On t'attendait !
Ouvrant les yeux après ce qui te semble être une éternité, tu te trouves déboussolé. Devant toi, un endroit inconnu, des visages nouveaux. Où es-tu ? Qui sont ces gens ? La dernière chose dont tu te rappelles c'est d'une grande porte, émettant un tintement clair et gracieux, et qui t'attirait au plus profond de toi quand bien même tu aurais voulu détourner le regard et t'enfuir, tu n'aurais pas pu. Tu l'as emprunté et puis... Plus rien.
Fukaeri Murakami Koha Hovrath Nikolai Kinsley Noam Ozkan Ambrogio Leone Zachary Veseli Esteban Castelianos Natalia Hovrath Chloris Waterford Grim Alkin Séraphine Lindberg Alistaire Hovrath Harin L. Handal LEONHARDT GREENWOOD Mia L. Carrasco Sid Wieteska Ty Kaneko ABRAHAM MOLNÁR EDMÉE SHÄFER HADÈS SMITH AEL K. IKORU HAZEL ISHIKAWA CAMOMILLE DE RIJK MIKHAIL VORONIN CAISIDE WHITE BALTHAZAR ØYSTEIN Vincent Laisne VALERIYA LEVCHENKO Arsene JawoSHAKI SHARPNEDO ALPHÉE NYSTRÖM Corey Sanders Arjun Khan Nesaia Loisel Reem Handal
C’est réel, n’est-ce pas ? Ce monde, ce… Comment qualifier ça ? Phymeris… Tu crois qu’on va croiser des poissons ? J’aime trop les poissons, c’est trop marrant je trouve ! Avec leurs grands yeux là ! C’est ma ville j’ai le droit d’être partout, c’est toi qui devait disparaître! J'adore le sirop, parce que c'est super doux et aussi super sucré. Un peu comme toi ! J'aimerais bien mettre plein d'autres bougies mais... j'ai un peu peur que ça prenne feu. Oublie surtout pas de passer le bonjour à ta maman quand t’iras pleurer dans ses jupes. Casse toi, t'auras rien. Je vais te détruire, ok !? Fais chier, qui a mis cette porte là ? Et toi Konnor ! Si tu ne veux pas qu'on te traite comme un bébé, agis en grand garçon ! La concurrence est rude dans le coin, je ne peux définitivement pas me reposer sur mes lauriers! Il ne me semble pas être payée pour jouer les potiches à vos côtés. Ah ! Évite juste les fours, le feu et… et de t'approcher trop près. S’il te plaît. J'ai toujours pas accroché la pancarte des sardines d'ailleurs. Il faut que je le fasse... Et évidemment, ces péquenots n’ont pas d’opticiens. C’est trop demander je suppose de faire l’effort de s’habiller correctement, n’est-ce pas ? J’espère que t’es prêt à slay pour un autre day ! je crois que cet endroit m'a trouvé pour que je puisse tenir la promesse que je t'ai faite. Euh, je... Darling ? C'est un mot tendance chez les jeunes..? Ou vous venez de la terre, alors ?? Vous pouvez m’appeler Edmée… Ou chérie. A votre guise ! Il ne pleut pas ? Ou alors cette ville est encore plus étrange que ce que je pensais. Est-ce que vous auriez… quelque chose, même rassis ? Même si c’est un rêve, je sais reconnaître un hibou conservateur de musée quand j’en vois un ! Je ne sais pas à qui c'était, mais vous ne devriez pas donner des objets aussi personnels à quelqu’un qui ne connaît même pas votre prénom. Il est parfaitement hors de question que je m’en aille tant que tes lettres seront dans cet état ! Si tu veux trouver une sortie il vaut mieux rester en vie, tu sais. Tiens bonhomme prend donc mes gants, il ne faudrait pas que tu coupes tes mains d’éphèbe Tu veux t'échapper d’ici ? Si je trouve un moyen de partir je te le dirai. La boutique tourne bien, c’est pas parce que la céramique c’est durable que les gens la font durer Ne t’enflamme pas trop vite… La soirée ne fait- elle pas que commencer ? Et pourquoi t’es parti aussi tôt avec ton violon dans la forêt ? Tu te souviens, alors. T’as pas vu le maire ? Il est chelou mais c’était pas un rêve. En gros, on pourrait aller au port et celui qui empile le plus de cailloux gagne. Oh si tu savais ce qu’il y a dans mes rêves... Ce système est bourré de trou qu'on peut facilement combler avec un peu jugeote, et ca tombe bien : je peux t’y aider !
20 °CSOLEIL
Mai, 2024
Noam OzkanCo-fonda
Reem HandalCo-fonda
Roma HovrathCo-fonda
besoin d'aide ?écris au staff <3
09/05/2024 Phymeris V2 est arrivé !!!!!!!!
Top sites
No place to be, nowhere to go - Billie -
Aujourd'hui à 4:31 par Reem Handal
incomplete ruler ─ ranpo
Aujourd'hui à 4:28 par Reem Handal
That was a waste of fuckin time — sid.
Aujourd'hui à 0:23 par Sid Wieteska
ça mousse < abraham >
Hier à 23:22 par Abraham Molnár
biscoteaux entremêlés [mandolia] roma x arjun
Hier à 22:26 par Roma Hovrath
Wenn du mich siehst, fängst du besser < Edmee >
Hier à 21:30 par Caiside White
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

