les chaussettes de l'archiduchesse (noam)

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rends moi mon froc tu veux bien ?

nono

Il avait encore le goût des lèvres de Nikolai en embrassant Noam, l'impression malvenue de l'étreindre encore dans le froid de l'autre soir quand c'est le corps du brun qui git près de lui
alors il fixe le plafond de la chambre qu'il commence à connaître, suit les reflets du milieu de la nuit traverser la baie vitrée
dans l'espoir de s'y fixer suffisamment pour apaiser le crâne déjà en vrac et le flot de ses pensées bancales. tout ça est tellement tordu.

De toute façon, ça se lit dans la grisaille de ses yeux rendus lointains, dans le teint pâle et les paroles qui sonnent trop platement,
même pour lui, oui , et aussi pour Lucia quand elle lui a rendu visite, inquiète de son absence au travail.

Il ne connaît pas les yeux des mères soucieuses, Zach, alors il a détesté les sentir sur lui, a ravalé tout rond son estomac pour les fuir, se pointer à la boutique malgré les maux tapissant chaque recoin
(faire l'inventaire, nettoyer la réserve, vendre une merde,
succomber sous la colère de Gio - peu importe,
il fallait juste qu'il sente quelque chose). Il n'a qu'à voir Noam, alors,
qu'il ressente un truc sans avoir à s'expliquer, qu'il n'ait rien à dire de ce qu'il y a sous les gestes et les caresses sans affection.

Il soupire, alors,
parce que même ça,
même lui, eux hier, et une bonne partie de la nuit
ça n'a pas fait taire tout ce qui gronde dans la cage thoracique.

Il se retourne, encore une fois (combien de fois a-t-il frôlé l'autre homme sans même se soucier de le réveiller ? ), brasse les draps comme s'ils allaient lui rendre le sommeil.
C'est qu'ils ne s'endorment pas en s'étreignant,
ne s'endorment jamais vraiment ensemble en fait : ils n'ont pas besoin de ça, les types comme Zach, se fichent complètement du froid de la nuit en quittant la couche encore tiède, n'ont que faire d'entendre la respiration apaisée d'un amant pour guider la leur, pas vrai?

peut- être que ce soir
juste
ce soir , ce serait bien
de ne pas être seul.

Pour autant, il n'a toujours pas fermé l'œil, et le poids dans sa poitrine lui chuchote sournoisement que ce ne serait pas le cas cette nuit.

Alors c'est un long souffle qu'il pousse, abandonne la tentative au prix de la chaleur d'un lit occupé pour en extirper ses jambes nues. Ses paupières lourdes - refusent pourtant de se fermer,
les idiotes !, examine le sol à la recherche de ce qu'il a abandonné sans trop se souvenir de son prénom ou de la couleur de son sous-vêtement. C'est qu'il était pressé d'enterrer les tourments tenaces dans les chairs,
qu'il s'était accroché à tout ce que Noam avait a lui donner sans même un bonjour, un merci, sans un bonne nuit.

Noam, réveille toi sans s'il te plait apparemment non plus.
Il ne se formalise pas, s'est peut-être habitué à la désinvolture de Zachary autant que lui s'était habitué aux fantaisies de celui qui se présente inlassablement comme le futur maire,
- en toute situation et en tout temps, il en savait quelque chose.

Il ne s'en formalise pas, certes, mais les nerfs s'usent plus vite
à 4h du matin.

C'est qu'il n'a été que le chaos entre les mains du brun, hier,
et que désormais, Zachary ne peut plus voir clair dans le foutoir qui tapisse le sol de la chambre en souvenir. Plisse les yeux fatigués à la recherche de ses vêtements, et bien qu'il n'y trouve qu'une ceinture, il la ramasse mollement sans trop se préoccuper des cliquetis métalliques qui doivent ravir les oreilles de son endormi.
Plus pour longtemps, il l'espère.

Noaaaam assis sur le matelas, le torse couvert uniquement par les mèches interminables de ses cheveux emmêlés, il se penche jusqu'à tendre le bras vers l'autre tignasse plus foncée, et plus noueuse encore. faut que tu m'aides à retrouver mes chaussettes, réveille toi !

Pas qu'il en soit obligé, mais sans ça, pas sûr que Zachary ne parvienne à faire trois pas jusque la sortie.
Et puis, aussi,
il était obligé.

Destruction du Sommeil

& Zachary Veseli

Non pitié, ne me réveille pas, pas de "Noam", c'est fini, ça c'était tout à l'heure, pour une fois que tu décides de rester dormir, y'a pas de mal à ça ok, mais tu vas pas me faire chier ? Oui tu es super, et on se régale à chaque fois, mais ce genre de comportement c'est interdit, quelle tête je vais avoir demain si en plus de se coucher je-ne-sais-quelle heure, on me réveille pour une mission à 4h du matin ? Tu viens de passer combien de temps a gigoter, tu te rends compte de ça au moins ?

