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Une longue promenade

Cela fait quelques jours que je suis arrivé sur Phymeris. Je ne sais pas encore si c’est le nom de la ville ou si c’est le nom de la planète. Quoi qu’il en soit, il faut que je trouve un moyen de rentrer chez moi. J’ai décidé de prendre mon temps pour visiter l’ensemble des lieux de fond en comble et je me dis que de commencer par la forêt ne serait pas une mauvaise idée. C’est un endroit vraiment calme et je me sens plus ou moins en sécurité ici. On est toujours aux aguets quand on fait partie des services de renseignements, mais je commence à comprendre que le danger n’est pas ici. J’ai marché vers le nord pour commencer, une intuition me disait que je trouverai des réponses dans cette direction. Je m'étais équipé de mes chaussures de marche, de mon chest rig et d’une bouteille d’eau. J’ai pris dans mes poches bien entendu mon couteau, ma boussole, un allume feu en magnésium et une gourde ainsi qu'une cantine pliante en métal.

La marche pour rejoindre la forêt au nord fut simple. Il ne faut pas être un grand marcheur pour arriver là. Par contre pour la suite de la route il faut faire attention à ne pas se blesser. Je ne sais pas trop quoi chercher pour l’instant, j’ai entendu plusieurs rumeurs concernant un génie mais je ne sais pas à qui me fier. On serait dans un univers fantastique? Je dois creuser le sujet mais plus tard. Le sol est assez accidenté dans cette partie de la forêt, il faut que je fasse attention aux endroits où je mets mes pieds. Je ne sais pas trop ce que je cherche ici. Je cherche sans doute des ruines ou des temples. Si je veux trouver la trace d’un génie mythique, c’est ici que je dois chercher.

Cela fait du bien de pouvoir se sentir libre, c’est sûr mais je ne dois absolument pas oublier mon objectif : “Partir d’ici pour retrouver ma femme et mon fils”. Je me le répète comme un mantra depuis que je suis arrivé ici, mais ce n’est pas moins mon objectif pour autant. Emma et Renato me manquent. Rien que d’y penser et les larmes me montent aux yeux. Même si je n’aime pas ça, j’ai besoin de décompresser, alors je sors une cigarette de mon paquet de JPS noire 100s et j’en fume une en faisant une pause.

En regardant autour de moi, je vis une structure dans les bois à environ une centaine de mètres de ma position. Il me semblait que c’était une structure abandonnée, peut être un temple. Je notais la distance et l’azimut depuis ma position actuelle dans mon carnet, cela m’aidera à revenir sur mes pas pour rentrer après. J’ai été assez sûr de ma capacité à m’orienter que je n’ai pas pris la peine de prendre une carte. Maintenant sur le terrain je n’étais pas sûr de réussir à m’orienter aussi facilement pour rentrer. Heureusement que depuis le début je ne me suis éloigné que de 2,5 kilomètres environ.

En arrivant devant cette structure, il s'agissait bien d’un temple abandonné. Première victoire dans cette longue quête pour partir d’ici. Maintenant il me faut prendre chaque détail en considération. Je dois mener une enquête approfondie sur cet endroit et sur l’ensemble des symboles qui ornent ce temple. Je prends des notes, essaie de comprendre et en y réfléchissant, j’ai plus de questions que de réponses. D’un coup un bruit vient interrompre ma réflexion. Je me précipite alors derrière un abri, couteau à la main pour parer à toute attaque.

Il a bossé sur un jouet toute la matinée. Il a mangé sur le pouce pour pouvoir finir aujourd'hui, il ne reste pas grand chose. Des finitions. Peindre ce qui doit l'être. Vérifier les petits défauts. Ça prend un peu de temps mais il a presque terminé.

Un son doux se fait entendre une première fois. Trois petits gémissements qui viennent d'un peu plus loin. Du canapé où le chien blanc est étalé. Caiside sourit quand il l'entend. Il pose la dernière touche de peinture, le son se répète une seconde fois. Il se redresse.

“Je sais, c'est l'heure.”

Il est déjà en train de se préparer. Il se nettoie les mains puis enfile un pull chaud, blanc et vert. Un snood qu'il enroule autour de sa gorge et un bonnet. Puis ils sortent ensemble et le chien-loup s'enfuit avec bonheur sur le chemin qu'ils prennent souvent. Pas tous les jours. Ils vont aussi à la plage. Dans les plaines, il cueille des fleurs au printemps.. Et puis partout où la nature règne.

Alfheim est près de lui. Puis soudain hors de vue. Caiside le voit à peine filer, truffe au sol, comme il l'entend à peine quand il se déplace. Il sait juste qu'il est là, quelque part. Jamais très loin. Sa tête se presse d'un seul coup contre sa paume et ça le fait sourire doucement. Phymeris lui va bien au chien-loup. Ils y ont trouvé leurs marques, loin du bruit, loin de la grande ville. Loin des ruelles inquiétantes où on tabasse des gens ; il chasse la pensée. Ce bout de souvenir.

Il n'y a pas d'Horreurs dans la forêt.
Elles sont restées à New York avec sa mère et ses cris.

Il n'y a pas d'Horreurs dans la forêt, non. Juste le chant des oiseaux. Les arbres géants tout autour. Le bruissement du vent dans les branches. Le sol frais, un peu humide sous ses pieds nus à chacun de ses pas. C'est une habitude qu'il a pris. Régulièrement, sentir la nature battre sous sa peau tout au long de sa marche. Prendre le temps de l'écouter. La laisser l'envahir. Au début ces nouvelles sensations ça fait un peu bizarre. Puis petit à petit on apprécie.