As long as you hold me in your memory ☆ Alphée

As long as you hold me in your memory ☆ Alphéepar Caiside White Dim 11 Fév 2024 - 18:00
C'est comme tous les matins.

La porte qui s'ouvre et le tintement doux d'une clochette annonçant sa venue. L'air qui s'engouffre avec lui, il est froid aujourd'hui. Le “bonjour” donné à demi-voix. Par peur, toujours, de déranger. L'odeur qui lui chatouille le nez. Celle du café. Celle d'un chocolat chaud qu'il voit passer sur un plateau. Dans la vitrine des pâtisseries il reste deux parts d'un fondant chocolat caramel et une d'une tarte à la myrtille et ça ce n'est pas comme tous les matins où la vitrine est pleine.

Parce que la nuit sera là dans moins d'une heure et dehors le ciel a pris la teinte d'une quiétude orangée.

Et même si ce n'est pas le matin, il ne peut rien contre l'envie soudaine d'un latte macchiato avec un soupçon de cannelle et d'une part de gâteau. Alors ils sont sortis. Et comme tous les matins Alfheim l'attend devant la vitrine. Présence fidèle. Silhouette discrète. Discrète comme la sienne qui s'avance vers le comptoir.

“Je vais prendre une part de tarte à la myrtille, s'il vous plaît et un latte macchiato avec un soupçon de cannelle. À emporter.”

Toujours à emporter.
Parce qu'il n'y a plus les cheveux bleus d'un certain serveur pour le faire rester.

“On a les deux latte macchiato à la cannelle en même temps aujourd'hui !” En souriant.

Et d'abord il rougit un peu. Avant de tourner la tête vers les personnes installées, les sourcils à peine froncés, comme s'il pouvait deviner qui a pris la même chose que lui. Dans son cœur il y a une lueur. Une sensation. Un minuscule morceau de passé qui s'accroche. Toujours. Encore. Une toute petite pointe de douceur. Il se souvient. Du sourire du serveur. De leur rencontre à l'aquarium. Ça lui semble si loin maintenant et pourtant c'est encore là. Comment on oublie ces moments de couleur dans cette ancienne vie un peu trop grise ?

Ces moments de douceur.

Comme deux yeux clairs qui rencontrent les siens. Une seconde. Deux. Trois. Connus. Son souffle se brise. Il a déjà cru le voir. Plusieurs fois. Comme un mirage. Une silhouette qu'on croit reconnaître. Et puis arrivé là où elle se dessinait, envolée. Il était serveur, autrefois. Ici, il est assis à une table. Est-ce qu'il peut y croire cette fois ?


As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Alfhei10
Caiside White
phrase :
Quelque part dans le monde, un oiseau s'endort sans bruit
Mini icône :
70x70
icône :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée 150_bm10
miniature :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Sidou_10
Messages :
47
Rubis :
387
Caiside White
https://phymeris-re.forumactif.com/t229-just-reach-out-for-the-light-caiside#1239]Just reach out for the lighthttps://phymeris-re.forumactif.com/t240-caiside-just-reach-out-for-the-light#1318
Re: As long as you hold me in your memory ☆ Alphéepar Alphée Nyström Jeu 22 Fév 2024 - 16:00
As long as you hold me
- in your memory -
Un latte macchiato, avec un soupçon de cannelle.

