La cuisine pour les nuls • Corey & Leon

Leon se souvient.

Il a toujours aimé l’esprit de groupe, de famille. Petite certes, mais intense. Car il y a bien des avantages tout de même, à vivre désormais dans cette auberge. On retrouve les autres. Pourtant, les autres ont souvent du mal avec Leon. Car il est Lui, avec un l majuscule. Trop lui, et tout le monde ne peut suivre. Il s’y fait, dans le fond. Leonhardt n’a jamais eu beaucoup d'amis.

Les soirs, il s’essaye à la cuisine.
Le succès n’est pas toujours au rendez-vous.

Non, il n’est pas bon cuisinier, Leon. C’est une discipline trop complexe, trop précise, qui n’attise pas assez sa curiosité et son désir pour qu’il ose s’y plonger comme dans la photographie. Mais il s’amuse pourtant derrière les fourneaux, derrière les poêles et les casseroles. Couper des légumes, et parfois son doigt avec - ah ? c’est donc de là que vient cette cicatrice sur la paume ? il l’avait oublié. Il cuisine alors, pour toutes et pour tous. Tout le monde, quelque soit les horizons. Combien êtes-vous dans cette auberge, il ne s’est jamais posé la question. Quinze, vingt, plus ou moins ? Il ne sait pas. Pour combien de personnes est ce plat ? Il ne sait pas plus. Il sait juste qu’il y en a beaucoup - un peu trop même pour qu’il parvienne à gérer correctement les choses.

Mais il a l’air heureux, Leon, à siffler à la cuisine. Devant sa marmite de choses et d’autres, des légumes, beaucoup de légumes. Un gratin de ce qu’il a trouvé dans les potagers partagés, des courges beaucoup, des poireaux et autres pommes de terre.

C’est simple et efficace. On coupe, dans un plat et au four.
Non ? Ce n’est pas comme ça ?

“Ah merde !” qu’il gueule quand il voit son plat à gratin qui commence doucement à brûler. “Ah non merde !”, ajoute-t-il, plein de poésie. Il ouvre le four alors, la fumée et l’odeur de cramé s’en dégage avant le reste, les lunettes pleines de buée, le monde devient invisible. Il prend un torchon qu’il secoue devant le four, espérant régler le problème comme s’il n’allait pas l’amplifier par ce geste. “Non, pas mon gratin…” Il geint, gémit - oh la tristesse dans le fond de sa gorge.

Et dans toute cette désillusion, Leon oublie : éteindre le four.

agora

la cuisine pour les nuls ✘
février ✘ feat leon

perché sur le toit de l’auberge, corey observe les gens en contrebas
il ne saurait pas vraiment dire quel était à présent le moment de la journée – c’est que ça fait longtemps qu’il a arrêté de compter
⠀⠀les heures
⠀⠀⠀⠀⠀les jours
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀les mois
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀les…⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀années ?
((tout ce qu’il sait c’est que chaque minute qui passe est une minute de trop
⠀⠀⠀⠀⠀⠀depuis bien trop longtemps))
et il a laissé la journée passer aujourd’hui corey – il a aidé à l’auberge et puis quand y’avait plus rien à faire
il s’est isolé
loin des autres, mais quand même à les regarder
⠀⠀⠀⠀⠀vivre leur vie sans aucun soucis
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ça le dégoûterait presque⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀(((il n’a rien à faire ici)))

c'est finalement en voyant plusieurs personnes rentrer dans l'auberge qu'il se décide à bouger
écrase le cul de sa cigarette sur une des tuiles (l’essuie comme il peut avec sa main) et descend de là où il était perché

corey salue balthazar d’un V avec ses doigts, avant d’enfoncer un peu plus sa capuche sur son crâne et faire le tour du rez-de-chaussée
⠀⠀((c’est qu’il a passé la journée avec les bruits de la vie étouffés
⠀⠀⠀par la hauteur du toit où il s’était installé
⠀⠀⠀il lui faut le temps de s’y réintégrer))
en passant devant la cuisine il entend quelqu’un s’y affairer – et un rapide coup d’oeil lui montre que la personne vient tout juste de commencer
⠀⠀⠀⠀(c’est quoi son nom déjà ? corey a oublié)
il décide de ne pour l’instant pas s’y intéresser