La silhouette blanche d'Alfheim se glisse une nouvelle fois à ses côtés. Il se cale sur ses pas et ses flancs se collent à sa jambe. Les oreilles en arrière, le chien-loup semble inquiet. Il jette des regards autour d'eux. Il cherche à lui transmettre une information qui lui échappe. Alors il laisse ses doigts se mêler au poil blanc. Il laisse sa propre énergie le gagner. L'apaiser. Ce n'est pas assez, Caiside comprend qu'il y a quelque chose. Quelque chose qu'il ne voit pas mais qui stresse suffisamment le canidé pour qu'il soit revenu près de lui se rassurer.

Ils sont arrivés près du temple abandonné, il n'y a jamais personne.
Pourquoi ça changerait ?

“Tout va bien, Alfheim. Je suis là.” Il parle si bas, c'est dur de l'entendre. “Si tu veux, on fait demi-tour.”

Le chien se stoppe, renifle l'air. Ses yeux d'ambre se lèvent vers lui et il se presse davantage contre sa jambe. Une, deux puis trois secondes avant de reculer un peu. De s'échapper, lentement, pour se mettre à couvert plus loin au creux des arbres.

Il y a quelque chose.
Quelqu'un.

“Il y a quelqu'un ?

Et c'est à son cœur de s'emballer.
Il a aussi peur que son chien.

NB : Le pull est ici

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Présentation

Bonsang ! En observant discrètement je vis un Phymérien sans aucune attitude hostile et une sorte de chien-loup. Bon il faut vraiment que j’arrête de surprendre tout le monde et de les traumatiser, je vais finir par me faire des ennemis partout. Après un soupir de soulagement en voyant qu’il n’y a pas de danger je range mon couteau dans l’étuis qui est posé sur la bretelle gauche de mon chest rig. Je sortais donc de ma cachette en avançant de manière calme et non hostile. Je vis en face de moi une personne habillée avec un pull moche de noël, un de ceux que j’adorais porter avec Emma et Renato. Dans le bois je vis plus loin le chien loup qui semblait effrayé.

“Désolé, j’ai cru qu’il y avait des personnes hostiles à ma présence ici, je ne voulais pas vous faire peur.” En avançant un peu je repris. “Je m’appelle Vincent, et je cherche des informations ici. J’ai vu plein de gravures dans la roche du temple et j’essaie de me faire une idée de ce que tout ça peut bien signifier.” Je ne m’en cache pas, je ne souhaite pas rester définitivement ici. Je ne suis pas à ma place dans ce monde sans réel conflit. Mais je ne vais pas le révéler au premier venu rencontré dans une forêt. sans connaître ses réelles intentions.

Je m’approche donc pour lui serrer la main et je vois derrière le chien-loup se rapprocher discrètement. Il est méfiant. Quelque part il a raison, comment faire confiance à un homme habillé comme je suis habillé, avec un chest rig et un couteau apparent. J’imagine que je ne dois pas donner une super image de ma personne mais qu’est-ce que ça peut faire au final. Si je dois partir d’ici quelques semaines ou mois, je ne veux pas laisser de la douleur derrière moi. Je repense aux situations que j’ai déjà vécu mais rien ne me semble comparable à ce que je vis aujourd’hui.

Leon se souvient.

L’odeur des bois a toujours fait partie de son ADN, de sa nature profonde. Il y va pour se perdre. Consciemment ou non, peut-être un peu dans le fond. Il se rappelle s’être perdu, à l’âge de treize ans - première sortie affût, dans les fourrées à guetter le renardeaux qui sortent de leur terrier. Ce jour-là, Leonhardt n’avait rien vu, rien observé. Chose courante, chez un photographe animalier - des jours vides, avec uniquement le son du vent dans les branches, le gazouillis d’oiseaux que l’on ne parvient pas à repérer.
Leon ne fait pas de photo pour le trophée des images.
Non, c’est pour la beauté de la nature.

Quand bien même il apprécie prendre de jolis clichés.

Présence invisible dans les fourrées, Leon a appris à se faire discret. Le temps qui passe et l’expérience qui parle. Les animaux s’observent de loin, sans dérangement aucun. C’est eux qui nous font honneur de leur présence, et non pas nous d’aller les chercher dans leur chez-eux.

Il s’est dégoté un Polaroid avec un zoom léger.
Regrette tout de même son appareil professionnel.

Et ah ! un oiseau. Il ressemble étrangement à une paruline à collier, même air, même taille, même morphologie. Seulement, son collier est d’un bleu irisé, à la place de son habituel jaune. Leon l’observe, intrigué et l’appareil devant le regard. Il ne tremble pas, non cette époque est lointaine désormais. Il prend trois photos du petit animal, économe maintenant que ses clichés sont limités - Dieu que le mode rafale lui manque. Au crayon de papier, il note encore quelques détails dans son carnet, une taille approximative, son air et sa forme, les couleurs de son plumage.

Un bruit, soudain et étranger, et le voilà qui s’enfuit.

Leon tourne son regard fatigué vers l’origine du mal. Deux personnes discutent sous son regard, à quelques dizaines de mètres de là. Et le voilà, affût dérangé.

L’un d’eux est discret, semble être un habitué des bois. Son chien le suit de près, très près et les oreilles couchées à l’arrière. Il a peur, l’animal. Le second porte un couteau et un habit militaire, que Leon regarde, sourcils froncés légèrement. Non, il n’apprécie pas les armes, ni même les armées. Pacifiste, Leonhardt. Et leur présence fait fuir toute nature autour d’eux, adieu alors les oiseaux qui gazouillent, et les quelques petites musaraignes qui gambadent dans les branches. Tous craignent l’image de l’homme ravageur, prédateur. On ne fait pas exprès, non. On oublie juste d’y penser.

Et Leonhardt se redresse alors, la sobriété de ses vêtements qui étonnerait presque sur sa personne. Oui, il sait se fondre dans les bois, se vêtir d’un vert sapin, de brun terreux, cacher la couleur de sa peau et celle de ses cheveux, se faire oublier. Non Leonhardt n’existe pas dans la nature. Il n’est que regard, appareil en main et jumelles autour du cou.

