanie serait leur nouvelle réalité. Appart’ vendu pour trois bouchées, voiture remplie à s’en craquer, le tout pour un pote douteux parlant d’une affaire à lancer ? Mais iels iraient, trois mioches et sa mariée, l’en suivre jusqu’au bout, qu’on disait, et pour un temps tout allant, jusqu’une soirée pluvieuse, elleux s’en rentrant roulant, les amants.
Morcelé l’enfant, morcelée l’histoire, éclatement de cent pièces sur le trottoir. Brisées les quilles, brisée famille, à n’en plus savoir rassembler les pantins désarticulés, les peluches assoupies. Rayés les noms, rayé bitume, traces imprimées, brûlées, gravures posthumes.Effacé. À la rue, un passé, Mikolaj et Larissa emporté/es. Avait-il bu ? Avait-il su ? Les questions filaient, sottes, crues, mais les si jeunes rien n’en sauraient, pur/es d’un vécu. Et qui les en tiendraient ? Si petite, l’aînée, qu’à peine elle comptait ? Si petit, le cadet, qu’à peine on l’écoutait parler… Qu’en importait, à Paris, iels auraient un nouveau foyer, tante partie dans ses rêves d’un ailleurs, ses succès de petite manager, ses amours qu’encore elle n'en disait, colocataire, amie, sœur d’un cœur… Ewelina, Matyas, Nikola, lettres adoptées, une maison s’en remplissait, secouée d’en trois fracas.
❥ Enfance, Enfer, en VerreLointaine, la Pologne, mais parfois l’on s’y revoyait, à visiter grand-mère, et quelques autres têtes pour un moment à s’en retrouver. Elle ? Aigrie, acide, pourrie. Toujours à en sermonner sa fille, lui dire comment elle devrait plutôt s’en trouver un vrai mari, à peine adoucie auprès des trois petites vies : La grande, plus âgée et murie, qui lui souriait et acceptait ses krówki, puis le second, toujours si réservé celui-ci, mais elle voulait le cajoler aussi, alors qu’en restait benjamin, encore lui qui s’en montrait toujours plus crasse, fracassait les vases, narguait la vieille carcasse, gosse mal élevé qu’elle disait, à l’en tenir en laisse et vouloir lui faire subir la casse.
Ah, parce qu’il le voyait, Nikola, les larmes d’une maman qui l’accepta. Ah, parce qu’il le sentait, Nikola, le rance chez la vieille rassie, elle qui en serait assez pourrie pour plus tard dire une gamine d’un petit-fils. Ah, parce que c’était déjà ça, Nikola, le petit ingrat qui s’en montrerait peste, orage, quand les autres s’en préservaient, sages.Droites, les deux belles images. L’une était intelligente, douée, comprenait vite et avançait, lorsque l’autre aidait, docile, adroit et habile. Mais le plus jeune n’en serait qu’un moins facile ? Hors d’une ligne, indécis, avare de tout vouloir à rêver être soldats avec les gars, faire les princesses jolies avec les filles, jouer l’inverse, répéter sans cesse, cheveux longs et cheveux courts du noir s’en pleuvant averse. D’un jour une robe, d’un autre un pantalon, et il s’en allait encore et toujours jouer au con, trop ravi de l’attention quand bien même aux adultes il en serait aberration.
« Écrase-toi, Nikola », que leurs yeux disaient, que leurs yeux pesaient. Grandissant une blague -Raté garçon, et de provocations, d’humour bête il faisait sa raison. Ostracisé, lui oscillant sans case, lui ses bêtises, était-ce sa faute de vouloir jouer la vie des deux mises ? D’en penser grandir à partie remise ? D’un sort on lui jetait, et du même sa place il se taillait, dents et ongles à jouer farouche, en dire qu’il s’y plaisait, chaque année de plus qui l’en conforterait.
❥ Rêves, Cris d’AdrénalineRêves, rave, dopamine coulant sève, corps sans chaînes s’en criait libre d’exister, majorité passée. Les caisses à pleine vitesse, les limites testées, caressées, laissées à l’allégresse s’iel s’en voulait un toujours plus loin, chaque pas de plus en devenait le fruit défendu à saisir des deux mains. Festivals, sports extrêmes, rixes infirmes, en tout point la terre ferme était support à s’en abandonner flegme, s’en chercher plus, toujours plus, bien plus, encore plus et en vivre à l’usure pour que les heures ne s’en sentent plus, indolore la douleur qui n’en faisait plus peur, presque désirée lueur s’il fallait s’en sentir vivre d’une flamme dans le cœur.
