bouquet de bonheur ⬨ heather

Les joues d’Heather lentement se réchauffait. "Lève toi" semblait lui susurrer le soleil en caressant sa peau. Et en deux temps trois battement de cils, l’axe horizontal de son corps basculait en avant. Les jambes perpendiculaire au parquet lustré, un bâillement à s’en décrocher la mâchoire, suivi d’un long étirement de tout son être. Voilà Sanguine réveillée. Une vraie femme du matin comme on en fait que peu. C’est en trois minutes chrono qu’elle est parfaitement opérationnelle, en lingerie certes, mais lingerie qu’elle ne garde jamais plus que le temps de filer prendre sa douche.

Ce jour-là, il lui fallait se parer de la plus belle des manières.
Ce jour-là, elle avait une paire d’yeux à faire briller.
Ce jour-là, il allait prendre soin d’elle et la rendre encore plus belle.
Ce jour-là, elle voulait aussi, lui rendre la pareille. Mais

Pas
     Un
          Mot.                                                                          SHBLONK.

La porte, claquée. Rouge dehors. Elle avançait vêtue d’une belle robe dorée, de gracieux collants noirs aux motifs se répétant formant une maille opaque mais agréable à l’œil. Ses talons la grandissant encore davantage, elle arriverait, peut-être, juste à sa taille. L’image l’amusait, mais ce n’était qu’artifice, à l’inverse de son sourire quand elle avait délaissé, Transistor dans le coin de l’entrée. Elle n’en avait pas besoin en sa présence, de cette accessoire, cette épée aussi belle, imposante, qu’encombrante. Ce n’était pas avec Koha, que la dame, avait besoin de jouer un rôle.

Et puis, elle avait une petite boite entre les mains, qui aurait pu rentrer dans son sac à main. Mais elle préférait le serrer contre sa poitrine. Ce qui était dedans c’était tout spécial pour elle vous comprenez ?

Ce n’est pas tous les jours qu’elle offre un collier de sa création.
Ce n’est pas tous les jours, qu’elle créé un bijou pour faire briller quelqu’un qui compte.
C’est depuis plusieurs jours, qu’elle en a eu l’idée. De faire briller, quelqu’un qui compte.
                                                                                                                                     Dans son cœur.

Encore, une porte et celle-ci, elle y jeta un œil avant de la franchir. Et son rire, Heather ne put le retenir, en voyant le petit minois du coiffeur s’afférer, se préparer. Il avait l’air de vouloir que tout soit parfait, comme toujours. Et comme toujours tout ne le serait pas entièrement, mais c’est ça qu’elle aimait chez ce petit bout. Alors elle rangeait la boite dans son sac en même temps que son rire attendrit et franchit le pas de la porte.

Qu’était-ce donc si ce n’est un éclat de bonheur qui lui sautait au visage à peine le tintement de clochette achevé ?

Avançant doucement dans boutique elle pressa les trois derniers pas vers pour enlacer Koha tout doucement. Mais que dit-je ce n’était pas Koha, c’était...

- Kawa !!

Lança-t-elle en relâchant son étreinte pour regarder la bouille du petit chou crème framboise. Elle jaugeait s’il était en bonne forme avant poser ses perles bleues sur le bouquet jaune vers lequel elle se précipita pour en sentir les fragrances.

- T’es vraiment un ptit chou, tu sais toujours me faire plaisir merci ! Elle déposa un baiser sur sa joue avant d’aller s’assoir à sa place habituelle.

L’odeur du bouquet embaumait toute la pièce, alors que l’ex starlette jetait un regard dans le miroir face à elle pour observer, toute sourire, son coiffeur préféré. Heather basculait sa tête en arrière laissant sa longue tignasse en suspens, elle fermait les yeux avant poursuivre.

- Tu sais quoi, fais bien ce que tu veux de tout ça ! Transforme-moi, grand fou !

Après ses mots, Heather fut prise d’un léger rire, elle ne lui avait jamais fait ce coup-là malgré toutes ces années. Croisant les jambes gracieusement elle rouvrit brièvement les yeux pour contempler la réaction déclenché de son vis-à-vis.

- Je veux juste une de ces capucines à la fin. Qu’importe la coupe !

Acheva-t-elle avant de se laisser dans a une détente et un lâcher prise qui n’était propre qu’à ce lieu et sa compagnie.