“La paruline à collier bleue.” Il annonce, a dors et déjà donné un nom à cette espèce selon lui nouvelle. C’est écrit en lettres arrondies sur l’en-tête d’une page de son carnet. Il s’est approché à pas feutrés, de ce petit groupe étrangement constitué. “Elle s’est enfuie.”

C’est accusateur à demi, alors que ses yeux roulent sur le pelage du chien.

HRP : Et pour bien commencer à vous saouler avec les oiseaux, la fiche de la paruline à collier
https://www.oiseaux.net/oiseaux/paruline.a.collier.html
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HRP n°2 : Où on parle de ce temple dans les annexes et les descriptions de la zone ? Simple curiosité, je suis peut-être passé à côté.

agora

D'un couvert, un homme surgit.

Il est habillé d'une façon quelque peu étrange. Enfin surtout équipé d'une façon quelque peu étrange. Bien loin des vêtements du quotidien que porte Caiside. Il s'avance vers lui. Parle, et il répond aussitôt, machinalement.

“Il n'y a personne d'hostile, ici.”

Ni ici, ni ailleurs à Phymeris. Enfin si. Mais Caiside n'y met pas les pieds à Mephala. C'est mieux comme ça. Il n'a jamais été à l'aise avec la violence, il a grandi dedans pourtant en apprenant à se faire discret. À se faire oublier. Il n'est pas non plus à l'aise avec les armes et ses yeux noirs sont posés sur l'étui d'où dépasse le manche d'un couteau. Il ne fait pas de remarque mais il le regarde. Longuement. Sans vraiment écouter ce que l'homme raconte, il essaye de déterminer s'il doit se méfier. Un homme armé dans une forêt, à quel point c'est normal ?

Il s'avance vers lui d'ailleurs l'homme et Caiside se recule d'autant. Il ramène ses mains enfouies dans ses manches un peu longues contre son torse. Comme s'il allait les lui serrer de force. Son regard remonte jusqu'à son visage, farouche.

Le chien-loup est de retour près de lui.
Les oreilles en arrière, il semble prêt à s'enfuir.
Ils semblent prêt à s'enfuir. À détaler à toutes jambes sans crier gare.
Ils ne le feront pas, certainement.

Le nouveau venu, c'est Alfheim qui l'entend le premier. Les oreilles pivotent et Caiside suit leur direction d'un regard en coin. Il le sent se tendre contre lui et sa main retombe pour prendre de nouveau sa place au creux de son poil blanc. Je suis là, il indique silencieusement. La truffe mouillée percute sa peau et le chien se repositionne afin d'avoir les deux inconnus en ligne de mire. Caiside tourne enfin la tête vers lui. Le parcourt à peine du regard avant de le laisser tomber vers le sol. Il a déjà bien assez d'informations. Si les tons des vêtements suggèrent que le type souhaite se fondre le plus possible dans le paysage, les jumelles sont une preuve qu'il n'est pas là pour une promenade. Il a un appareil photo, aussi.

Parilune ? Palurine ? À collier bleu ?
Jamais entendu parler.

“Si tu l'as eue en photo, tout n'est pas perdu.”

Pas d'excuses. Il ne souhaitait pas déranger mais il ne souhaitait pas l'être non plus.

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Pacte de non agression

En voyant le photographe sortir du bois à quelques dizaines de mètres, je me sentais comme dans une de ces séries américaines en plateau, une situation somme toute rocambolesque mais pas si étonnante que ça. Après tout j'était prêt à croire il y a quelques minutes à n'importe quelle histoire qui me donnerait une porte de sortie. Le photographe a parlé de paruline à collier bleu? C'est vrai que j'en ai remarqué quelques oiseaux qui ressemblait à ça dans le coin. La dernière fois que j'ai vu des parulines c'était quand j'étais en mission à Cuba. J'avais rencontré un groupe de passionné de la photo animale là bas avec qui j'avais sympathisé. Ce souvenir me rendit nostalgique de cette époque où j'étais encore dans le même monde que ma femme et mon fils.

Bon, revenons à la situation. J'ai face à moi une personne effrayée, à proximité un photographe qui était là pour prendre des photos d'animaux et maintenant... Bien je décide donc de retirer mon chest rig et je le pose à terre en signe d'apaisement. "Désolé si mon accoutrement peut paraitre barbare, mais je n'ai que ces vêtements là." Il s'agirait de paraître un minimum civilisé. J'aimerais ne pas trop faire peur à de potentiels futurs alliés. En posant le chest rig je prends quand même mon carnet afin de garder mes notes près de moi. C'est probablement la seule chose à la quel je me raccroche en ce moment pour ne pas perdre espoir en un avenir où je retrouve ma femme et mon fils. J'étais transpirant sous ce chest rig, c'est que le nylon ça tient terriblement chaud et il ne fait pas si froid ici. Enfin on ne le ressent pas pareil.

Voyant que le premier ne voulait pas me serrer la main je n'insista pas. Peut être qu'il n'aime pas le contact physique avec d'autres êtres humains. Ce n'est pas grave. Rien n'est grave quand on y réfléchi. Cette situation où je me retrouve comme étant le moins normal du groupe m'es déjà arrivé un nombre incalculable de fois alors ce n'est pas la dernière fois. Il faudrait que j'arrive à trouver d'autres vêtements que ceux que j'avais en arrivant, ça serait bien plus discret.