Attisées, cendres d’un jamais, trois dents et vingt bleus pour qu’encore iel revienne chez elleux, famille délaissée, toujours bonne qu’à juger ? Si facile, de leur côté, l’une allant doctorant pendant que l’autre, médecin, s’épanouissait, Nikola au passé reléguant idées d’en être diplômant, et pourtant ? Les notes, iel les avait, tout de ce qu’il en faudrait, si seulement l’en voyait, yeux crevés et embrumés de ses envies irascibles d’une transe si risible. Mais pourquoi écouter ? La musique battait plus fort, les basses encore, les bruits à s’en fracturer le corps.
Et tout ça pour quoi, alors ? Les risques, braver les sermons, les cris, toujours s’en voir plus con, défilaient les émotions comme une éternelle bravade, quête d’attention ? Matyas à en tourner yeux au ciel, ses mères à en subir tout son petit sel, et une grand-mère qu’on enterrait enfin, elle. L’aurait-il pleuré, l’aurait-il achevé ? Le journal l’en disait que la tombe avait fini taguée, les fleurs renversées… Quelques regards en doutaient ? Mais seul son frère, lui, savait et n’en disait. Complice d’un silence au vice, toujours à le supporter dans ses caprices, trop bon pour lui clamer ses vérités -Trop bon, oui, à encore dire comprendre, lui pardonner.
Qu’iel continuait, à tort, Nikola, tous les accidents qu’iel frôla, ces folies qu’iel enfonça, les passages à tabac, parce qu’encore iel cherchait, parce qu’un plus chaque fois iel chercha, cherchera, fouille-merde s’en croyant si bien danser entre les serres jusqu’à plus soif. Cascades, risques, sports de combat, parce qu’encore surenchérir à s’en briser les bras, ellui imbu/e de ce goût brûlé, vie cramée cent fois. Et la banalité ? À la haine, celle qui d’ennui lançait, noyée dans la Seine pour cellui qui se voulait encore intrus au jardin d’Eden.
❥ Adderall + Adderall, PropofolChassa le soleil, puis il s’en brûla les ailes, chute libre, poupée de chiffon perçant le ciel, une jambe envolée pâteuse, molle, puis sommeil. L’élan stoppé, à courir effréné il n’en tombait que plus d’un arrêt, au sol la peau râclée, écorchée, bougie calcinée d’un bûcher qu’inconscient avait démarré. D’une danse sans limite, trois pas par jours en devinrent un rien si vite, où allait-il, où irait-il ? Chaque nouvelle course s’en écroulerait maintes fois, tant plus qu’il en finirait las.
Encore essaya. Encore échoua.Bout de souffle, Nikola, si courtes années passées d’un feu de forêt à s’en revenir, il boîtait. Si longues errances à n’en plus finir, l’on doutait, mais il était, et elle, membre fantôme, effacée. À jamais ? Toujours affirmé, confirmé, souligné, coup du sort à s’en tirer cœur rayé, tiraillé, la tête vacillant un temps aux noires idées si ce n’était un aîné pour encore le relever, soutien d’un toujours, l’ombre à laquelle il faisait tant le sourd.
Revinrent alors les thèses, les papiers, le malaise et les diplômes abandonnés. Pharmacie, chimie, il s’en voyait étudier médicaments, prouver qu’il revenait bossant, s’en donnant les heures qu’il aurait brûlées avant, les traces d’un frère suivant sous d’autres regards le soutenant. N’était-elle pas belle, la reprise ? La folie enfin jetée, mise de côté, lui sans vice qui s’en remettrait. En doutaient, certains, certaines, certain/es, s’en voyant craindre, oublier ses peines, s’en demander au combien de temps durerait avant qu’il ne reprenne… Mais n’était-il pas beau, lui et son sourire si calme, ses yeux doux et pour une fois sans flamme ?
Les heures, les jours.
Les années, velours.
La carrière, les vautours.❥ Au-delà, Sucre et MorphineElle se rêvait Adderall. Elle se mourrait Propofol.Marasme, âge sans âme, jeune femme n’en était qu’en cage suivant fausses notes sur fausse trame. Mélodie sourde, routine s’en faisant trouble, s’inquiétaient les parentes lorsque les messages, les visites s’en faisaient plus rares d’une sur trente. Chez elle ? Le frère n’en vit pas plus traces qu’une plume, envolée à tire d’aile, une lettre laissée pour quelques mots griffonnés… Quelques « Au revoir », quelques pensées : Elle avait démissionné, et à nouveau, la vie l’avait happée.