Là, contre le bois foncé de la table de café, de longs doigts pâles s'extirpaient timidement de leur prison de laine colorée pour entourer la porcelaine d'une tasse fumante, posée à l'instant devant un jeune homme discret. Dans l'air, l'odeur sucrée et planante de la mousse de lait et de la cannelle mêlée aux arômes terreux de l'expresso flottait, s'insinuant dans les narines jusque sur les lèvres du garçon pour y glisser un sourire, tandis qu'il se laissait aller à ses pensées. Il y avait à côté de cette jolie tasse fumante un petit carnet, aussi, une plume abandonnée pour en marquer les pages ; petit morceau de son imagination qu'il aimait explorer ici, dans la quiétude, caché aux yeux de quiconque aurait pu s'y intéresser. Plein de baleines flottant dans les cieux, d'albatros aux plumes d'écume, de songes éveillés.
Simplement, tranquillement, tout enveloppé de douceur, Alphée était comme  chez lui en ce lieu, avalé par l'immense cardigan que ses mains avaient elles-mêmes achevé de tricoter quelques semaines auparavant, fondu dans le décor, naturellement. Il n'était pas rare de le voir ici, habitué même à passer une partie de son après-midi au Myosotis avant ses tournées du soir, se préparant au crépuscule en laissant d'abord son esprit voyager, se perdre - mais jamais sans son latte macchiato, avec un soupçon de cannelle, si ancré dans ses habitudes qu'il n'avait même plus besoin de le commander pour qu'il lui soit servi. Toutes les journées ressemblaient en un sens à celle d'aujourd'hui, calquées, superposées, entremêlées sur un même papier. Toutes les journées, l'une après l'autre - alors pourquoi imaginer la moindre différence, le moindre grain de sable s'infiltrer dans le tableau de la journée d'aujourd'hui ?

Un peu de mousse de lait, accrochée à ses lippes.

— On a les deux latte macchiato à la cannelle en même temps aujourd'hui !

Deux latte macchiato.
À la cannelle.

Sans réellement prêter attention à la vie qui découlait au café Myosotis, il lui arrivait parfois d'attraper un détail ou l'autre, malgré lui, comme une goutte qu'on aurait pu sentir parmi mille autres caresser sa joue lors d'une averse. Plus chaude, plus douce ; plus percutante, plus glacée. Celle-ci, quant à elle, s'était glissée contre sa nuque, comme une sensation d'intimité qu'on aurait bafouée. Brûlante, quelque part, de réalité. Deux latte macchiato. Et il s'accrocha à ce détail, abandonnant ses rêveries pour replonger dans l'instant, pas tout à fait certain de la raison pour laquelle il ressentait cette envie - non, ce besoin - d'attraper du regard rien qu'une possibilité. Celle d'un réconfort, d'un heureux connu ; le mirage d'un Avant qui l'avait accompagné dans l'Après, d'une familiarité.

Peut-être.
Pourquoi ?
Incrusté.

Et d'un regard, accroché.

— Je... On s'est déjà croisés, non ?

Chaleur de charbon, dans des yeux qu'il reconnut aussitôt.

Les mots lui avaient échappé, résonnant dans ses propres oreilles comme si un étranger les avait prononcé. Il était un fantôme qu'il lui avait semblé apercevoir, une fois ou l'autre, de façon hasardeuse lors de ces dernières années ; un fantôme qui aujourd'hui se tenait, de chair et d'os, de chaleur et de souffle, là, face à lui. Impossible - impossible, oui, il en était sûr ; et pourtant ? Pourtant dans ces traits délicats, cette posture enveloppée de naïveté, ces iris noyés de candeur et de timidité, il lui semblait replonger. Replonger là-bas, au milieu des sardines tourbillonnant dans leur prison de verre, en ces jours où les rougeurs sur les joues d'un garçon lorsqu'il lui apportait son latte parvenaient à repeindre ses journées grises d'une touche de beauté.

Un latte macchiato,
avec un soupçon de cannelle.

Une habitude, ancrée dans sa poitrine déchirée.

— Ailleurs, je veux dire. Il déglutit, peinant à prononcer les mots suivants qui lui échappèrent en un souffle. Avant Phyméris.

D'une New-York révolue.
Alphée Nyström
phrase :
Quelque part avant l'aube ; quand la lumière veut nous voir.
Mini icône :
70x70
icône :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée L3MD5cn
miniature :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Nk9pP8X
Messages :
35
Rubis :
741
Alphée Nyström
https://phymeris-re.forumactif.com/t245-everything-matters-o-alpheehttps://phymeris-re.forumactif.com/t262-dreaming-of-a-lighthouse-o-alpheehttps://phymeris-re.forumactif.com/t297-message-in-a-bottle-o-alphee
Re: As long as you hold me in your memory ☆ Alphéepar Caiside White Jeu 22 Fév 2024 - 21:00
Ce cœur qui bat plus fort.
Plus fort (trop) encore dans sa poitrine. Quand il entend les mots qui franchissent les lèvres ; ce n'est pas un mirage, alors. Ça ne l'était pas non plus, sûrement, les quelques autres fois. Comme si on les avait empêché de se retrouver avant aujourd'hui. Comme s'il avait fallu que ce soit ici, maintenant.

