On t'attendait !
Ouvrant les yeux après ce qui te semble être une éternité, tu te trouves déboussolé. Devant toi, un endroit inconnu, des visages nouveaux. Où es-tu ? Qui sont ces gens ? La dernière chose dont tu te rappelles c'est d'une grande porte, émettant un tintement clair et gracieux, et qui t'attirait au plus profond de toi quand bien même tu aurais voulu détourner le regard et t'enfuir, tu n'aurais pas pu. Tu l'as emprunté et puis... Plus rien.
Fukaeri Murakami Koha Hovrath Nikolai Kinsley Noam Ozkan Ambrogio Leone Zachary Veseli Esteban Castelianos Natalia Hovrath Chloris Waterford Grim Alkin Séraphine Lindberg Alistaire Hovrath Harin L. Handal LEONHARDT GREENWOOD Mia L. Carrasco Sid Wieteska Ty Kaneko ABRAHAM MOLNÁR EDMÉE SHÄFER HADÈS SMITH AEL K. IKORU HAZEL ISHIKAWA CAMOMILLE DE RIJK MIKHAIL VORONIN CAISIDE WHITE BALTHAZAR ØYSTEIN Vincent Laisne VALERIYA LEVCHENKO Arsene JawoSHAKI SHARPNEDO ALPHÉE NYSTRÖM Corey Sanders Arjun Khan Nesaia Loisel Reem Handal
C’est réel, n’est-ce pas ? Ce monde, ce… Comment qualifier ça ? Phymeris… Tu crois qu’on va croiser des poissons ? J’aime trop les poissons, c’est trop marrant je trouve ! Avec leurs grands yeux là ! C’est ma ville j’ai le droit d’être partout, c’est toi qui devait disparaître! J'adore le sirop, parce que c'est super doux et aussi super sucré. Un peu comme toi ! J'aimerais bien mettre plein d'autres bougies mais... j'ai un peu peur que ça prenne feu. Oublie surtout pas de passer le bonjour à ta maman quand t’iras pleurer dans ses jupes. Casse toi, t'auras rien. Je vais te détruire, ok !? Fais chier, qui a mis cette porte là ? Et toi Konnor ! Si tu ne veux pas qu'on te traite comme un bébé, agis en grand garçon ! La concurrence est rude dans le coin, je ne peux définitivement pas me reposer sur mes lauriers! Il ne me semble pas être payée pour jouer les potiches à vos côtés. Ah ! Évite juste les fours, le feu et… et de t'approcher trop près. S’il te plaît. J'ai toujours pas accroché la pancarte des sardines d'ailleurs. Il faut que je le fasse... Et évidemment, ces péquenots n’ont pas d’opticiens. C’est trop demander je suppose de faire l’effort de s’habiller correctement, n’est-ce pas ? J’espère que t’es prêt à slay pour un autre day ! je crois que cet endroit m'a trouvé pour que je puisse tenir la promesse que je t'ai faite. Euh, je... Darling ? C'est un mot tendance chez les jeunes..? Ou vous venez de la terre, alors ?? Vous pouvez m’appeler Edmée… Ou chérie. A votre guise ! Il ne pleut pas ? Ou alors cette ville est encore plus étrange que ce que je pensais. Est-ce que vous auriez… quelque chose, même rassis ? Même si c’est un rêve, je sais reconnaître un hibou conservateur de musée quand j’en vois un ! Je ne sais pas à qui c'était, mais vous ne devriez pas donner des objets aussi personnels à quelqu’un qui ne connaît même pas votre prénom. Il est parfaitement hors de question que je m’en aille tant que tes lettres seront dans cet état ! Si tu veux trouver une sortie il vaut mieux rester en vie, tu sais. Tiens bonhomme prend donc mes gants, il ne faudrait pas que tu coupes tes mains d’éphèbe Tu veux t'échapper d’ici ? Si je trouve un moyen de partir je te le dirai. La boutique tourne bien, c’est pas parce que la céramique c’est durable que les gens la font durer Ne t’enflamme pas trop vite… La soirée ne fait- elle pas que commencer ? Et pourquoi t’es parti aussi tôt avec ton violon dans la forêt ? Tu te souviens, alors. T’as pas vu le maire ? Il est chelou mais c’était pas un rêve. En gros, on pourrait aller au port et celui qui empile le plus de cailloux gagne. Oh si tu savais ce qu’il y a dans mes rêves... Ce système est bourré de trou qu'on peut facilement combler avec un peu jugeote, et ca tombe bien : je peux t’y aider !
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besoin d'aide ?écris au staff <3
26/06/2024 joyeux anniversaire à tous les hovrath !!! <333
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Erevan Caufield - Les gens de Dublin