Coup de tête, coup de foudre sur poudre à l’allumette, et envolée, Paris et ces mirettes : Quelques potes forains, des visages d’un lointain, d’avant, des appels passés de temps en temps et les braises chaudes s’en rallumaient, inévitablement. Geôle ouverte, brisée fenêtre, Nikola les bras au ciel s’en revenait au passé, elle, laissant derrière poussière d’une carrière, promesses d’un retour en l’air, le regard tourné vers l’incertain et ses jolis refrains. Au diable alors, encore, qu’elle en dirait, laboratoire abandonné pour plus édulcoré, chimiste en caramel qu’en ferait nougats et pommes sucrées, médicaments troqués pour s’en ruiner les dents jusqu’à carier. Futur brillant ? Vendu pour un caprice d’enfant.
Sans s’en retourner, jamais les regards en arrière, les lettres qui n’étaient, regrets oubliés à coup de somnifères, pas une nouvelle et rien à faire, famille échangée d’une poignée d’ami/e, attaches cisaillées comme chaînes d’un revers. Coupé, Matyas, remplacé d’Aaron et sa guitare, lui et son petit air triste qu’en ferait mignon sur sa face. Gommée, Ewelina, Orvar en sa place, lui et ses foutus plats, son imposante carcasse. Rayée, pauvres petites mères, alors c’était Gérard l’austère, le ronchon aux grands airs qui voyait en Nikola sa fille disparue, et elle lui faisant des misères.
❥ Cinq Fois Plus-JamaisL’enfer, c’était avant. C’était enfant, c’était jambe et c’était médicaments, puis pour un moment, c’était covid, confinement, et un ombrage s’en faisant lancinant… Fin de tout, fin d’une vie qui s’en affamait, chaque personne s’en allant bras baissés, chaque dépense blessant un peu trop et juste assez, chaque fuite s’en faisant létale fatalité. Foyer d’un jour ? D’une saison, d’une année ? L’espoir s’en perdait, puisque tout s’en fondait, chandelle par deux bouts consumée, si une fois de plus les démons tout en prendrait, si une fois de plus le destin châtierait le fruit croqué.
Et alors, Nikola ? S’en rentrait l’air de rien, à dire en oublier tout ça ? Au placard, la famille d’un soir, pour un retour au sang et à sa pauvre vie de désespoir ? Ah, que l’accueil était froid, plein de mots qui en tuaient abcès pour une fois, ellui et son éternel sourire narquois s’en contentant d’encaisser ce que mère et mère déballaient. Était-ce donc ça, le bon et brave filet ? Les laissé/es derrière juste là pour l’en sauver, ellui qui retombait ? Les béquilles sur lesquelles s’appuyer, celles qu’iel ne pensait jamais qu’à jeter, celles qu’iel ne daignait pas même regarder.
Non, ce n’en était pas cela, la belle histoire, et ce n’en serait jamais là, quand bien même un instant elles eurent espoir. Le conte, le vrai, c’était une nuit d’été, Matyas dans son salon adossé, ellui et son sac de randonnée tout prêt et tout fait, car déjà iel repartirait. Le conte, le vrai, c’était des mots qui s’échangeaient, qui éclataient, parce que ces chaînes, iel devait encore les couper, les fusiller. Le conte, le vrai, c’était une porte claquée, celle de l’entrée, et l'adelphe qui d’une soirée disparaîtrait.
Le conte, le vrai, c’était encore une fois ellui qui s’éloignait. C’était un dos tourné, c’étaient ces paroles qui manquaient, et ces lettres que l’on brûlait.❥ Six. Un. Phyméris.Phyméris, un nom si joli après la mal-aimée Paris.« Phyméris », mais il fallait le dire plus d’une fois, rires aux éclats, à n’en croire ni le vieux ni tout de cette ville que pourtant en effleuraient ses doigts, que pourtant en foulaient ses pas. Que de regrets, de tracas ? Sitôt arrivé qu’il l’avait accepté, le bon Nikola, trop ravi d’un tapis où les oublier, de ces jours d’un arrière, les idées, trop imbu et bouffi d’en être nulle part, ce pile où il le voudrait. Et puis quoi, alors ? Y repenser ? Quel intérêt, si personne n’en partait, nouvelle vie à tenir qu’il ne pouvait qu’accepter -Autant en rire qu’en pleurer, en sourire que s’en laisser faner.