Comme la première fois.
Les cheveux bleus en moins.

Blonds, désormais. Blonds si pâles qu'ils seraient presque blancs. Comme la neige tourbillonnant depuis le ciel et Caiside se souvient qu'il avait un prénom aussi léger. Aussi doux qu'une plume. Aussi gracile qu'un oiseau. Sans pouvoir s'en rappeler (ça fait trop longtemps). Il avait juste 18 ans.

“Tu avais les cheveux bleus...”

Il murmure presque.

Ça devrait être un détail, bien sûr. Mais il avait toujours aimé ça. Ces cheveux bleus comme l'aquarium et les poissons aux mille couleurs qu'ils avaient observé ensemble quand le destin les avait réunis ailleurs que dans ce café. C'est ces souvenirs de lui auxquels il s'était accroché même après son départ.

La couleur de ses cheveux.
La douceur d'un sourire.
La tendresse d'un moment partagé avec lui.
Une bulle de bonheur. Dans un océan tumultueux.

Il devrait s'approcher. Il voudrait. Mais les battements de son cœur semblent le clouer sur place. C'est le moment qu'elle choisit, derrière le comptoir, pour poser le sachet emballé sur le comptoir. Oh, c'est vrai. À emporter. Il la remercie, lui donne les rubis. Et s'avance enfin vers la table. Il ne tire pas la chaise, il n'ose pas vraiment s'assoir. Est-ce qu'il peut ?

“Un latte macchiato avec un soupçon de cannelle.” Un murmure de plus. “Tous les matins.”

Sauf les jours où le café n'était pas ouvert, ça va de soi. Il était quand même venu plusieurs fois en oubliant. Et après dix minutes à attendre que ça ouvre il s'était souvenu.

“Tu as disparu un jour... D'un seul coup.”

Parce qu'il a atterri ici.
Caiside réalise.


As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Alfhei10
Caiside White
phrase :
Quelque part dans le monde, un oiseau s'endort sans bruit
Mini icône :
70x70
icône :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée 150_bm10
miniature :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Sidou_10
Messages :
47
Rubis :
387
Caiside White
https://phymeris-re.forumactif.com/t229-just-reach-out-for-the-light-caiside#1239]Just reach out for the lighthttps://phymeris-re.forumactif.com/t240-caiside-just-reach-out-for-the-light#1318
Re: As long as you hold me in your memory ☆ Alphéepar Alphée Nyström Ven 23 Fév 2024 - 19:00
As long as you hold me
- in your memory -

[petit tw : trauma de violence.]

D'une aquarelle floutée.

— Tu avais les cheveux bleus...

Trop imbibée.

Il sentait quelque chose se serrer, là, contre sa poitrine, sous les tissus tendus de sa peau. Comme un monstre minuscule, grattant de ses griffes contre les barreaux de sa cage thoracique ; comme un bouquet de souvenirs que l'on aurait fait éclore dans sa gorge, prêt à hurler à sa place. Sa main vint attraper une mèche claire de ses cheveux, jouant un instant avec celle-ci alors que l'autre semblait suspendu face à lui et il eut l'impression que sa salive aurait pu l'étrangler, lentement, douloureusement tandis qu'il l'observait. Il avait les cheveux bleus. Ses poignets l'étaient aussi, à cette époque, tout comme les hématomes qui viendraient peindre son bras brisé après leur dernière rencontre. Sans jamais être capable d'en vouloir à cette couleur, sans jamais oser la réappliquer sur ses cheveux pourtant - il se souvenait encore la jalousie, les mots acerbes, la peur de l'autre qu'il n'attire trop l'attention.
Mais il se souvenait la simplicité, aussi. Il la retrouvait dans les traits de ce garçon - ce jeune homme, à présent -, dans une coiffure brouillonne d'un noir de jais, une peau délicate sur un visage coulé dans le lait : dans les doigts s'entortillant les uns contre les autres, dans la fragilité d'un regard fuyant lorsqu'il avait peur de trop s'attarder. Il se souvenait l'avoir observé, quelques fois, jamais sans arrière-pensées ; imaginant simplement quelle vie pouvait bien mener cet inconnu, ce timide éclat de douceur qui traversait si souvent le pas de la porte du café où il travaillait. Sa vie d'Avant, passée, effacée ; celle qu'il craignait tant d'oublier - et diable, diable, ce qu'elle pouvait lui manquer.