Erevan Caufield - Les gens de Dublinpar Erevan Caufield Ven 28 Juin 2024 - 22:12
Erevan Caufield
@ollyc_herb
age 20 ans nationalité Irlandais  pronoms Il/lui orientation Bisexuel job Pour l'instant aucun (veut devenir garde ?) logement auberge
Met du gingembre dans tous ses plats x Meilleur skater de tout Phymeris x Tient un carnet où il note toutes les choses qu'il imagine sur la vie de tout le monde x

caractéristiques


Particularités  :
Autisme
Cheveux décolorés
Casquette grave stylée
Yeux bleus
Dort beaucoup (environ 16 heures par jour)
Toujours accompagné de son chat Shakespeare


Aime :
Les chats (désolé Shakespeare, tu n'es pas tout seul sur cette terre :/)
Le bleu et le rose
Observer les gens et inventer leurs histoires
Le skate
Les étoiles

N'aime pas :
 Le bruit
Les histoires tristes
L'ennui
HISTOIRE

Tentons de tout reprendre depuis le début ...
C'est parti !


Je m'appelle Erevan Caufield. Comme mon nom le suggère, je viens d'Irlande. Dans un petit village perdu au milieu du comté de Galway. Mon prénom, Erevan, c'est ma mère qui me l'a donné. Référence à la capitale de l'Arménie, la plus belle ville du monde, selon ses mots, bien qu'elle n'y ait jamais mis les pieds. Elle rêve beaucoup des autres pays du monde et de l'amitié entre les peuples. Normal. Elle est institutrice dans l'école élémentaire de Eyrecourt, où nous avons grandi. Ce qui fait qu'elle m'a eu en cours, et mon frère avant moi. Mon père, lui, c'est pas très important. Il est toujours en voyage. Son métier, photographier les choses, les gens, Dublin, l'Irlande, le monde entier. Voir notre pays évoluer et les gens vieillir années après années. Il n'était pas souvent là, et on ne lui en a jamais voulu pour ça, il part accomplir son rêve, ma mère a toujours été ok avec ça, c'est juste qu'il n'occupe pas une très grande place dans nos vies. Il essaye de se libérer aussi souvent que possible, mais parfois, c'est compliqué.

La vie n'a jamais été compliquée pour moi. J'ai toujours été plutôt bon à l'école, on avait largement ce qu'il nous fallait pour vivre, et il faut dire que l'Irlande est un pays plutôt calme. Nous ne sommes plus en guerre depuis les années Thatcher, nous ne mourrons plus la bouche ouverte depuis les années 1800, et chacun est libre de vivre comme il l'entend. Malgré cela, les souvenirs heureux de mon enfance me semblent avoir été ternis par les sentiments d'étrangeté au monde et de l'ennui.

Mais qui sont donc tous ces gens qui ne sont pas comme moi ?

Je l'ai compris plus tard en allant vivre à Dublin, grandir dans l'arrière-pays représente un rêve pour un grand nombre de citadins. Cela n'a pas été mon cas. Comme tous les enfants, j'ai aimé vivre mes dix premières années dans le milieu rural : sortir en forêt, courir dans les champs, regarder les fleurs éclore le printemps, et l'hiver geler le paysage. Mais après 10 ans, quand vient la pré-adolescente, on se rend vite compte combien l'ennui recouvre l'émerveillement. Pour les fils de paysans du coin, la vie est un doux rêve : rentrer de l'école, s'occuper du chien, passer du temps avec les moutons et profiter des fins d'après-midi ensoleillées. Mais pour les enfants de la classe moyenne, coincés dans une petite ville pavillonnaire quasiment à l'abandon, il n'y a d'autre à faire que voir le temps filer entre nos mains. J'ai vu ma jeunesse filer au rythme de sa solitude douce et grise. Je n'aimais pas beaucoup me mêler aux autres enfants de mon âge, j'étais sans doute trop maladroit et trop lunatique, mais j'ai toujours eu l'impression qu'un voile nous séparait eux et moi. Il faut voir ça comme une sorte de nuage, de brume rose qui nous empêche de nous voir sans toujours nous séparer. Une mise à distance comme par manque d'intérêt, sans pour autant que nous ne disparaissions l'un pour l'autre.