et
⠀⠀⠀ne saurait trop dire s'il regrette cette décision
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀quand il repasse un peu plus tard et est interpellé par un cri et une douce odeur de brûlé
naturellement il jette à nouveau un œil dans la pièce par curiosité
et ne sait même pas comment réagir à la scène à laquelle il est en train d’assister
reste planté un instant sans bouger dans l’entrée puis finit par poser son balai contre le mur et croiser les bras, la tête penchée
⠀⠀⠀⠀⠀fasciné ou dépité ?⠀⠀⠀⠀⠀⠀aucune idée
⠀⠀((comment il s’appelle déjà ce gars ?
⠀⠀⠀ il s’en souvient toujours pas
⠀⠀⠀⠀c’est pas très grave – le type qui fout le feu à la cuisine
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ça lui va très bien comme nom))

au bout de quelques secondes corey s’approche enfin et se plante à côté de l’apprenti pyromane
observe d’abord le four (c’est la fumée et le brûlé qui l’empêchent de deviner ce que l’autre a tenté de préparer ?) avant de le regarder lui
et le moment est sûrement mal choisi pour le juger – mais c’est pas ça qui va l’en empêcher
⠀⠀tant quand toute la cuisine prend pas feu, c’est pas son problème à corey
d’ailleurs pour éviter d’en arriver jusque là, il attrape le torchon et lui reprend des mains
⠀⠀⠀secoue la tête en le regardant dans les yeux, à la façon d’un parent déçu
⠀⠀⠀⠀⠀(ça lui donne un peu envie de rire mais c’est vraiment pas le moment)
et, à défaut de prendre la situation en main tel un héro
⠀⠀il lui tend à nouveau le torchon, tout en pointant du doigt l’évier juste à côté

c’est pas son problème, alors
⠀⠀⠀tant que y’a que le repas qui est parti en fumée
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀il va le laisser se débrouiller.

Il pourrait bien être seul, Leon, seul dans sa débandade - ce serait probablement moins humiliant, moins stressant, et la honte au corps de tout faire brûler, le gratin, le plat, le four, tout tout tout. A secouer devant la fumée le torchon parfaitement sec, et au milieu de la buée et de sa quasi-cécité, il parvient à capter un petit début de flamme.

Il s’en éloigne, un peu brusquement.
La peur au ventre, toute cachée au fond.

Et ah, te voilà qui l’observe, depuis combien de temps il se le demande. Tu ne sembles pas très réactif, pourtant la situation est ce qu’elle est ; et tu lui prends le torchon, il résiste un instant seulement - tu seras probablement plus efficace qu’il ne l’est après tout. Franchement, Leon à cet instant, derrière ses lunettes embuées et avec la fumée qui lui râcle les poumons, il ne prend pas la peine de te reconnaître. T’aurait-il même reconnu autrement, la question est posée ? Leon n’est pas très physionomiste, et la tête dans les nuages, ou vers le sol, perdu dans ses pensées, il n’est que rarement attentif à ce qui se déroule autour de lui.

Tu lui rends le torchon - décidément, tes gestes n’ont aucun sens. Et l’évier, oui. Il te regarde bêtement, le torchon à la main. Non, il ne voit pas - pas de suite - où tu veux en venir. Avant que “Ah oui !”

L’eau, le feu, la fumée.
Ça fait sens, soudainement.

Alors il mouille enfin le tissu, et recommence à simplement le secouer devant le four où s’échappe encore de la fumée - moins de tout de même. La fumée qui s’enfuit, un appel d’air brusque, et la flamme qui jusque là était petite - minuscule même, presque insignifiante dirait-il - la voilà qui gonfle, grossit, prend de l’ampleur soudainement. C'est beau, le feu, Leon pourrait en être fasciné si seulement Leon ne sentait pas son bout de nez qui brûle. Et réflexe comme un autre, il se plaque le torchon mouillé contre son visage.

“Ah, il fait chaud, il fait chaud !”
“Vous avez un extincteur par ici ?”

Non pas qu’il saurait s’en servir.

agora

la cuisine pour les nuls ✘
février ✘ feat leon

c’était quand même
⠀⠀⠀vachement comique, comme situation
il devrait probablement s’en inquiéter – faire plus que simplement hausser un sourcil au “ah oui” de son interlocuteur
se douter
⠀⠀que s’il n’intervient pas vraiment ça ne va faire que s’empirer
((mais, il s’en doute, c’est
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀probablement ça le pire))
pourtant
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀pourtant

⠀⠀⠀il ne fait que regarder
⠀⠀⠀⠀⠀un peu perplexe et
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀bêtement amusé
est-ce qu’il aurait dû s’attendre à ce résultat ? probablement
⠀⠀après tout il lui a pas dit quoi faire avec le torchon humide, c’est
⠀⠀de sa faute⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀et ça lui arracherait presque un rire
presque
parce que le petit départ de feu gonfle subitement
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀– et corey a un léger mouvement de recul
il se mord la lèvre pour se calmer ((ça n’efface pas son léger sourire
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀et il reste toujours plus amusé que paniqué))

