Abraham est tourmenté, il est seul, il est terne, morose, bien triste et pourtant plein d’idées pétillantes et de volontés pures
Il se passionne de tout et s’applique à chacune des tâches qu’il entreprend. Il exprime sa sensibilité à travers l'art. Que ce soit dans ses écrits, ses peintures ou ses concoctions, chaque œuvre est imprégnée d'une émotion sincère. Il a ce besoin, Abraham, de s'exprimer artistiquement, parce qu’il n’est pas très loquace -mais surtout il n’a personne à qui vraiment faire causette-.

C’est qu’il aime donner (mais à qui), même quand on lui a toujours indiqué qu’il n'était que préférable de prendre.

Abraham est un passionné, passionné de tout. Il faut bien s’occuper quand on est si seul, pour ne pas perdre la tête, se sentir un peu exister.
Malgré son étrange allure énigmatique, Abraham recherche activement des connexions humaines authentiques, il aimerait beaucoup connaître l’amour sous toutes ses formes.
Quand il est seul -toujours- les oiseaux peuvent l'observer les genoux plein de terre, à s'occuper du potager avant même qu'ils se soient mis à siffler leurs premières sérénades.
Son potager, c'est son endroit à lui. C'est là qu'il est le plus heureux.
On dirait un marmot quand il essaye de communiquer avec le lapin qui passe régulièrement, quand il tapote ses tomates en récitant des poèmes. Oh, bien sûr, les tomates ne sont pas seules !
Il a écrit un petit essai qui s'appelle "les penchants du jardin" où on peut lire ce que préfère chaque plan. Chanson, anecdote gênante, histoire pour enfants, ou même confessions

Plongé dans les livres depuis toujours, il a un vocabulaire aussi varié que soutenu accompagné d'une légère difficulté à comprendre les terriens. Un débit de parole stupéfiant, et des mots qu'il n'a jamais, bon sang, jamais lus !
Quand il essaye de discuter un peu, il se met rapidement à bégayer, séquelles de l'enfance où il n'était pas vraiment écouté.

Mais il a de l'allure, le port droit et la tête bien haute.
Le regard de ces gens détestables, de qui on n'aperçoit qu'à demi la pupille.
Des chemises de soie, de satin, manteaux de velours, comme si jamais même la nuit il ne se mettait en vêtements confortables, des ongles coupés et la barbe taillée aussi nette.
Il suffit qu'il claque ses mains l'une contre l'autre pour qu'on ait envie d'obéir, il fait même parfois un peu peur.

Quelle tragédie pour ce grand cœur gris, poussiéreux et tout sec, de n'avoir en vérité personne pour l'abreuver d'un peu d'éclats de vie.

Il n’est rien de plus beau qu’une famille unie et qui s’aime, si ce n’est les richesses.
Les Molnar, de toujours, ont su faire de leurs rubis un véritable domaine d’expertise, ici il n’y a pas pourtant d’objets de valeur à proprement parler (les tableaux de grands peintres ou des sculptures qui valent une fortune) mais ça n’empêche en rien d’accumuler. Montrer les beaux tissus, inviter dans les belles bâtisses et exposer les bijoux brillants.
   pourquoi
     faire
       ???

Quel plaisir d’avoir tous les jouets (et l’interdiction de les partager), d’avoir toutes les passions imaginables, les envies et leurs exécutions qui ruissèlent sur toi (oui, juste sur toi)

C’était dur pour le jeune Abraham, d’arriver à comprendre pourquoi il était seul.
Pourquoi il s’était pris une gifle quand il avait donné le camion en bois à Arthur,
Pourquoi s’était grave qu’il ait laissé la monnaie du gâteau à la maman de Koha,
 pourquoi
  pourquoi

Même s’ils sont installés à Phymeris depuis à minima plusieurs générations, que la famille est grande, il ne les connait pas vraiment.    Il n’en a un peu rien à secouer de son frère, de sa cousine et des autres.
Ils sont juste comme il ne veut pas être.
 Abraham veut juste vivre heureux,
Avec difficulté il a déjà réussi à nouer des amitiés, elle est encore mystérieuse pour lui la méthodologie, il préfère écrire que de verbaliser. -La-bas sur le papier, on peut recommencer un millier de fois- Toutes ces choses qu’il n’a jamais dites, il les glorifie, les rends poétiques, leur donne un sens avant de les encrer.

M. Molnar a trouvé dans les mots un goût qui lui plait, c’est voyager sans bouger, rêver les yeux ouverts, le cœur qui danse et les yeux qui pétillent !

Depuis quelques temps il a trouvé une chose nouvelle qui semble bien l’occuper, c’est de parler au fantôme (car le vampire vit dans un manoir hanté)
Il a entendu au tout dernier étage le parquet grincer, lu un mot dans le miroir, remarqué une chemise qui disparait.
Bientôt il essayera de l’alpaguer, peut-être que cet esprit aussi à envie de discuter ?

⚝ Résumé :
- Famille qui vit dans l’opulence, aucun intérêt à Phymeris
- a cause de cette éducation un peu spéciale, Abraham a eu du mal à s’intégrer à l’école, rares sont ses amis d’enfance
- s’engage en tant qu’apprenti alchimiste, ce qui ne convient pas du tout à ses parents -> métier ça doit = être riche
- alors, possède quelques bâtisses (commerces et habitations) depuis, il a essayé de récupérer les biens familiaux comme on lui avait préconisé
- Triste, seul, il se passionne de plus de sujets qu’il n’en faut, il écrit plusieurs livres et se laisse aller à la solitude.
- Il laisse parfois des petits mots sur le panneau d’affichage de la place publique pour demander qu’on lui fasse une course, ou pour inviter qui le veut bien à un pique-nique de pleine lune dans son jardin.
- C’est pas vraiment qu’il a perdu la boule, c’est qu’il fait ce qu’il peut pour se divertir. Mais bon là, c’est pas lui le dingue, il a vraiment un satané fantôme dans le grenier !!

⚝ Oh et, la rumeur comme quoi il serait un vampire vient de cet extrait :
“s’échapper” son premier thriller à succès, écrit à la première personne.