J'ouvrit mon carnet à la page où j'avais fait les dessins de ce que j'avais vu dans ce temple. Je contemplait ce que j'avais noté et j'avais plus de questions que lors de la rédaction de ces pages. "J'essaie de trouver des réponses ici, mais je ne trouve que de nouvelles questions." Avec désespoir je m'assis sur le sol contre un arbre juste à côté de moi. Je naviguait entre l'envie de pleurer de fatigue et la rage de ne rien comprendre. Cela faisait combien de temps que je n'avais pas dormi depuis mon réveil à l'auberge? Deux ou trois nuits? Je n'arrive plus à compter. Mon cerveau est en ébullition à force de réfléchir et de retourner le problème dans tous les sens. Je n'ai pas fait attention mais j'ai laisser tomber le carnet à côté de moi. J'avais juste envie de disparaitre. Les larmes ont commencées à couler de mes yeux sans que je ne puisses les contrôler. Je venais de réaliser ce que j'avais fait. Griffonner pendant des heures sur ce carnet, chercher du regard le moindre indice, prendre en embuscade un civil... La pression se relâchait au fil des larmes qui coulaient silencieusement sur mes joues.

Plus rien n'avait de sens... Ni d'importance....

Leon se souvient.

Ah oui, les photos. Il les a, les photos - elles ont séché désormais, collées dans le fond de son carnet, accrochées avec des épingles. Il les rangera plus précisément plus tard, ce soir, dans sa chambre. Lorsqu’il aura le temps, au calme, dans ce calme dont il a parfois besoin. “Non, ce n’est pas perdu”, dit-il alors, la main sur la poche de sa veste, comme pour protéger son bien précieux carnet. Mais tout de même, ses photos de qualité piètre jamais ne vaudront une observation en bonne et du forme.

Alors, agacé un tantinet, il regarde le militaire, celui qu’il pense l’être.
Ah non, Leon n’apprécie pas les militaires.

Le voilà qui retire ses affaires, drôle de manière de se rendre pacifique. Oui, il n’a que de ce pain-là, depuis combien de temps donc est-il arrivé ? Depuis combien de temps n’a pas dormi correctement ? Leon le regarde, et son air fatigué, des cernes sous le regard. Il croise les bras alors devant son torse, “Bienvenue dans le pays imaginaire” balance-t-il, comme un humour drôle qui n’aurait rien à faire ici. Ah, et voilà que ça ne loupe pas, l’autre se met à pleurer. Il a son carnet également, et Leon se demande un instant s’il est aussi rempli d’incohérences que le sien, de mots et de notes en tout genre, sans vraiment de sens. Juste des choses pour rester un peu les pieds sur terre, pour ne pas se perdre.

Mais il est bien embêté, Leon. Non, les larmes il n’a jamais su gérer, même celles de sa fille. Il la prenait dans ses bras, sentait sa gorge se serrer de ses larmes, même de crocodile. Il était faible, l’est probablement toujours.

Rien n’était jamais assez pour Rosie.

“Wow, euh… Ça va ?” Une question idiote, il s’en rend compte à peine passe-t-elle ses lèvres. “Enfin, tu veux un thé ?” La solution à tous les problèmes, s’il devait en exister un. “Ah, mais y en a pas.” Dans les bois, en effet. Nul théière en vue, nul sachet de thé ou encore feuille séchée. Ce qui est un problème à lui-seul, sans mentir.

Et sans mentir du nouveau, Leon ne sait pas comment réagir.
“Ça fait combien de temps que t’as pas dormi ? Il faudrait rentrer à l’auberge à ce stade.”

HRP : Désolé pour le retard léger, j'ai eu des concours en fin de semaine Sortie recherche - [RP Libre] 4117729501

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Depuis quand il est arrivé s'il n'a même pas un change ?

Caiside lève rapidement les yeux vers lui. Le détaille juste le temps d'attraper les informations suffisantes, comme bien souvent. Des cernes sous les yeux. Il cherche des informations, il a dit. IL aurait dû y penser. Mais tomber sur un inconnu armé durant sa balade ne l'a pas mis dans les meilleures conditions pour penser. Il vient sûrement d'arriver, ils sont tous passés par là. La confusion. Le besoin de réponses. La douleur intense en dessous de sa mâchoire où les trois cicatrices marquaient son passage avec la créature blanche à ses côtés. La peur quand on ne sait pas ce qui va se passer désormais.

Il se souvient à peine du discours du maire - c'était le maire au moins ? Il ne sait même plus. Il était dans un état un peu second.

Mais il n'avait pas pleuré.
Alors que devant eux, Vincent - s'il a bien retenu son nom - est en train de s'effondrer.

Et lui s'agite un peu. Mal à l'aise.
C'est sûrement horrible de penser ça mais Caiside espère que l'orage va passer rapidement. Il n'est pas le plus doué avec les larmes des autres. Avec leurs maux. Il a déjà du mal avec les siens quand ils refont surface quelques fois la nuit alors en plus ceux d'un homme qu'il ne connaît pas... Il est plus que soulagé alors quand le dernier arrivé prend les devants. Lui n'a pas bougé d'un iota. Les yeux tournés vers la forêt comme si ça lui passait au dessus. Comme s'il s'en fichait totalement.

Ce n'est pourtant pas le cas.

Il serre un peu les poings pour empêcher la nervosité de les faire trembler. Il sent la détresse de l'homme quand elle frappe dans son estomac. Dans sa poitrine. Quand elle noue sa gorge d'une émotion qu'il ne maîtrise pas. Il n'y a pourtant personne qu'il regrette du monde d'Avant, elles l'avaient toutes abandonné avant qu'il ne passe la porte. Il n'y a rien d'important de laissé derrière lui. Mais il comprend que ce ne soit pas le cas de tout le monde et quelque part il trouve ça injuste. Pas de retour en arrière, devoir faire le deuil de personnes qui sont vivantes. Qui vous cherchent sûrement.

Ça le rend un peu malade.
Alfheim doit le sentir parce qu'il s'éloigne de quelques pas, se secoue, et retourne plus loin au milieu des arbres.