Oui j'avais entendu la première fois…

J'ai pas envie, franchement, de retrouver sa maudite chaussette. Je me frotte les yeux et tortille mon cou une fois que je me suis assis, à mon rythme. C'est rare mais parfois je suis pas spécialement content, je ne voulais pas montrer cette facette de moi, personne ne doit découvrir que derrière les paillettes je reste un humain
Je pourrais -je sais- lui proposer une paire de chaussettes à moi, mais si jamais il ne me les rendait pas je deviendrai chèvre ! Zachary c'est la dernière fois que tu me fais ça. Doucement je me découvre de ce drap en flanelle qui était prêt à m'accueillir encore des heures durant, prêt à m'offrir tout ce que je voulais, et me lève de ce matelas aussi réconfortant que ce qu'il était chaud, pour me rendre compte que ma chambre est un vrai boxon.

La chasse s'annonce compliquée

Mais d'abord pourquoi tu veux ta chaussette ? Tu as froid ? tout ce que je veux c'est prendre la couette toute entière et m'enrouler dedans, peut-être qu'une alternative suffirait à lui faire entendre raison Tu as qu'à allumer la cheminée.

Mes deux pouces ancrés à l'élastique de mon caleçon, le dos courbé, je sais que j'ai l'air d'un gros naze mais j'en ai un peu rien à faire. Je lance un regard à mon invité, mon cerveau commence à se mettre en marche doucement.

Sauf si tu veux partir... Ma tête roule sur mes épaules, c'est vrai que s'il veut partir ça m'arrange, je vais peut-être lui filer un coup de main. Puis au moins, ce sera propre pour demain.

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rends moi mon froc tu veux bien ?

nono

Ben oui quoi
il a qu'à allumer sa foutue cheminée
et mettre la tête dedans ! Ben oui, pourquoi pas,
peut-être que lécher les flammes et les cendres fumantes serait plus douillet que somnoler dans ses propres pensées noueuses.

Il n'à qu'à lire dans la voix rocailleuse de l'amant
sur son visage qui déteste chaque seconde de ce réveil
pour savoir que les requêtes nocturnes ne font pas exactement parti de leur contrat tacite et qu'il n'est pas exactement le bienvenu s'il se met en tête de froisser ses draps de son insomnie.

après,
a-t-il jamais attendu qu'il ne l'accueille pour s'imposer dans son espace ?
désolé, Noam.

pas vraiment

nan nan, j'en ai besoin pour faire des marionnettes, et après ça je vais aller faire un footing. pas vraiment désolé, non, ça c'est sûr !
drapé lâchement dans le sarcasme à défaut de se draper dans la chaleur du corps qui se déplie devant lui, qui se tient moins bien que lorsqu'il se pavane dans Phymeris et séduit tout ce qui bouge
(lui compris, après tout,
parce qu'il a eu beau lever les yeux au ciel à chaque mot sortant de la bouche vaniteuse de Noam, il lui doit bien de le trouver à son goût,
même dans le flou du petit matin)

Et devant la posture d'aise de l'autre homme, il ne peut s'empêcher de se tendre d'être tout à coup si vulnérable - le cœur en vrac et les nerfs à vif, avec pour seule opacité un pan de draps malmené pour recouvrir ses cuisses.
- c'est une gêne étrange quand ce n'est pas la première fois qu'on partage son intimité,
mais il se sent un peu trop béant dans la chaleur d'une chambre où on se laisse aller, un peu trop exposé quand il voudrait s'oublier une seconde.

euh c'est- Il ne veut pas toujours être si acerbe, souvent, c'est vrai
mais parfois, les mots baignent dans l'aigreur et giclent partout avant même qu'il ne puisse les rattraper. c'est pas ce que je voulais dire.
Il se reprend lamentablement,
comme toujours, Zachary.
Sans excuse ni vraiment en avoir l'air, se contente de frotter les traits éreintés d'une main encore incapable de se tendre vers l'autre

mais c'est déjà ça,
non ?

ouais, je pense que je vais y aller, je peux plus vraiment dormir là.

Sa voix sonne moins rude, moins caverneuse alors, peut-être parce que même lui peut voir quand il est un con
(qui sait ????)
même lui voit le paradoxe d'un réveil imposé pour retrouver un slip. juste trouver mes fringues et j'y vais. me rappelais pas qu'on avait mis autant de bordel par contre

Il pousse un soupire qui évacue à peine la fatigue qui tend ses épaules quand il les déplient pour se lever, molle tentative de récupérer un morceau de tissus à ses pieds. Ne prendra pas la peine de le regarder avant d'enfiler ce qu'il estime être son t-shirt - n'en a pas la moindre idée, et
est-ce que ce sont les coutures de l'envers qu'il sent démanger sa nuque ?