Je ne sais pas si je dois parler d'isolement ou de solitude pour raconter ces années de ma vie, ce n'était ni quelque chose de tragique, ni quelque chose d'heureux, juste un océan de brume duquel je cherchais à m'échapper. Tout était gris. Tout était infiniment nuageux, sans consistance. Je ne parvenais pas à m'intégrer auprès des autres, je ne parvenais pas à m'intéresser à eux, je ne parvenais simplement pas à faire vie commune avec eux, et pourtant, j'étais jaloux de leur bonheur naissant.

C'est comme si j'avais marché sur mon chemin toutes ces années, un caillou dans ma tête.

Je crois que c'est à mon arrivée au lycée que tout s'est accéléré. J'étais comme perdu. Trop de nouvelles règles, trop de nouvelles personnes, trop de bruit, trop de questions, je me sentais envahi dans ma propre chaire par le monde lui-même. J'étais perdu, et je ne savais plus quoi faire. Le plus dur était de ne pas savoir comment l'exprimer. Une sensation de perte de contrôle totale, sans savoir ce qui en était vraiment, sans comprendre ce qui m'arrivait. J'avais l'impression d'appeler au secours sans jamais osé laissé le moindre son s'échapper. J'étais prisonnier de mon silence. C'était la pire période de ma vie, mais aussi, je crois, la meilleure.

La pire, parce que le silence étouffait ma chair et recouvrait mes cris. La meilleure, parce que jamais je n'ai vécu le monde aussi intensément. Et c'est à ce moment-là que j'ai rencontré Abbie. Elle ne s'appelle pas vraiment comme ça, mais je l'ai toujours appelé Abbie. De toute façon, je n'ai jamais réussi à savoir : Abigail, Abaigh, Abiageal, Abigael, c'est un nom qui peut prendre de multiples formes en Irlandais, et comme elle n'aimais pas son prénom, elle préférait laisser le mystère et se jouer de nous tous. Nous étions dans la même classe pour notre première année de lycée, et je crois que je l'ai trouvée tout de suite extraordinaire. Dans ses manières, dans ses gestes, dans ses paroles, dans sa manière de répondre à chacun, de s'intéresser à tout le monde. Elle était remplie d'une énergie qu'elle ne laissait jamais totalement exploser, juste ce qu'il fallait, au moment qu'il faut, pour créer cette étincelle de chaos et laisser l'univers s'embraser.

Vous allez trouver ça peut-être un peu bête

Je crois qu'elle me plaisait vraiment. Je faisais semblant que ça n'était pas vrai parce que je ne voulais pas l'embêter, je ne voulais pas paraître bizarre, et tout ça, mais vraiment, je la trouvais extraordinaire. On était ensemble en cours de théâtre. En début d'année, on a fait un exercice d'improvisation tous les deux. Deux personnages qui se croisent par hasard en ville. Il fallait créer le plus de gêne possible. Je crois que, sans le vouloir, je ne m'en suis pas trop mal sorti. Après l'exercice, elle est venue me dire que j'étais plutôt bon. On a discuté, je lui ai parlé de mes carnets, de ce que j'aimais écrire. Pas vraiment des histoires, juste des personnages, des petits bouts d'existence de chacun. Elle a trouvé ça chouette.