Lui aussi il aurait bien besoin d'un thé. Histoire de processer tout ce qui est en train de se passer. Alors il laisse tomber, presque machinalement “J'ai du thé.” Puis il précise avant qu'on le prenne pour un fou. “À la maison. J'habite juste à côté.” Parce que de toute façon c'est trop tard pour faire marche arrière, il a proposé.

C'est n'est pas strictement vrai qu'il habite juste à côté. Ils auront besoin de marcher un peu et peut-être que d'ici là les larmes se seront calmées. Il espère. Il peut préparer du thé. Il peut leur donner des biscuits dans lesquels noyer leurs tourments. Mais il ne sait pas vraiment s'il peut faire plus. Il n'a pas appris à consoler les gens.

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Il pleut aujourd'hui...

Les larmes ne cessent de couler sur mes joues. J'ai beau faire rien ne peut faire cesser mes larmes. Je ne suis pas dans une profonde tristesse mais ces derniers jours ont été pour lui une épreuve à n'en pas douter. Je me relève doucement car courbaturé de partout. Je ne grimace pas pour autant d'ailleurs. Je ramasse le carnet que je vois au sol et le remet dans mon Chest Rig. Je ne le remet pas sur moi mais le garde comme un sac par dessus mon épaule. Les larmes continuent de couler de mes yeux comme si on avait laissé un robinet ouvert.

"Il pleut aujourd'hui." Bien évidemment il ne pleuvait pas, il y avait un grand soleil, mais dans mon inconscient il pleuvait. C'était ma façon de dire qu'il pleurait. En "Homme digne" on m'avait appris certaines tournures de phrases pour décrire mes émotions sans que ça ne soit interprété comme un signe de faiblesse. En cet instant plus que dans tous les précédent, j'aurais souhaité que ma femme et mon fils soient à mes côtés. je savais que le temps m'était compté pour les retrouver mais je ne pouvais rien faire de plus. je n'étais pas enragé, mais juste triste de ne rien pouvoir faire.

"Ce serait mentir que de dire que tout va bien." Répondis je au photographe. "Mais j'essaie de garder le contrôle. Je ne sais pas exactement depuis combien de temps je n'ai pas dormi, ça fait plusieurs jours depuis que je me suis réveillé de mon coma. Depuis combien de temps j'étais dans ce coma, je n'en sais pas plus." Dormir, c'est vrai qu'il n'y avait pas pensé. J'étais tellement obnubilé par le fait de retrouver Emma et Renato que dormir était secondaire. "Il faut que je retrouve ma femme et mon fils, je ne peux pas me reposer avant d'avoir trouver le moyen de les rejoindre. Mais en même temps si je ne prends pas un peu de repos, je suis bon pour y rester."

Bien évidemment je voyais bien que mon état mettait mal à l'aise mon premier interlocuteur qui n'avait pas donné son nom d'ailleurs. Ce n'étais pas grave, de toute façon la première impression avait déjà était faite et j'imagine qu'il ne voudra plus jamais m'approcher. Il vient de proposer qu'on le suives jusqu'à chez lui pour aller boire un thé. J'hésite un instant avant de secouer la tête pour accepter. "Je pense que c'est pas une mauvaise idée." Dis-je. J'étais arrivé à un point où ma fatigue commençait à prendre le dessus et ma volonté était réduite à son minimum. J'étais réellement épuisé par ces jours de recherches.

Il pleut aujourd’hui.
Leonhardt, il aurait pu rigoler, rigoler haut et fort, une moquerie cruelle il est vrai, si seulement tu n’avais pas l’air si pathétique. Ah, il a pleuré lui-aussi, à son arrivée ici. Au milieu de son mutisme et de ses souvenirs morcelés, de ces quelques images floues qui restaient dans son esprit, des jours précédant son arrivée. Oui, il avait perdu également - famille, amis. Oui, il voudrait les retrouver. Évidemment.

Est-ce que ce pays a des limites ?
Ça a été l’une de ses premières questions.

Alors sans moquerie bien qu’il en ait fort envie, il t’écoute débiter. Repos, sommeil, coma, femme et enfant. "Ouais, faut pas non plus se ruiner la santé, sinon t’iras pas vraiment loin.” Il ignore bien combien de temps tu es resté endormi une fois arrivé ici. Il ne passe que rarement dans la chambre des nouveaux et des nouvelles venues. Parfois il y va, oublie ce qu’il veut faire, et fait demi-tour. “C’est gentil de proposer…” souffle-t-il alors à toi qui a le chien-loup, il n’est pas sûr de rester bien longtemps, de bien pouvoir il est vrai. Mais si lui et le militaire vivent à l’auberge, il serait peut-être bon qu’il le raccompagne plus tard. Quitte à écourter sa sortie naturaliste.

Après tout, ce n’est peut-être pas plus mal. Il a probablement des lettres à livrer, des lettres oubliées au profit des oiseaux. Pas bien compliqué de détourner son esprit.

“Allez, faut se lever.”
Faut y aller, faut partir d’ici.
“Tu as besoin d’aide ?”

Il propose, mais il n’est pas sûr que tu acceptes. A ta part, Leonhardt refuserait, peut-être par fierté, peut-être par égo. Car il faut avouer qu’il n’en est pas dépourvu.

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Il pleut ?

Caiside se retient de hausser un sourcil incrédule. Non, il fait grand beau, il voudrait répondre. Avant de comprendre qu'il ne parle pas du temps. Mieux vaut garder la bouche fermée, il se dit. Et encore plus quand le photographe gère tout ça bien mieux que lui.

C'est gentil.
Oui, sûrement.