Leurs miroirs exposés.

— Un latte macchiato avec un soupçon de cannelle, dans un murmure. Tous les matins.

Vulnérables.

S'il l'avait finalement rejoint, Alphée voyait bien à la posture de l'autre qu'il ne savait trop s'il voulait lâcher le dossier de cette chaise face à lui pour s'y installer. Hésitant, comme lorsqu'ils s'étaient perdus dans les couloirs sombres des grands fonds de cet aquarium à New-York, comme dans ces souvenirs - si flous, et pourtant les voilà qui s'abattaient en cascade dans son esprit, comme s'ils avaient toujours sagement attendu qu'on n'ouvre le tiroir dans lequel ils étaient rangés. Tous les matins, un latte macchiato avec un soupçon de cannelle. Tous les matins, au moins quelques minutes où tout devenait si facile, si confortable, comme un réconfort bienvenu.

— Tu as disparu un jour... D'un seul coup.

Explosés.

— Tu te souviens, alors.

Comme son cœur soudain, qui semblait se déchirer.

Il avait eu le sourire triste, brièvement, lorsque ces mots lui échappèrent. Quatre années à Phyméris, et seulement d'entendre l'autre évoquer de vive voix ce qu'il savait déjà était parvenu à lui trancher les artères, lui faire réaliser l'ampleur de ce que cela représentait. Naïvement peut-être, Alphée avait toujours gardé quelque part, au creux de son cœur, l'espoir que peut-être - oui, juste peut-être - la vie qu'il avait laissé en traversant cette maudite porte était devenue mirage pour ceux qu'il avait quitté. Parce que d'imaginer le désespoir de sa mère incapable de le retrouver après son dernier appel, la douleur de son frère abandonné sans un dernier au revoir lui tordait les entrailles - et il aurait voulu pouvoir s'y accrocher, à cette infime possibilité qu'ils l'aient simplement effacé de leur mémoire. Une possibilité qui à présent se révélait tout à fait illusoire.

Un soupir alors, discret.

— Je suis désolé, je ne m'attendais pas à- il secoua doucement la tête, pour se reprendre. Je me souviens, moi aussi. La table côté fenêtre, et puis le gobelet de café à l'aquarium...

Son sourire retrouvé.

— Tu peux t'asseoir si tu veux, installe-toi, je n'attends personne.

Il ne se l'expliquait pas, cette envie de voir cet inconnu familier se joindre à lui, de sentir l'odeur de leurs deux latte s'entrelacer. Il n'avait pas envie de chercher à comprendre toutefois, désirant simplement - égoïstement - offrir une chaise à ce garçon, plonger son regard dans une fenêtre minuscule de son passé et seulement l'explorer, s'y égarer. C'était probablement trop en demander à quelqu'un qui ne l'avait connu qu'en fraction et pourtant, de se retrouver en présence de ce fantôme qu'il lui avait semblé tant de fois apercevoir du coin de son regard réveillait en lui quelque chose qu'il pensait éteint. Comme les débris d'un foyer qu'on aurait retrouvés parmi les gravats, après une catastrophe monumentale.

Ces débris, qu'il voulait déterrer.

— Excuse-moi, est-ce que tu peux me rappeler ton nom ? Après tout ce temps, je ne me souviens plus.

Exposer à la lumière du jour, pour les redécouvrir.


Spoiler:
Alphée Nyström
phrase :
Quelque part avant l'aube ; quand la lumière veut nous voir.
Mini icône :
70x70
icône :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée L3MD5cn
miniature :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Nk9pP8X
Messages :
35
Rubis :
741
Alphée Nyström
https://phymeris-re.forumactif.com/t245-everything-matters-o-alpheehttps://phymeris-re.forumactif.com/t262-dreaming-of-a-lighthouse-o-alpheehttps://phymeris-re.forumactif.com/t297-message-in-a-bottle-o-alphee
Re: As long as you hold me in your memory ☆ Alphéepar Caiside White Lun 26 Fév 2024 - 19:30
Tu te souviens, alors. Est-ce qu'il aurait dû oublier ? Est-ce que c'est ce qu'un autre aurait fait ?

“Bien sûr.”

Avoué.
Avant de s'approcher.
Lentement.