Alors il s’y laissa, et s’y laissait aller sans s’en lasser, laisse abandonnée. Les années l’en virent la quitter, l’auberge, laissant lit vierge, s’indiquant itinérant à vouloir s’en promener, s’hébergeant à sa guise chez l’une ou l’autre porte mal verrouillée, quelquefois chassé, mais jusqu’en trouver ? Le Graal, l’attendu, le beau, le vrai fruit défendu, manoir perdu d’une de ces allures et ce charme cru. Pomme croquée à pleine dent, un instant et il s’y installait, ces façades fenêtrées si pleines d’accès pour qui voudrait entrer. Était-il vache, le squatteur ? Il se servait, s’en déclarant que l’endroit disposait d’assez pour partager, allant et venant, parfois disparaissant le temps de voir ville un peu plus que forêt.
Toc Toc Toc, le son des béquilles sur le plancher. Les objets qui disparaissaient… Et ceux qui revenaient, lavés, pliés s’il le fallait, abandonnés dans l’entrée. Esprit frappeur ? Il eut bien un jour laissé cuisine dans un état à s’en faire peur, les pas résonnant à pas d’heure, apparitions d’un jour à n’en revenir qu’au gré des caprices du cœur.Tac tac tac, celui qu’elles faisaient sur le pavé. Le bruit qui l’annonçait, lui, passant se promener, chercher, boire ici et s’oublier, flâner à se laisser vaquer. Tantôt, un sac plein de boîtes sucrées, déposées à l’épicerie ou au café, quand il s’en sentait à faire plus qu’aux foires que d’occasions, il fréquentait. Bientôt errant, s’il repartait, au fond cette quête de ces sensations à retrouver, ce qui toujours lui manquait, passant là, repassant après, s’oubliant dans la soirée.
✶ ✶ ✶
❥ RESUME✶ Née en Pologne, troisième enfant d’un couple peu aisé.
✶ Le père suit une opportunité de travail en Lituanie, faisant déménager le foyer.
✶ Un soir, alors qu’iels faisaient route à deux, ses parents meurent dans un accident de voiture, laissant derrière des enfants encore très jeunes.
✶ Les trois se font adopter par leur tante et sa conjointe, les faisant emménager à Paris, dans un cadre déjà plus confortable.
✶ Ewelina et Matyas, sa sœur et son frère, s’épanouissent et travaillent dur, alors que Nikola se comporte en peste, souvent isolé pour son caractère et sa tendance à ne rentrer dans aucune case.
✶ Iel sort du lycée avec un bon cursus malgré tout, mais se lâche en arrivant à l’âge adulte en enchaînant festivals, sports extrêmes, rencontres peu recommandables et mauvaises décisions sur des coups de tête.
✶ Mamie meurt, mais ce n’est pas grave parce qu’elle n’était vraiment pas sympa. En revanche, c’est la jambe droite de Nikola qui lae lâche, cessant de répondre en raison de problèmes nerveux. Elle est désormais endormie en permanence, et rien ne semble y faire quoi que ce soit.
✶ Cassé dans son élan, Nikola reprends les études avec grand investissement personnel, décrochant un diplôme de chimie pharmaceutique. Il débute ensuite une carrière qui l’ennuie profondément.
✶ Sur un autre coup de tête, elle se rapproche à nouveau de potes avec qui elle avait gardé contact, des forains. Elle décide de tout plaquer pour les suivre et faire des confiseries.
✶ Covid. Confinement. Tout se casse la gueule et elle rentre finalement chez elle.
✶ Sa famille l’accueille un peu froidement, mais iel accepte de se faire rouspéter, et s’assagit pour un (court) temps.
✶ Sans attendre que les choses se redressent d’elles-mêmes, il décide de partir en road trip, et se fait surprendre par son frère. Une vilaine engueulade s’ensuit, et il claque la porte en arrivant à Phyméris (décembre 2021).
✶ Préférant ça à voir la réalité de ce qu’il laisse derrière lui en face, il se dit qu’il est plutôt bien atterri et refait sa vie tranquillement, fichant tous ses problèmes sous le tapis (ça sent le moisi). Dans un premier temps, il se déclare itinérant et squatte des maisons pas assez surveillées (il n’a pas totalement arrêté…).
✶ Il finit par en trouver… « une plus jolie », et s’est un peu plus durablement installé. Par plaisir et pour les occasionnels rubis, il s’est mis à faire des confiseries, fréquente les foires et aime flâner en ville pour faire le plein, lorsqu’il ne passe pas juste ses nuits à profiter de l’immobilier.