Il ne rêve que de s'extirper de cette situation étrange et de toutes ces émotions que l'homme ne parvient pas à gérer et il s'élancerait déjà sur le chemin s'il le pouvait. Mais il faut attendre. Encore un peu qu'il retrouve ses esprits : s'il était gentil, Caiside aurait sûrement dit quelque chose pour l'aider. Pour soulager un peu la peine venue le dévorer. Heureusement l'autre sait mieux s'y prendre et il attend, le visage tourné vers le sentier.

“C'est pas très loin. On sera vite arrivé.”

Comme si ça pouvait le motiver, la promesse d'un bon thé et il y a un moment où Vincent est enfin solide sur ses deux jambes. Caiside doit se retenir pour ne pas s'élancer vers l'avant. Parmi les arbres l'ombre blanche navigue elle aussi. Elle prend le chemin de la maison sans qu'il n'ait eu besoin de lui dire. Ils feront une balade plus longue demain, il le lui promet en silence. Après quelques minutes, le toit de la maison se dessine et il n'accélère le pas que pour pouvoir leur ouvrir la porte, bien sûr.

Elle grince un peu quand il la pousse.

“Entrez, je vais préparer le thé.”

Il lance par dessus son épaule. Il range quand même ses chaussures dans le petit meuble en bois à l'entrée mais garde son écharpe autour de sa nuque. Arrivé à la cuisine il met l'eau à chauffer puis retourne au salon pour remettre une bûche dans le feu mourant de la cheminée. Il leur indique le canapé, sans les regarder.

“Vous pouvez vous installer là. Vous aimez les biscuits ? Il doit me rester des sablés.”

Il les a déjà attrapés et dire qu'il est nerveux est sûrement un euphémisme. Ce n'est pas comme s'il s'attendait à recevoir du monde chez lui aujourd'hui. Il les pose sur la petite table puis se rend compte d'Alfheim assis à l'entrée qui l'attend et court presque lui essuyer les pattes. Le temps de faire ça et de sortir les tasses et l'eau est chaude. Il se rend compte, catastrophé, qu'il a oublié de leur sortir les différents thés.

“Le thé est dans le placard juste devant vous !”

Il lance depuis la cuisine. Il verse l'eau dans les tasses, les pose sur un plateau de bois avec sucre, cuillères et sachets de tissu pour mettre le thé et emmène le tout jusqu'à la table basse.

HRP : Faites-vous plaisir pour les thés il doit en avoir une collection sympa !

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Tea time

J'ai accepté la main tendue par le photographe. D'un simple regard j'ai vu qu'il avait compris ce que je voulais dire et j'ai vu une lueur moqueuse. En regardant de l'extérieur c'est vrai que j'avais l'air ridicule. Petit pantin de bois sans ses cordes et sans son marionnettiste. Je me relève finalement et décide qu'il est temps de faire une pause dans ses recherches. Le temps presse certes, mais pas à ce point là. Pas au point de mettre ma vie ne péril. Nous suivions l'homme au chien loup d'un pas tranquille mais sûr, du moins aussi sûr que je le pouvais avec ma fatigue. Nous sommes arrivé chez lui et il nous a invité à nous installer. Sur le chemin mes larmes ont cessé. Il était temps de me remettre en selle et de prendre le temps qu'il me faudrait. Si seulement on nous avait appris à gérer ce genre de situation.

"C'est joli chez toi." Dis-je simplement en entrant. Un intérieur très chaleureux, des petits jouets de bois et des petites figurines sont posées ça et là au milieu des patrons et dessins. Son logement semblait être suffisant pour lui permettre de vivre confortablement. Je m'attardait sur quelques unes de ses figurines, un oiseau, un lion, une biche à côté d'une version miniature... Une vraie vitrine de magasin de jouet défilait sous mes yeux. "C'est vraiment magnifique." Lâchai-je sans vraiment y prêter attention. Pour moi, c'était comme si je revoyais l'établis de mon grand père. Je replongeais en pleine enfance sans m'en rendre compte. Quand l'homme au chien loup dit d'aller prendre du thé dans le placard, cela me tira de mes songes.

J'ouvris machinalement le placard dont il avait fait mention et sorti la boite de thé pour la poser sur la table basse de son salon. En l'ouvrant je vis des sachets de thé fait à la main avec des étiquettes. Un des sachets portant la mention "thé vert violette" attira mon attention et je le choisis avant de laisser le photographe choisir. Au stade d'épuisement où j'étais, le moindre aliment était le bienvenu, voyant l'homme au chien loup amener des tasses d'eau chaude et les biscuits, un sourire franc se dessina sur mon visage marqué par plusieurs nuits à ne pas dormir et plusieurs jours à ne pas manger. Je devais avoir l'air effrayant mais ce n'était pas grave, je ne pouvais pas être plus effrayant que tout à l'heure avec tout mon barda.

Maintenant que nous étions dans de meilleures dispositions, je me lançais à poser quelques questions. Dès que nous nous sommes assis, je repris les présentations. "Merci de nous avoir invité. Je ne connait pas vos noms mais merci de ne pas m'avoir laissé seul là-bas." Je leur laissai le soin de se présenter d'eux même si ils le souhaitaient. Pas la peine d'insister si ils ne veulent pas en dire plus. J'ai assez fait mauvaise impression depuis mon arrivée et encore plus dans cette forêt. Il était temps de corriger cela.

S’il accepte son aide, le militaire, Leon n’en était pourtant pas si sûr qu’il accepterait. Pas après une telle phrase, il est vrai. Alors ils se décident enfin à suivre, le jeune qui vit dans les bois avec son chien-loup, jusqu’à cette petite cabane qui sent le bois et la sciure, odeur réconfortante au possible. Leon s’installe sans gêne, comme s’il était dors et déjà chez-lui, à regarder çà-et-là la décoration du lieu, juger dans un coin de sa tête.

Il ne remarque pas, non, que tu sembles mal à l’aise.
“Oh, merci pour les biscuits.”