Destruction du Sommeil

& Zachary Veseli

Des marionnettes ? il a décidé de me gonfler, j'en suis presque certain,
Puis son footing, qu'il aille le faire à poil, je ne risque pas de céder une seconde de plus de mon sommeil, ça ne me concerne que très peu de savoir qui aura la chance de croiser sa banane.
Mes sourcils viennent empiéter sur mon regard tandis que ma bouche s'ouvre en aspirant tout l'air de la pièce, la main plaquée sur mon poitrail

oh non, calmez moi

Ah bah, tu t'excuses comme ça TOI ? Au moins ça m'a coupé la chique, et j'ai un peu moins cette envie irrépressible de lui hurler à la gueule tous les noms d'oiseaux que je connais, et d'y envoyer valser tous les objets douloureux -de valeurs ou non- que j'aurais pu. C'est surfait les valeurs matérielles quand on n'est plus rien à perdre

Bon ben, on va récupérer tes guenilles alors, J'ai décidé, sans vraiment y réfléchir, de lui répondre sur le même ton mal aimable et acerbe que lui. puisque Zach l'a décidé ! Pardon, mais je m'excuserais une prochaine fois, moi.

Tout engourdi encore, je frotte mes yeux et met mes pieds à l'œuvre, comme un enfant puni qu'on oblige à remettre toute la chambre en ordre. Alors, sans convictions, j'attrape des trucs avec mes orteils et les remonte jusqu'à ma main, un par un, mais c'est encore pire que de se baisser, ca me fait perdre l'équilibre.
Comme ce bon vieux Zachary qui a bien failli me faire perdre la boule. Heureusement qu'il est splendide et ne m'asperge pas de sentiments, même si là j'aurais peut-être préféré.

Tiens c'est ton falzar, ça ?

Je dis ça en soulevant cette lourde boule de tissu et sa ceinture à moitié enfilée, je le secoue et le tape un peu pour vérifier qu'il ne m'appartient pas, je ne sais plus vraiment comment il était habillé au départ. Mais on s'est envoyé en l'air dans le placard ou quoi ? Comment on a pu en arriver à un tel bric-à-brac ?
En tout cas, c'est pas le mien, alors tu sais quoi, au pire prends-le quand même, hein ?

Comme ça il décampe, le sien ou non j'en ai franchement rien à faire. Je lui lance dessus et me jette en étoile sur le lit, c'est bon c'est fini ? Il a trouvé un truc lui ? Mon corps fait comprendre très bruyamment à mon invité que je suis fatigué, mais sûrement l'avait-il déjà compris, après tout je n'ai pas essayé une seule seconde de le lui dissimuler.

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rends moi mon froc tu veux bien ?

nono

Des fois, il se demande ce qu'il lui trouve
hormis les yeux charmants dans lesquels baignent une luxure qu'il ne refuse jamais, les canines acérées qu'il fait voir dans les sourires,
le charme et le musc et la langue bien trop pendue
(le petit cul tout rond ?)
Des fois, il se demande ce qu'il trouve à Noam, l'allure qu'il se donne et qui fonctionne jusqu'à ce que l'ampleur de son ego le rattrape.

S'il était honnête, il se dirait que c'est pas si mal, parfois, de s'endormir la main sur son ventre quand le sien est rempli de noeuds
c'est pas si mal d'oublier les nerfs à vifs contre sa clavicule jusqu'aux premières lueurs du jours,
celles qui révèlent le lit qui n'est pas le sien
et le petit prince avec qui il le partage.

l e prince qui n'est même pas blond, ne lui tresse pas les cheveux avant de dormir.

se taperait la tête contre les murs pour taire les pensées qui le perde bien trop loin des quatres murs, de l'heure indécente et du courroux dans la voix de l'amant.

ca va, fais pas chier tu pourras redormir apres.
C'est un peu bas, même pour lui.

Mais c'est pas sa faute, la manque de sommeil et le coeur qui hurle à la mort, (les larmes qu'il ravale parce que, oh
plutot crever que de les laisser couler) n'ont jamais fait bon ménage.

Il n'a pas le moindre tressautement sur le visage tiré, pas la moindre réaction à la vue du tissus que Noam lui présente. nan, il allait finir par le foutre dehors c'est pas à moi.
Il n'est même pas sûr que ce soit au maître des lieux, non plus.

Pas qu'il soit exactement précieux,
le gosse qui avait grandit dans la merde
mais c'est qu'il fait bien plus attention à son apparence qu'il n'y parait
- même quand l'heure ne s'y prête pas.
laisse tomber, je vais me démerder.

Il récupère inutilement le vêtement qui lui est jeté sans pitié ; n'en veut pas de toute facon.
Et debout, les yeux encore troubles de sa nuit sans sommeil trainent sur le corps exposé éhontément, il aurait presque oublié eh, noam

tu veux pas remettre ca, par hasard ?
presque oublié ce qu'il lui trouvait.