Souvent, quand les gens de mon âge s'adresse à moi, j'ai la désagréable sensation qu'ils me prennent pour un petit animal blessé, ou un peu plus bête que je ne le suis. Je déteste ça. Elle, c'est un peu différent. Elle ne me parle pas comme elle parle aux autres, je le vois bien, mais sans condescendance. Au contraire, c'est comme si elle était heureuse de pouvoir se glisser sous le voile de brume, et entrer dans mon monde à moi pour se protéger des autres et ne plus être vue. Quand je lui disais que je n'aimais pas mon prénom, elle disait "On a tous les deux un prénom de merde", je lui disais "C'est joli Abigail". Elle m'a répondu "C'est joli aussi Erevan, n'empêche qu'on a tous les deux un prénom de merde". En fait, j'aimais beaucoup passer du temps avec elle, parce que je me sentais bizarre, et ça ne la dérangeait pas.

Je me demandais si elle me parlait par politesse ou si elle m'appréciait pour de vrai. Un jour, elle m'a proposé qu'on aille faire quelque chose un aprem en ville. Je lui ai dit "Il n'y a rien à faire au centre-ville", elle m'a répondu "Je pensais faire du skate, tu veux pas venir". J'ai dit "Je ne sais pas faire de skate", elle m'a répondu "Je peux t'apprendre". J'ai passé l'après-midi à me blesser, et on a acheté des bières, et on a parlé des trucs qu'on aimait. Je crois qu'au fond, elle était bien plus triste que ce qu'elle montrait, en fait, elle avait peur de ce que les autres disaient d'elle. Même si elle faisait semblant que non. Alors je lui ai dit "Tu sais, on s'en fout des autres. Tant qu'on est deux, c'est suffisant pour faire face au monde". (Je précise que je lui ai dit en anglais. J'aurais aimé le dire en Irlandais, mais ni elle ni moi ne parlions la langue). Elle n'a rien dit. Je me suis demandé si c'était mal de lui dire ça. Alors j'ai fini ma bière sans rien dire.

Elle n'aimait pas les chiens.

En fait, elle en avait peur. Elle n'a pas peur de grand chose ni de personne, mais les chiens, ça, elle peut pas.  Je ne sais plus pourquoi je parlais de ça d'ailleurs. Ah oui, notre histoire. Je ne sais pas exactement quand j'ai commencé à comprendre que tous les deux, il y avait vraiment quelque chose. Que ce n'était pas moi qui me faisais des films, ou quelque chose du genre, mais qu'on se plaisait vraiment. J'aime bien l'expression "se plaire", c'est vague. L'expression ne semble pas se comprendre elle-même. Un jour, on regardait les étoiles ensemble, et elle m'a embrassé. Voilà, c'est là que j'ai fini pas réellement comprendre qu'il se passait quelque chose, ni plus ni moins.

Je sais, je parle beaucoup d'elle. Elle a été très importante dans ma vie, ce n'était pas juste une simple histoire de lycée. En fait, c'est un peu comme si elle était parvenue à me comprendre mieux que moi-même, mes réactions, comment je fonctionnais. Avec elle, c'était comme une aventure, un jeu où le but était de nous comprendre un peu mieux, sans peur et sans jugement. C'est grâce à elle que j'ai découvert que je présentais une forme d'autisme léger. Au début de notre histoire, je n'arrivais pas trop à montrer mes émotions face à elle, ce n'est pas forcément quelque chose que les garçons font si ? Un jour, où elle m'a vu pleurer tout seul, on en a parlé. C'est pas vraiment que je voulais pas lui dire ce qui allait pas, c'est que je n'étais même pas sûr qu'il y avait une raison pour laquelle je pleurais. Elle m'a conseillé de voir une psychologue, mais sans condescendance. Simplement, quand elle me le disait, ça avait l'air d'être une bonne idée. Alors j'ai essayé, comme ça, pour voir, et ça m'a beaucoup aidé.

E + A = <3

Notre histoire était heureuse, je n'avais jamais autant aimé vivre qu'avec elle. Mon lycée a filé si vite à ses côtés. Déjà, nous faisions nos plans pour l'avenir. "J'aimerais beaucoup partir vivre à Dublin" disait elle. Moi, je voulais la suivre. Je crois que nous avions tous les deux besoin de rêver de plus grand qu'une petite banlieue pavillonnaire de l'arrière-pays. Nous nous sommes tous les deux inscrits à l'université, elle français, et moi, en Humanités. On habitait ensemble, dans un petit appartement de l'Est de Dublin. On avait même adopté Shakespeare, un petit chat noir. J'adore les chats. Et elle aussi. Moins quand on restait absents trop longtemps et qu'il massacrait le lit. A ce moment là, mieux valait les séparer. J'étais tellement heureux, je n'ai pas les mots pour raconter ma vie, à ce moment là. Tout était. Mieux que je ne l'aurais voulu.