Le thé est dans le placard, il laisse le militaire se servir en premier avant de fouiner à son tour. “Sacrée collection”, qu’il commente en se prenant une simple verveine camomille. Il n’a pas vraiment besoin de plus, juste qu’il a peur de ne pas dormir ce soir.

Il inspire l’odeur qui se dégage du sachet, puis de la tasse, avant de l’examiner sous toutes les coutures comme bon Anglais qu’il est. Puis il savoure sa petite tisane, et ses petits sablés, avec un sourire satisfait sur les traits. Il a perdu la trace d’un oiseau inconnu, mais aura gagné un bon thé en échange - il se demande un instant si quelqu’un est dévoué à la plantation de thé, dans ce village. Si tel est le cas, il aimerait bien lea rencontrer, Leon.

“Ouais, mange un morceau. On dirait que tu vas mourir sur place, et je t’avoue que j’ai pas vraiment envie d’avoir à gérer ça.” En plus, sous-entendu. Leon est loin d’être une bonne pâte, quand bien même il aimerait l’être.

Et dans tout ça, il en aurait presque oublié de se présenter.
Presque ou totalement.

“Hm, tu le toruves où, le thé ? Parce que je dois avouer que ça me manque un peu, et l’auberge n’est pas très douée, en thé… Si vous voyez ce que je veux dire.”

Question essentielle s'il en existe une à cet instant.

agora

Re: Sortie recherche - [RP Libre]par **Caiside White** Lun 4 Mar 2024 - 11:05

C'est à son tour de plonger le nez dans la boîte pour en tirer un thé aux myrtilles qu'il apprécie, qu'il accompagne d'un biscuit. Pas qu'il ait vraiment faim mais le militaire se sentira sûrement mieux qu'ils l'accompagnent. Il suppose.

“Si tu veux trouver une sortie il vaut mieux rester en vie, tu sais.”

C'est sans animosité. Juste logique.
Même s'il ne pense pas qu'il repartira un jour, ils sont plusieurs à le vouloir il paraît mais à ce jour il n'a pas entendu parler d'un moyen de quitter la ville. Il ne vaut mieux pas le lui dire. Surtout pas maintenant que ses larmes se sont calmées.

“Je m'appelle Caiside.”

Il veut bien lui accorder ça - un simple minuscule morceau de lui (lâché du bout des lèvres) qui n'est pas juste de la peur ou de la fuite. Ce n'est pas comme s'ils ne risquaient pas de se recroiser. Phymeris n'est pas New York et ils risquent à un moment ou un autre de se rencontrer de nouveau. Même s'il n'est pas à l'aise - il lui faut du temps avant de se détendre surtout après une première impression de ce genre - il est civilisé et sait quand il est préférable de faire des efforts.

Comme maintenant.
Avec son thé et ses biscuits.

Pas que ça ne lui coûte pas d'avoir du monde chez lui de façon imprévue (il déteste ça) mais il fait de son mieux malgré sa nervosité qu'il tente comme il peut de cacher. Mais est-ce qu'il peut les tromper avec son regard toujours ailleurs ? Avec ses mots si bas, presque toujours soufflés ? Sûrement pas.

Il noie son visage un instant dans sa propre tasse de thé.
Juste le temps de reprendre une contenance déjà en train de s'envoler.

“Je les prends au marché. J'oublie toujours ce que j'ai dans le placard alors j'en achète au cas où mais...” Une grimace parce que ledit placard est quelque peu saturé de sachets. “Au moins j'ai toujours de quoi faire.” Pour les invités imprévus, par exemple. “Si vous voulez en emporter quelques sachets faites-vous plaisir.”

Parce que sa consommation de thé est bien inférieure à celle d'un latte macchiato avec un soupçon de cannelle ou même d'un bon chocolat chaud. Et puis surtout il a tendance à oublier sa tasse dans un coin de la maison et le retrouve froid quelques heures plus tard.

“Tu es photographe alors ?” Il indique l'appareil d'un signe de menton. “Tu préfères quels sujets ?”

Pour ne pas dire qu'il n'a aucune idée de ce qu'est une paruline à collier bleu.

Re: Sortie recherche - [RP Libre]par **Vincent Laisne** Lun 4 Mar 2024 - 19:01

Sortie recherche

S'économiser pour aller plus loin

En prenant la première gorgée de ma tasse de thé, je me rendis compte à quel point mon corps était passé en mode survie depuis que j'étais arrivé ici. Je savourais lentement chaque effluve de ce thé qui me rappelait les sachets de thé qu'on pouvait retrouver sur terre. La petite phrase du photographe me fit sourire. "On dirait que tu vas mourir sur place..." Si il savait à quel point il était proche de la vérité.

Maintenant cela ne fait aucun doute, c'est bien un britannique. et la phrase qui me mis la puce à l'oreille était la suivante. "Hm, tu le trouves où, le thé ? Parce que je dois avouer que ça me manque un peu, et l’auberge n’est pas très douée, en thé… Si vous voyez ce que je veux dire." Je me risquait à une petite boutade avec le sourire. "Ce thé dépasserait presque celui du domaine de Tregothnan."

Après avoir croqué dans le biscuit je me mis à sentir que je salivais beaucoup, sans doute l'effet de la privation prolongée de nourriture et le fait de commencer par un aliment très sec et farineux. Le biscuit était pourtant délicieux, je pouvais sentir le goût délicieux de ce dernier, le goût de la farine, du beurre des œufs et du sucre. Un véritable délice fait par un artisan à ne pas en douter. Tout d'un coup la voix de l'homme au chien-loup me coupa dans ma rêverie.

"Si tu veux trouver une sortie il vaut mieux rester en vie, tu sais." Cette petite phrase était bienveillante et je ne pouvais qu'acquiescer. En vérité c'était peut être tout ce qui importait. Le fait que je devais rester en vie. D'un coup sa voix brisa de nouveau le silence et je ne m'attendais plus à connaitre le nom de mes interlocuteurs. "Je m'appelle Caiside."