Comme si le mirage en face de lui pouvait disparaître d'un seul coup. À l'égard de toutes ces fois où ils s'étaient loupés. Mais il parle. Encore. Et aux mots il acquiesce avec douceur. Lui aussi se souvient. De ce léger trouble dans sa poitrine. Des vagues mouvementées quand ce n'était pas lui pour le servir. De l'attente impatiente à l'idée de ce moment, comme si sa présence avait toujours su apaiser ses trop nombreuses craintes.

C'est peut-être pour ça. Peut-être pour ça qu'il tire la chaise sans un bruit et s'y assoit. Presque sans une hésitation, aussi. Malgré un regard rapide vers la vitrine et le chien blanc couché devant. Malgré son cœur qui n'a jamais fini de s'affoler. Malgré les émotions qui l’enserrent. Une fois de plus.

Il n'était qu'un bout de passé, il y a quelques secondes.
Le bout d'un passé qu'il ne pensait pas retrouver.

En meilleur. Loin de New York, de ses balançoires rouillées et de ses foyers toxiques. Loin de l'alcool d'une mère qu'on cherche à fuir et d'un destin qui semble tout tracé ; pauvre Caiside né dans le mauvais quartier. Que l'ancien serveur souhaite connaître un peu plus pour la seconde fois. Comme une deuxième chance.

Il la lui accorde.

“Caiside.”

Soufflé.
Comme un secret.

“J'ai oublié le tien, aussi.”

C'est juste là, au coin de son esprit. Quelques lettres volées par les quatre années écoulées. Il n'a même pas eu l'occasion de s'en rendre compte. Avant de se retrouver en face de lui. Avant de fouiller ses souvenirs et de remarquer qu'il n'y a plus que du flou. De la fumée qu'il ne peut attraper. Au moins, il se dit, il se rappelle de lui. De leurs échanges. De ces quelques (courts) moments partagés. C'est bien le plus important.

“J'ai souvent pensé à toi...” Sa voix s'étrangle. Ses joues rougissent une fois de plus. “J'ai souvent pensé à toi ces dernières années.” Ça lui donnait de la force dans des moments où c'était difficile. “Quand j'allais chercher mon latte macchiato...  À la vue des poissons... À chaque personne aux cheveux bleus.”

Caiside lève les yeux vers son visage. Furtivement, comme à chaque fois. Ils effleurent les mèches blanches et retracent même la courbe de son visage le temps de l'imprimer de nouveau dans sa mémoire, avant de plonger de nouveau dans son café. Ça le change. C'est plus sage. Moins voyant. Éthéré. Aussi pâle que les siens sont sombres et le contraste ourle ses lèvres d'un sourire doux..


As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Alfhei10
Caiside White
phrase :
Quelque part dans le monde, un oiseau s'endort sans bruit
Mini icône :
70x70
icône :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée 150_bm10
miniature :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Sidou_10
Messages :
47
Rubis :
387
Caiside White
https://phymeris-re.forumactif.com/t229-just-reach-out-for-the-light-caiside#1239]Just reach out for the lighthttps://phymeris-re.forumactif.com/t240-caiside-just-reach-out-for-the-light#1318
Re: As long as you hold me in your memory ☆ Alphéepar Alphée Nyström Mar 19 Mar 2024 - 22:00
As long as you hold me
- in your memory -
Comme une évidence.

— Bien sûr.

Un aveu, furtivement attrapé.

Égaré parmi trop de pensées.

— Caiside.

Une sonorité particulière, dans ce nom qu'il redécouvrait.

Alphée se souvenait à présent - ou du moins, pouvait-il le prétendre, lui qui aurait été bien incapable quelques secondes plus tôt encore d'imaginer un nom à rattacher aux traits délicats de ce garçon. Il se souvenait la première fois que l'autre le lui avait soufflé, similaire à aujourd'hui ; il se souvenait les rougeurs timides s'étirant sur les pommettes de l'autre lorsqu'il lui avait demandé s'il pouvait le lui répéter, sa propre gêne de l'avoir mis dans l'embarras en ne remarquant pas assez vite l'étendue de la timidité de celui qui lui faisait face. Caiside. Il sentit ses traits se réchauffer en entendant ce nom, comme s'il n'avait jamais été porté que par la seule personne qui avait accepté son invitation à s'installer sur la chaise face à lui. Caiside, le jeune homme de craie et de charbon, de coton et d'obsidienne.

— J'ai oublié le tien, aussi, entendit-il l'autre ajouter timidement.