Malheureusement, Abbie avait elle aussi ses démons, et je sentais les ombres recouvrir peu à peu son regard. "Je sentais les ombres recouvrir peu à peu son regard", je crois que je n'aurai pas pu faire de phrase plus clichée, mais quand ça arrive, on ne sait pas quoi dire d'autre que des formules toutes faites. Elle était malheureuse, et je ne savais pas quoi faire pour elle. Dublin lui plaisait, au début, mais après les trois premiers moi, ça n'a fait que confirmer ce qu'elle craignait : elle n'était pas plus heureuse ici qu'ailleurs. Etre avec moi ne lui suffisait pas. S'occuper de Shakespeare ne lui suffisait pas. Etudier le français pour aller visiter un jour le pays dont elle rêvait n'était pas assez. Je crois que le bonheur même ne lui suffisait plus. Petit à petit, je voyais son bonheur disparaitre, et se noyer dans sa lassitude. Et je ne savais pas quoi faire.

Les chats se cachent pour mourir.

C'est une phrase que j'avais écrit sur mon carnet. Je ne sais pas si c'est vrai, mais on m'avait dit ça, une fois, quand j'étais jeune. Quand les chats sont trop vieux et trop malades, ils disparaissent d'eux-mêmes pour qu'on ne les voient pas mourir. Apparemment, c'est pour ne pas montrer leur vulnérabilité aux prédateurs, mais je préfère me dire que c'est pour ne pas faire de peine à leurs humains. Je l'avais écrite à un moment, parce que Shakespeare était malade, et je me disais "Un jour, il va disparaitre". Je ne pensais pas que je parlais d'Abbie. En fait, la plupart du temps, tout allait bien, on riait, on regardait le ciel ensemble et on se disait "Tu sais, je crois que je suis amoureux de toi" sans chercher à comprendre la portée de ce "tu sais" et de ce "je crois". J'étais trop amoureux pour ne pas profiter de ce bonheur, mais j'étais trop amoureux pour ne pas voir qu'il touchait à la fin. Après chacun des plus beaux instants de nos existences, je voyais son regard se plonger dans le vide, et son cœur pousser un long soupir.

Un jour, elle est venue me voir après les cours. On s'est regardé, elle m'a dit "J'ai besoin de partir ailleurs. Je ne sais pas pour combien de temps, un an, peut-être pour toujours. Elle m'a dit, "j'ai besoin de découvrir le monde et peut-être trouver quelque part quelque chose d'assez joli pour vouloir vivre, pour en trouver une raison". "Je t'aime", elle m'a dit. Et elle a pleuré. Et comme elle trouvait que ça n'était pas assez fort, elle m'a dit "je t'aime" en pleurant. Je lui ai dit "Sois heureuse, c'est tout ce que je te demande". Elle m'a dit "Pardon, pardon". Elle m'a promis de me donner des nouvelles régulièrement. De me dire qu'elle allait bien. Mais au fond, je savais qu'elle avait surtout besoin d'oublier les autres, et de trouver un petit trou de monde dans lequel s'enterrer. Je savais bien qu'elle ne me répondrait plus tellement.

Et maintenant, qu'est-ce que je suis censé faire ?

Mon amoureuse, partie.
Les quatre plus belles années de ma vie, parties.
La raison de mon bonheur, partie.
Celle qui m'a toujours aidé à m'adapter, quand je ne comprenais pas le monde, partie.
Et moi, mort d'inquiétude pour elle, et pour la suite de sa vie.

Le retour à la solitude m'a réhabitué à la difficulté des choses simples. L'administratif, la sociabilisation, le choix du film le soir. Toutes ces choses pour lesquelles j'avais eu jusqu'ici un petit coup de pouce. Enfin bon, ça ne doit pas être si dur que ça non, de vivre un chagrin d'amour ? Il suffit d'un peu de temps, non ?