(((( c’est qu’il est un instant fasciné par les flammes – c’est
⠀⠀⠀⠀⠀⠀peut-être de lui finalement qu’il faudrait s’inquiéter ))))

mais les questions du pyromane (le vrai) (celui responsable de l’actuel fiasco) le font revenir à la réalité

corey lève les yeux au ciel et décide (enfin) de prendre les choses en main
(c’est que balthazar lui en voudrait sûrement, si il laissait la cuisine brûler)
il attrape une casserole et la rempli à l’évier – jette un oeil aux flammes pour surveiller leur avancée
⠀⠀⠀(((pas juste pour les observer
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀non
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀pense à balthazar, qui va se fâcher)))
et une fois la casserole pleine (est-ce que ça sera suffisant ?
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀elle est pas si petite mais le feu semble grand)
il vient se poster devant le four – pousse légèrement le mauvais cuisiner pour l’éloigner (par mesure de sécurité)
⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀((en vrai il avait surtout un peu envie de le bousculer))
⠀remonte le col de sa parka jusqu’à son nez
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀(c’est qu’il commence à y avoir beaucoup de fumée)
⠀⠀et balance toute l’eau dans le four – ça éclabousse un peu (beaucoup) et les flammes s’éteignent (totalement ? difficile à dire)
⠀⠀⠀(la fumée n’a pas tout à fait l’air de vouloir s’arrêter)

il reste planté quelques secondes à regarder corey, à vainement chasser la fumée de sa main libre
avant de se décider d’attraper une nouvelle fois le torchon des mains du responsable de toute cette situation – et de lui coller la casserole dans les bras, en échange
difficile de bien voir si le feu pourrait repartir mais
⠀⠀raison de plus pour retirer le plat maintenant, pas vrai ?
il approche ses mains du four, torchon humide en protection, et
⠀⠀tourne quand même la tête vers le.
⠀⠀garçon dont il ne se souvient définitivement pas du nom.
⠀⠀⠀et lui montre la casserole d’un signe du menton

rempli la. ‘cas où.
(c’est qu’il a pas vraiment envie de parler mais
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀il a un peu moins envie de voir le boug rester là sans rien faire)

C’est qu’il a chaud, chaud chaud du feu qui s’échappe du four - et son beau gratin, encore une fois, il en serait désespéré probablement. Il le regarde bêtement ce feu, sans vraiment savoir comment réagir. Et il ne voit que tu sembles bien te foutre de lui, c’est sûr qu’à ta place, il en ferait probablement de même, Leonhardt est un être moqueur, plus que ce que sa gueule d’ange peut laisser présupposer. Il te demande un extincteur, mais en vérité, il ne sait même pas comment s’en servir. Il n’a jamais appris, jamais fait face à cette éventualité.

A croire qu’il ne sait rien faire de ses deux mains, autres que prendre des photos. Et c’est probablement vrai, il n’a jamais essayé. Mais il a une âme d’artiste, arguera–t-il une fois ce feu éteint.

Mais fort heureusement, tu réagis, plus promptement que Leon ne le fera jamais il est vrai, lui et son nez roussi sur le bout - ça fait mal un peu, à y réfléchir désormais. Une casserole d’eau qui se déverse subitement dans le four. “Mon gratin…” qu’il geint une dernière fois, comme si c’était la chose la plus importante de cette cuisine. Et les rôles s’inverse un instant - du moins en apparence - car il se retrouve avec une casserole vide dans les mains, et toi un torchon humide. Tu t’en vas retirer ce plat, mélange de brûlé, carbonisé et détrempé, il a vraiment l’air pathétique son gratin.

Leon le regarde avec une tristesse infinie.
Son beau gratin, entièrement détruit.

“Ah oui, oui bien sûr” finit-il pourtant par annoncer, lorsque tu le ramènes une nouvelle fois sur terre. Il remplit la casserole à l’évier, dans l’éventualité où le feu reparte, mais malgré la fumée encore épaisse, tout semble s’être bien calmé. Leon alors se frotte le bout de son nez, et un peu ses joues. Il a le visage roussi, probablement gardera-t-il une jolie marque quelques heures ou quelques jours durant. Comme une preuve de ses compétences grandioses en cuisine.

“... Je voulais juste faire un gratin pour tout le monde.” Comme si c’était suffisant pour se racheter. “Je crois que je me suis brûlé.”

agora

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février ✘ feat leon

et c’est qu’il pleurerait presque son gratin, le boug
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀gratin qui n’en a d’ailleurs que le nom, même
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀sous l’épaisse couche de brûlé – mais
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀corey ne voudrait pas être médisant (si)
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀(oh il en rêverait, de se la jouer gordon ramsey)
mais il y a plus important que ce soit-disant gratin qu’il pose sur le plan de travail
⠀et même si corey a demandé au cuistot de surveiller le feu, il n’a
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀étrangement, pas confiance en sa capacité à rester concentré
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀et à surveiller quoi que ce soit
alors il fixe le four un instant
⠀⠀⠀⠀((se lamente peut-être un tout petit peu⠀⠀⠀⠀intérieurement
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀de ne pas voir le feu reprendre – c’était vraiment
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀fascinant))
⠀⠀⠀⠀⠀écoute les nouvelles complaintes – un peu distraitement
et quand il est un peu plus sûr que le feu s’est bien arrêté
⠀⠀⠀⠀⠀⠀il prend le temps de lever les yeux au ciel
avant d’aller jeter à la poubelle le contenu cramé du plat
⠀⠀⠀⠀de le mettre à rincer dans l’évier et
⠀⠀⠀⠀de mouiller à nouveau le torchon aussi, l’essorer un peu, et
⠀⠀⠀⠀⠀⠀le coller sur le visage roussi du terrible cuisinier
tu vas survivre. alors arrête de pleurnicher qu’il sous-entend
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ (et à y réfléchir il ne sait pas trop
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀pourquoi il n’a pas dit ça directement)
à présent il observe le reste de la cuisine - les ustensiles utilisés
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀les restes de légumes préparés
il aurait
⠀⠀⠀⠀⠀⠀beaucoup de questions à poser
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀(la première étant : mais qu’est-ce que t’as branlé)
tu veux refaire ? c’est finalement sur cette question là qu’il s’arrête – posée d’un air ennuyé,
d’un air un peu méfiant aussi parce que est-ce que tu vas tout refaire cramer
et puis peut-être posé d’un air pas content aussi
⠀⠀comme pour le dissuader de recommencer
⠀⠀⠀⠀mais
y’a de quoi ?
et il pourrait dire qu’il voudrait juste connaître l’état des stocks – parce que ce serait dommage de brûler tous leurs légumes
⠀⠀et que si il faut retourner en chercher aux potagers partagés ça sera au fautif
⠀⠀de se débrouiller
⠀⠀⠀⠀et que si il a l’air curieux, et que s’il a l’air de rester
⠀⠀⠀⠀ce n’est pas spécifiquement pour l’aider mais plutôt pour s’assurer
⠀⠀⠀⠀qu’il n’y aura pas encore un incendie qui va se déclencher

mais il ne dit rien corey⠀⠀⠀⠀⠀⠀parce qu’il a déjà trop parlé
⠀⠀⠀ il se contente de regarder – de juger – parce que c’est bien ça
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀sa (soit-disant) spécialité.

Tu vas survivre.
Oui, peut-être - l’air de dire, en haussant les épaules, comme s’il n’était pas tout à fait sûr et certains, alors que la brûlure n’est que superficielle. “Vous avez de la Biafine ?” qu’il demande, avant même de connaître la réponse par avance - non, ici vous n‘avez rien du tout, c’est évident et frustrant car tout son beau confort s’enfuit, s’en va.

Il se trouve naïf, Leon.
Un peu trop. Peut-être pour ça qu’il est ici.

“Refaire ? Le gratin ?”
Il le regarde, le gratin. Il est pathétique, le gratin.
Un peu comme lui, à ne pas mentir.
“Ce qui y avait dedans… Je sais plus.” Probablement un peu de tout et de rien qu’il avait trouvé, tout à fait persuadé que ça produirait un résultat si ce n’est incroyable, au moins mangeable. “Probablement des pommes de terres et… Poireaux.” Il pointe les restes de poireaux qui trainent dans un coin de la cuisine. “Et. Chou-fleur, brocolis.” Des légumes d’hiver en somme.

Pas très compliqué à comprendre.
Quant à savoir si ce sera bon…

“Oh et une sauce blanche donc…”
Il ne sait plus comment faire, mais c’est probablement écrit quelque part, dans l’un des livres de recette dans lesquels il a fouiné pour faire sa catastrophe. “Du lait, j’imagine.” C’est déjà un bon départ.

“Tu vas m’aider ?”
C’est une bonne question n’est-ce pas ?

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Résumé : Leon ne sait pas cuisiner, what a surprise
La cuisine pour les nuls • Corey & Leon 367498314

La cuisine pour les nuls • Corey & Leon 367498314

Ft. @Corey Sanders

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