Enveloppé de charme, de maladresse.

— Alphée, lui répondit-il alors, tout simplement.

Alphée, le garçon de café. Il n'en voulait en aucun cas à Caiside d'avoir pu oublier son nom - comment aurait-il pu, tous deux ne s'étaient après tout jamais vraiment connus. New-York était si lointaine à présent, si lointaine qu'il n'arrivait plus à savoir s'il avait été arraché à elle ou si elle lui avait été arrachée à lui. Dans cette New-York, cet Avant, il avait apprécié être ce simple Alphée, ce bête garçon de café ; peut-être parce qu'il s'était rendu compte avec le recul que les moments où il n'était rien de plus que cette ébauche de lui-même que Caiside avait bien pu apercevoir, il se rapprochait plus de la personne qu'il voulait être que lorsqu'il rentrait chez lui. Une page à remplir, un texte à trous. De n'être que cela avec un garçon qu'il ne connaissait que par le biais de sa boisson préférée, peut-être était-ce ce qu'il aurait aimé retenir de ce qu'il avait quitté il y a quatre années. Ou peut-être était-ce justement ce qui l'effrayait.

Il y avait quelques temps maintenant qu'il n'y avait plus songé.

— J'ai souvent pensé à toi...

La gorge étranglée, la voix brisée.

— J'ai souvent pensé à toi ces dernières années.

Et lui de sourire, de ce timide aveux.

— Quand j'allais chercher mon latte macchiato...  À la vue des poissons... À chaque personne aux cheveux bleus.

D'une parenthèse en suspens.

Portant sa tasse fumante au bord de ses lèvres, Alphée sentit un sourire s'infiltrer malgré lui sur celles-ci lorsqu'il souffla doucement sur la surface brûlante de son latte macchiato. Il ne savait trop quoi penser, à dire vrai. Toute son enfance, on l'avait encouragé à s'assumer, à vivre ses passions et ses envies sans retenue ; alors qu'à contrario, il avait passé une grande partie de ses débuts de vie d'adulte à étouffer celles-ci, à s'effacer au profit de quelqu'un de peur de perdre un bonheur factice qui n'avait rien fait de plus que de lentement lui empoisonner l'esprit. Et pourtant, de cette période en transparence, Caiside avait décidé de retenir ces simples détails de son existence. Il s'était souvenu sa banalité, ses rares moments à s'être simplement laissé exister.

Touché, quelque part.

— C'est... Il s'interrompit, secouant la tête doucement avant de lui offrir un sourire bienveillant. Merci, je crois. De ne pas avoir oublié un simple serveur, d'avoir pensé à lui et de m'avoir reconnu ; de m'avoir dit tout ça, en fait.

La goût de la cannelle s'invitant dans sa gorge.

Et il regrettait presque Alphée, de ne pouvoir répondre la pareil à ce morceau de l'Avant, conscient que son inconscient s'était surtout raccroché à de précieux souvenirs familiaux depuis son arrivée sur l'île. Ou peut-être se mentait-il à lui-même, à vrai dire ; parce qu'il se souvenait d'autres instants aussi, tandis que son regard s'égarait sur cette peau perlée de douceur, s'accrochant parfois sur l'épis désordonné d'un cheveu plus noir que l'encre barbouillant ses carnets. Il s'était souvenu, lui aussi - peut-être pas avec autant de précision que l'autre, mais il ne pouvait nier qu'il lui était arrivé plus d'une fois d'avoir l'impression de reconnaître une chaleur familière en croisant le regard fuyant d'un jeune homme, là, attrapé à la volée, pour disparaître sans jamais s'y attarder. Il l'avait déjà reconnu par le passé, il l'ignorait simplement jusqu'alors.

De sucre, de lait, de saveurs appréciées.

— Caiside, souffla-t-il en savourant la douceur de ce nom sur ses lèvres. Maintenant je comprends mieux pourquoi il m'avait semblé voir un visage familier ici, je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus...

Ses mains entourant une tasse à présent reposée devant lui.

— Est-ce que tu es à Phyméris depuis longtemps ?

Cherchant un dessin dans les restes de sa mousse de lait.
Alphée Nyström
phrase :
Quelque part avant l'aube ; quand la lumière veut nous voir.
Mini icône :
70x70
icône :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée L3MD5cn
miniature :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Nk9pP8X
Messages :
35
Rubis :
741
Alphée Nyström
https://phymeris-re.forumactif.com/t245-everything-matters-o-alpheehttps://phymeris-re.forumactif.com/t262-dreaming-of-a-lighthouse-o-alpheehttps://phymeris-re.forumactif.com/t297-message-in-a-bottle-o-alphee
Re: As long as you hold me in your memory ☆ Alphéepar Caiside White Mer 17 Avr 2024 - 14:00
Il se maudit un peu.
Il n'aurait sans doute pas dû dire ça.
Révéler qu'il ne l'avait jamais - jamais - oublié.