L'homme au chien-loup avait maintenant un nom -Caiside-. "Enchanté Caiside et encore merci de nous accueillir chez toi." Il nous a ensuite indiqué qu'il trouvait ses sachets de thé au marché, je pris cette information pour plus tard. J'imagine qu'il faudra vraiment que j'aille sur ce marché car j'ai énormément de choses à trouver. Des vêtements, des équipements et de quoi m'intégrer dans cette société le temps de trouver la sortie.

Il posa ensuite quelques questions pour le photographe et je me dis dans mon fort intérieur que si il était en pleine nature, soit il était reporter animalier, soit il était naturaliste. Mais quelque soit la réponse, c'était à lui de la fournir et pas à moi d'étaler mes hypothèses.

Il s’assoit tranquillement sur le canapé, thé à la main et vapeur sur les verres de ses lunettes alors qu’il souffle tranquillement sur l’eau bouillante de sa tasse. C’est qu’il s’amuse, dès qu’il boit un thé, à faire de même. Une vieille habitude. Ça fait - faisait - bien rire sa fille en tout cas. Il sourit alors, un sourire soudainement figé, crispé, alors que ce souvenir revient en sa mémoire. C’est drôle n’est-ce pas ? Comment les choses les plus simples peuvent être les plus douloureuses.

“Au marché ? Il y a un marché ?” Il questionne, il demande, comme s’il l’ignorait - c’est le cas à ne pas mentir, Leon n’est que rarement en ville malgré ses cinq ou six mois passés ici. Il est plutôt dans les bois, dans les champs, au bord de la mer. Partout où la nature sommeille.

Quant à emporter du thé, il ne te le fera pas répéter.

“Mon sujet préféré ?” Il en a au moins vingt qui passent derrière ses paupières, beaucoup d’oiseaux bien sûr, mais également des insectes, des poissons - son préféré, le requin du Groenland - quelques paysages, des animaux de ferme ou de compagnie, ses chats et ses chiens à la maison.

Cette hésitation ne dure que quelques secondes, deux ou trois, avant qu’il n’ouvre les lèvres, inspiration et expiration. “Les oiseaux.” Car sans mentir, ce sont eux qui prennent le plus gros de la place de ses cartes mémoire et de ses pellicules désormais. Ce sont eux également qui prennent le plus pages dans ses carnets, fasciné qu’il est des espèces à plumes. “J’étais en train de répertorier une nouvelle espèce - nouvelle ? pour moi plutôt, ici je sais pas, j’ai rien trouvé à la bibliothèque - quand…” Quand vous m’avez dérangé, mais il ne le dit pas, juste ce silence qui plane parce qu’il ne sait pas comment tourner autrement cette phrase vicieuse et mauvaise. Et ça plane jusqu’à ce que le silence se fasse encore pire que la phrase elle-même, et son sourire figé sur les traits comme s’il pouvait adoucir le fond de sa pensée. “Jusqu’à maintenant.”

C’est bien, n’est-ce pas ?

agora

Re: Sortie recherche - [RP Libre]par **Caiside White** Sam 30 Mar 2024 - 19:45

Au remerciement, les épaules se soulèvent d'un air de dire que c'est rien. Pourtant ce n'est vraiment pas rien. Mais cette impolitesse, il la garde soigneusement pour lui. Ce n'est pas très correct d'inviter des gens et d'avouer qu'on ignore pourquoi on l'a fait - si ce n'est parce que ça semblait être la meilleure porte de sortie à cet instant là.

Heureusement la conversation s'échappe sur tout autre chose. Et à la question du photographe, ses yeux noirs se tournent vers lui. L'observent durant quelques secondes, presque ébahis. Avant de s'en aller ailleurs, vers les biscuits sur la table, vers sa tasse fumante entre ses mains.

“Bien sûr qu'il y a un marché.”

La surprise étire ses traits.
S'entend dans sa voix.

Vincent vient visiblement d'arriver mais lui a l'air d'être là depuis déjà quelques temps. Comment a t-il pu passer à côté ? Oh il est vrai aussi que c'est rentré dans ses habitudes au fil des mois, Caiside. D'installer son stand, d'aller chercher son latte macchiato dès l'ouverture du Myosotis puis de sculpter ses petites figurines sous l'œil émerveillé des enfants. Et sans doute que s'ils passent devant lui lors d'un prochain marché, il ne les verra même pas. Il est souvent un peu trop concentré sur le bois quand il prend forme sous ses doigts (ça évite d'en perdre un bêtement, de toute façon).

Cette fois-ci, il évite au moins d'être trop concentré sur ses propres pensées. Il questionne le photographe et la réponse ne tarde pas : ce sont les oiseaux qui le passionnent le plus. Caiside hoche la tête, l'écoute reprendre sur le sujet et ne pense pas à combler le silence qui s'étire lorsqu'il s'arrête de parler. De fait, le type termine finalement sa phrase et Caiside devine vaguement l'idée derrière ce simple quand désormais.

Il n'en a rien à faire.
Il comprend.

Il aurait été embêté que quelqu'un fasse s'envoler l'oiseau qui le passionne, s'il avait été à sa place. Comme, soyons honnête, il a été embêté de trouver quelqu'un durant sa promenade lui qui préfère la solitude et le calme.

“Je suis désolé que nous l'ayons fait s'envoler. J'espère que tu la reverras.”

Il est probable que ce soit le cas s'il persévère mais il ne le dit pas. Il ignore tout de la traque aux oiseaux et s'il passe souvent ses promenades le nez en l'air ce n'est pas spécialement pour les admirer. Bien qu'il sache reconnaître la beauté dans les plumages plein de couleurs et de reflets.