Non.
En fait, c'est plus compliqué que ça. On reste au lit, on ne sait plus quoi faire pour se changer les idées, on se torture l'esprit. Est-ce que c'était ma faute ? Est-ce qu'elle va bien ? Est-ce qu'on se reverra un jour ? On pense faire du progrès, avancer, pas à pas, mais on ne se rend pas compte que tant qu'on s'imagine qu'elle reviendra, tant qu'on continue à se réconforter en continuant de penser à son retour, rien ne peut avancer. Shakespeare sentait que j'allais mal, et passait bien plus de temps qu'avant  dans mes bras. Shakespeare, au moins, était là pour moi. Le plus triste, le plus difficile, c'était de n'avoir personne à qui en vouloir. Ce n'était ni sa faute, ni la mienne, ni celle de personne. Elle allait mal, je le savais, et j'aurais tellement aimé être là encore un peu pour l'aider. "Tu sais, on s'en fout des autres. Tant qu'on est deux, c'est suffisant pour faire face au monde" J'espérais seulement que, où qu'elle soit, elle se souvienne de ça, les jours où elle doutait. J'avais seulement besoin de me dire que, quoi que je fasse, elle aurait été fière de moi. Mais les souvenirs parfois, font trop peur de bruit. J'avais besoin de temps, et peut-être aussi d'un peu d'aide.

Sortir faire les courses, continuer à cuisiner, continuer à mettre du gingembre dans tous les plats pour la forme, même si au fond, elle était la seule à apprécier ça. Ne pas trop donner l'impression de laisser l'appart à l'abandon. Continuer à aller en cours. Sentir son corps rejeter cette routine, le dégoût, la maladie, la tristesse, mais continuer quand même de faire les choses. Quand plus rien ne va, il faut au moins faire semblant. Faire les draps, commencer à s'occuper des affaires d'Abigail qui trainent encore sur le sol. Tout s'occuper pour soi comme on s'en occupait pour elle, quand ça n'était pas la grande forme. Se demander quoi faire de tout ça, de toutes ses affaires. Elle aurait du les prendre avec elle avant de partir. Son T-shirt Bowie. Pousser de là les sous-vêtements qui trainent depuis des semaines dans la salle de bain. Plus aucune pudeur, après quatre ans de vie commune. Tant qu'ils sont propres ... Et comme certains jours, elle me manquait un peu trop, aller chercher les souvenirs dans la boite à chaussure. Passer les insomnies. Regarder nos bracelets, le ticket de caisse de notre première décolo, la carte postale de mes vacances en France en première, pour qu'elle enrage que j'y sois allé avant elle, le petit porte-clef Loch Ness acheté pendant le voyage scolaire en écosse, l'année d'après. Ouvrir le tiroir, y prendre la boite à chaussures. Aller s'enfermer dans la chambre, faire attention à ne pas trébucher quand Shakespeare se faufile entre mes jambes, ouvrir la p... ATTENDS QUOI ?

C'est Suzume ou quoi ???

Bon en vérité, la première référence qui m'était venue, c'était Narnia, mais on avait vu Suzume ensemble au cinéma, un peu avant son départ. Alors pour l'effet dramatique, je préfère parler de Suzume. En fait, ma chambre s'était transformée. Je ne m'en étais pas rendu compte tout de suite, parce qu'il faisait nuit noire, parce que je n'avais pas pris la peine d'allumer pour aller chercher mes affaires mais ... Le lit avait rétréci ! Comme si il avait compris que la place d'Abigail resterait vide, et qu'il avait  décidé de ne devenir qu'un lit simple. En fait, c'est tout la chambre qui avait changé ! Le sol était devenu un parquet ! J'ai failli me prendre les pieds dans le tapis ! "MAIS QUOI ???" Shakespeare aussi semblait désorienté, il poussait des miaulements paniqués. Bruits de pas. On entendit quelqu'un frapper à la porte. "C'est pas bientôt fini ???? Il y a des gens qui dorment" ! Je ne comprenais plus rien, mais déjà, mon esprit disparaissait dans les ténèbres du sommeil.

Le lendemain, à mon réveil, un homme qui se présenta comme monsieur le maire m'expliqua tout ce que je devais savoir sur le lieu où j'avais atterri.

Bon, récapitulons.
- La porte que j'ai emprunté apparait à ceux qui ont besoin d'un refuge au monde réel.
- J'ai atterri dans une sorte de monde parallèle, genre la terre mais en mieux.
- Il n'y a pas de retour possible.
-  Normalement, seul une personne à la fois passe par la porte. Le fait que Shakespeare se soit faufilé avec moi peut possiblement entrainer des complications, comme il fut déjà le cas par le passé.
- Cela peut expliquer mon manque d'énergie et ma difficulté à tenir debout plus de 8 heures par jour depuis que je arrivé ici.
- Ca a l'air de ressembler au vrai monde, mais en plus cool. On m'a laissé tout le temps qu'il me fallait pour me remettre de mes émotions.
- Est-il possible qu'Abbie ait apparu dans ce monde, elle aussi ? Je veux dire … C'est exactement le genre de refuges dont elle avait besoin, non ?
- Je crois que j'ai envie d'explorer les mystères de ce nouveau monde. Je ne sais pas ce que j'y trouverai vraiment à terme, un signe de vie d'Abigail ? un moyen de sortir d'ici ? Des réponses à toutes mes grandes questions sur la vie et sur les gens ? Tout ce que je sais, j'ai besoin de réponses.


En bref :
J'ai grandi en Irlande
Au lycée, je suis tombé amoureux d'Abbie
Notre histoire a duré jusqu'à la fac
Abbie était de plus en plus triste, jusqu'à ce qu'elle décide de disparaitre.
C'est à ce moment là que Phymeris m'a ouvert ses portes
Notre chat, Shakespeare m'a suivi
Je cherche des réponses à ce désespoir qui pousse certaines personnes à se cacher des gens qu'ils aiment et disparaitre sans donner de signes de vie

@UnPotichat
derrière l'écran :
Euh salut, vous pouvez m'appeler UnPotichat. C'est il, iel, elle, comme vous voulez en vrai comme ça ça créé un peu de mystère. Peut-être que j'existe pas en fait, on sait pas.
Erevan Caufield
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Re: Erevan Caufield - Les gens de Dublinpar Noam Ozkan Dim 30 Juin 2024 - 13:23
BIENVENUE nn mais super l'histoire !!! Erevan Caufield - Les gens de Dublin 2341473904
oui alors c long et c même pas fini alors Erevan Caufield - Les gens de Dublin 959609691 mais c'est supeerrr j'adore l'amour !!!!!!!!!!! Erevan Caufield - Les gens de Dublin 959609691
puis en vrai ca glisse tout seul et les précisions sont nombreuses et cools, ca nous permet de nous attacher aux persos et de...... partager la peine d'erevan Erevan Caufield - Les gens de Dublin 889796788

allez mtn écris nous tout !!! suite requise sous 15minutes !!!!!! Erevan Caufield - Les gens de Dublin 3130537399

Et hésite pas à solliciter qq1 si t'as pas de quoi couper les img pour ta fiche (pas moi lol Erevan Caufield - Les gens de Dublin 2901136269) mais enfin si ca se trouve t'as juste pas encore choisi lol yeh hésite quand même pas à demander (tjr pas à moi)
des gros bisous <3 Erevan Caufield - Les gens de Dublin 37427148

ps pour les lecteurs : le signalement d'avatar ia a été fait en cb donc pas la peine de vous inquiéter + longtemps <3
Noam Ozkan
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Oh, when I woke up tonight, I said I’m Going to make somebody love me
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beau hein !!????
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of course i know i am dramatic (non il ne le sait pas vraiment)
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Re: Erevan Caufield - Les gens de Dublinpar Erevan Caufield Dim 30 Juin 2024 - 18:33
Merci Noaaaaaaaaaaaaaaam ~

Tout corrigé au niveau des images, toutes viennent du même artiste crédité comme ça on s'en sort mieux :D
J'en profite pour dire que j'ai fini ma fiche perso ! Tu va pouvoir profiter de la peine d'Erevan encore un peu !

(N'avance pas dans ses projets de roman => Pond 4000 mots en deux jours pour une fiche perso bravo cerveau t'as bien embêté le monde aujourd'hui je sui fier de toi)
Erevan Caufield
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