Non, pire. Qu'il avait pensé plusieurs fois à lui. Comme si c'était normal de penser autant à un quasi inconnu - ils n'avaient après tout partagé qu'un temps infime à l'aquarium. Le reste n'avait été qu'un latte macchiato apporté presque tous les matins et Alphée ne faisait rien d'autre que son travail. Qui à part lui se serait accroché à ce genre de choses ?

Il baisse les yeux sur sa tasse fumante.
Serre les mains dessus, elles lui semblent glacées.
Essaye de contenir sa nervosité mais elle commence à prendre toute la place dans son estomac.

Et puis Alphée (il adore ce prénom et sa douceur, sa légèreté) prend la parole et les deux obsidiennes se lèvent vers lui avec surprise. Il sent le rouge revenir sur ses joues pâles. Son sourire timide caresser ses lèvres une nouvelle fois. Avant de s'évader de nouveau vers son latte puis vers la vitre derrière laquelle Alfheim attend patiemment.

“Être serveur n'a jamais rendu quelqu'un plus oubliable.” Il échappe doucement. “Pas pour moi, en tout cas.”

Si quelqu'un l'avait facilement été, oubliable, c'était bien lui-même. Il l'est encore, d'ailleurs. Simple silhouette rasant les murs. Murmure doux qui n'élève jamais la voix. Teinté de cette constante timidité. Il ne fait pas de vagues où il va. Ne s'attarde jamais vraiment. Se contente de passer. Il n'y a sans doute qu'au marché où il prend un peu plus de place (à peine). Où il s'autorise à Être un peu plus. Être dans son monde qu'il partage aux enfants (à tous ceux) qui passent.

C'est sur le marché qu'il a cru l’apercevoir plus d'une fois.
Silhouette également à la sensation familière.

Le cœur qui s'accélère et la seconde en trop pour prendre la décision de la chercher dans la foule lui fait croire qu'elle n'a jamais existé. Que ce n'était qu'une illusion d'un esprit qui n'a jamais vraiment guéri de cette absence soudaine (oh oui, Caiside avait si peu de constance dans sa vie avant cette présence quelques minutes presque tous les matins que quand il avait disparu il avait fallu apprendre à vivre sans lui).

Alphée prononce son nom et ses pensées semblent rejoindre les siennes soudainement. Lui a été oublié mais ce n'est pas grave. Il se dit simplement qu'ils se sont loupé plusieurs fois, sûrement le moment n'était-il pas encore le bon pour se retrouver.

“Tu as ta réponse.” En le regardant de nouveau. Un tout petit peu plus longtemps. “Je suis là depuis un peu plus de deux ans, maintenant.” Et Alphée depuis quatre certainement. “J'ai passé la porte avec lui.”

Il indique son âme jumelle dehors dont le regard d'ambre se tourne vers eux, sans vraiment les voir. Ils sont sûrement un peu trop loin pour qu'il le reconnaisse.

“Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'es plus serveur, j'ai l'impression.” Est-ce qu'il a profité de cette seconde vie pour la recommencer autrement ? “C'est fou, quand même, qu'on ne se soit jamais croisé avant. Je viens tous les matins avant de travailler. Je fabrique des jouets chez moi, mais je viens toujours chercher mon latte macchiato avant de commencer.”

Ce n'est pas dans ses habitudes de parler autant, Caiside le sait. Mais il a la sensation d'avoir quatre années à rattraper. Celle de devoir s'assurer qu'il est bien là, aussi. Juste devant lui. Qu'il ne va pas s'échapper une nouvelle fois.


As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Alfhei10
Caiside White
phrase :
Quelque part dans le monde, un oiseau s'endort sans bruit
Mini icône :
70x70
icône :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée 150_bm10
miniature :
As long as you hold me in your memory ☆ Alphée Sidou_10
Messages :
47
Rubis :
387
Caiside White
https://phymeris-re.forumactif.com/t229-just-reach-out-for-the-light-caiside#1239]Just reach out for the lighthttps://phymeris-re.forumactif.com/t240-caiside-just-reach-out-for-the-light#1318
Contenu sponsorisé

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum